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Sicar Tunisie, le rôle du capital risque dans le financement des PME

Par   •  21 Octobre 2018  •  16 192 Mots (65 Pages)  •  515 Vues

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Les premiers entrepreneurs de Tunisie, étaient contraints pour le financement de leurs projets (une partie du capital et un crédit moyen terme), à s'adresser aux seuls créanciers de la place, que sont les banques, considérées assez exigeantes en termes d'apport personnel en fonds propres, et à défaut de compétence d'analyse sectorielle essentiellement industrielle évitaient le plus souvent les projets nouveaux considérés à risque. Cette attitude de prudence de la part des banques à l'époque, avait créé un vide dans le tissu économique et financier tunisien.

Le vide économique réside au fait que les banques ont financé beaucoup de projets classiques types commercial, immobilier, unités de conserves alimentaires traditionnels, huileries, etc.... et rarement des projets hors du classique pour ne pas dire innovants. Bien que ce rôle était et l'est toujours important pour relancer une économie encore jeune, il n'était pas suffisant pour qu'au fil des années la Tunisie ait une économie à haute valeur ajoutée, diversifiée et compétitive.

Le vide financier réside quant à lui au fait que la majorité des quelques promoteurs-innovants qui n'ont pas suffisamment de capitaux propres (atteignant au moins 30% du coût totale d'investissement) exigés par les banques, et ne possédant pas suffisamment de garanties en bien propre à hypothéquer pour l'obtention d'un crédit bancaire ( pour les 70% restant) ne trouvaient pas d'autres refuges en Tunisie, que les parents, les amis etc...Dont l'apport ne répondait pas toujours au besoin réel de leurs projets.

Tentées par le succès des expériences des pays occidentaux, des sociétés spécialisées se sont lancées, en Tunisie, dans l'industrie du capital risque depuis 1995 dans le but d'enrichir davantage l'éventail financier et d'offrir plus d'alternatives financières pour les PME. Une alternative qui permet de renforcer la structure de nos firmes qui souffrent du syndrome de sous-capitalisation.

Le capital risque vient donc appuyer l'action bancaire notamment l'investissement et consolider le financement d'un pays émergent. Ainsi, la Tunisie a amorcé sa propre expérience inspirée par l'expérience des pays occidentaux. L'expérience tunisienne s'est en fait incarnée dans le FOPRODI et les SICAR

Dans le cadre de ce travail, nous allons essayer de dresser un état des lieus des modes de financement des PME en Tunisie en focalisant l'analyse sur le capital risque et sa participation dans le schéma de financement des entreprises, les lois qui le régissent, Sur un plan pratique, nous allons présenter le cas d’une entreprises sollicitant la participation de la SICAR AMEN ce qui nous permettra de cerner les principaux déterminants de participations des SICARS dans les nouveaux projets.

CHAPITRE 1 : Présentation de l’établissement d’accueil AMEN BANK

Parmi les quatorze banques commerciales tunisiennes, AMEN BANK se distingue par sa longue histoire qui remonte à plus d'un siècle. En effet, c'est au XIX ème siècle et plus précisément en 1880, qu’a eu la création de la Société Centrale de Banque, un établissement français qui s'est installé en Tunisie sous la dénomination de "Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie" (CFAT). Le siège du CFAT était à Alger et l'implantation d'une succursale à Tunis entrait dans le cadre d'un vaste mouvement d'installation d'établissements de crédit métropolitains.

L'année 1967 allait témoigner de la transformation de la dite succursale en une véritable banque par la naissance du "Crédit Foncier et Commercial de Tunisie" (le CFCT). L'année 1971 marque, pour sa part, un tournant décisif dans l'histoire de la banque. En effet, une jeune institution financière, la Banque Générale d'Investissement "BGI SA" créée par MM. Brahim, Béchir et Rachid Ben Yedder, et devenue ultérieurement la "PGI holding", prend le contrôle du CFCT. Un nouveau Conseil d'Administration est élu.

Il nomme le Président de la PGI, Monsieur Rachid Ben Yedder, Président Directeur Général du CFCT.

Au cours de l’année 1994, l’action CFCT est introduite en bourse. En Janvier 1995, le CFCT change de dénomination et devient AMEN BANK. AMEN BANK fait partie du groupe AMEN constitué, actuellement, de 42 sociétés opérant dans plusieurs secteurs de l’économie tunisienne (banque, assurance, leasing, Sicar, gestion de titres, santé, tourisme…).

A la tête de ce groupe se trouve la société holding PGI (société de Participation de Gestion et d’Investissement) dont les principaux actionnaires sont les membres de la famille BEN YEDDER.

AMEN BANK est elle-même à la tête d’un groupe constitué de 21 sociétés du groupe AMEN opérant essentiellement dans le domaine des finances et ayant réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 323 MDT en 2010.

En 2010, AMEN BANK a collecté 4 733 MDT de Ressources en augmentation de 21,7% par rapport à 2009. Les emprunts et ressources spéciales ont atteint un encours de 489 MDT enregistrant une augmentation de 30,6 % par rapport à 2009.

Les crédits à la clientèle ont totalisé 3 714 MDT à fin décembre 2010 en affichant une progression de 26% tandis que le portefeuille titres d’investissement a réalisé une régression de 3,6 % pour se situer à 434 MDT au 31 décembre 2010.

Ces évolutions ont permis à la banque de réaliser un chiffre d’affaires de 331 MDT contre 273 MDT en 2009. Le produit net bancaire s’est situé à 170 MDT au 31 décembre 2010 en progression de 21,49% et le bénéfice de l’exercice 2010 avant modifications comptables a été de 61,4 MDT. Le ratio de solvabilité a atteint, compte non tenu des engagements de financements donnés, 13,13 % en 2010 contre un ratio réglementaire de 8 %.

Amen BANK a entrepris des actions d’assainissement de son portefeuille qui ont abouti à un taux de créances classées de 10,3% et un taux de couverture de ces mêmes créances de 71,1%.

Par ailleurs, Amen BANK projette une croissance soutenue de l’ensemble de ses activités, une extension régulière de son réseau, une politique de couverture des risques prudente, le maintien de la productivité de ses effectifs, la diminution de son coefficient d’exploitation et une amélioration de la rentabilité de ses fonds propres.

Dans ce premier chapitre sera dédié

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