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Flexisécurité, faisabilité et devenir

Par   •  30 Novembre 2018  •  2 730 Mots (11 Pages)  •  495 Vues

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des indemnités à la formation et à la recherche d’emploi, 75% du temps du chômeur consacré au programme du Service Emploi, 25% à la recherche.

Interdépendance des trois composantes :

La libéralisation du marché du travail n’est légitime que parce qu’elle implique une protection du statut du travailleur.

La flexibilité des postes n’est possible que par l’aide de l’Etat et des collectivités à la reconversion.

La recherche active d’emploi est la condition sine qua non du versement d’indemnités onéreuses pour l’Etat et profitable pour le salarié.

Le versement de ces indemnités est elle-même la condition de subsistance permettant au salarié de pouvoir consacré son temps à une reconversion ;

B. Les conditions d’application du principe de flexisécurité.

Dans quelle mesure un Etat peut-il mettre en œuvre une politique économique flexisécuritaire ? Quelles étaient les caractéristiques structurelles danoises en 1990 ?

Une réforme globale mêlant plusieurs facteurs économiques nouveaux :

une politique économique de relance keynésienne basée sur l’instrument budgétaire

une nouvelle politique d’emploi avec le triangle d’or fléxicuritaire

une réforme du système d’assurance-chômage

.Légitimité sociale tirée de la cohésion du compromis syndical sur lequel il repose.

Taux de syndicalisation au Danemark [2] : 74 % à la fin des années 90.

Institutionnalisation du rôle des syndicats dans les négociations d’entreprises.

Facteur psychologique : l’emploi temporaire et le risque de perte d’emploi ne sont pas perçus comme une source d’insécurité social

Renforcement du rôle des conseils régionaux : dévolution d’une part du budget et responsabilités en matière de matière de décision publique liée à l’emploi.

C. Le modèle de fléxisécurité danois, un modèle souhaitable ?

Les retombées économiques du modèle danois de flexisécurité laissent présager un avenir radieux pour le concept. Quels sont les conséquences de son introduction ?

Réduction du taux de chômage : [3].

300’000 chômeurs en 1994, soit 10 % de la population active.

47’000 chômeurs en 2008 à la veille de la crise.

Hausse des excédents commerciaux de le début des années 2000.

3,07 % du PIB en 1998

7,14 % du PIB en 2001

Reprise et accélération de la croissance .

0,01 % de croissance annuelle en 1993 à l’aune de la crise.

5,33 % en 1994 au moment de l’introduction des réformes sur l’emploi.

3,91 % de croissance en 2006.

TRANSITION :

Le modèle danois constitue une réelle histoire de succès. Théoriquement, elle repose sur un système auquel les gouvernant se réfèrent par l’appellation de « triangle d’or ». Celui-ci consiste en la conciliation de trois composantes interdépendantes : un marché de l’emploi flexible, un régime d’assurance-chômage jouant le rôle de revenu de remplacement, un système de formation professionnelle obligatoire et soutenue par les acteurs économiques. La mise en place du concept de flexisécurité à la danoise s’est fait dans des conditions particulières : celle d’un plan de relance éclectique en période de crise économique dans un pays d’origine libérale, où le taux de syndicalisation est élevé. La spécificité du modèle interroge : le modèle peut-il être importé dans d’autres économies de l’OCDE ? Plus simplement, celui-ci est-il encore viable aujourd’hui au Danemark ?

II. Les limites d’application du concept de flexisécurité.

Si le modèle de flexisécurité est un modèle plébiscité, celui-ci n’est pourtant pas parfait. De nombreuses failles se révèlent au fur et à mesure de l’analyse détaillée des répercussions des politiques flexisécuritaires. Le long terme apparaît comme un facteur particulièrement déstabilisant pour l’équilibre flexibilité/sécurité. Aussi nous pouvons interroger la pertinence du modèle au regard de ses limites.

A. La flexisécurité, un concept inefficace sur le long terme ?

Après 23 ans d’existence et une crise économique majeure, peut-on dire que le modèle danois de flexisécurité a fait ses preuves sur le long terme ?

Le modèle de fléxisécurité est conditionné par une assiette fiscale équilibrée : les échéances politiques et l’alternance peut amener une modification de l’assiette et une révision du modèle (en faveur de plus ou moins de sécurité/flexibilité)

Le système d’assurance chômage n’est pas un système automatique : tous ni sont pas inscrits et les conditions d’éligibilité tendent à se durcir avec le temps.

En 2000, les jeunes danois ne s’inscrivent pas au Workfare : 16’000 d’entre eux ne jugent pas utile de s’inscrire alors que le pays connaît le plein-emploi => facteur psychologique.

Dés 1999, les conditions se rétrécissent et la période d’indemnisation diminue.

De plus en plus de chômeurs ou d’étudiants basculent dans le système d’assistance sociale.

Le modèle de flexisécurité est nécessairement impacté sur le long terme par d’autres facteurs économiques, ce qui tend à l’affaiblir.

La hausse des prix de l’immobilier, la baisse des exportations et la crise du secteur des BTP ont ralenti la croissance, ce qui a entraîné une modification des politiques économiques d’emploi, notamment autour de la flexisécurité.

=> Au Danemark, « l’exportation est le secteur qui donne le ‘la’ aux autres dans les négociations sociales », Klaus Rasmussen, responsable du 1er syndicat patronal

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