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Comment l’accroissement du nombre de femmes sur le marché du travail depuis les dernières décennies a-t-il modifié le portrait des marchés du travail canadien et québécois? Quelles en sont les principales manifestations?

Par   •  30 Novembre 2018  •  1 925 Mots (8 Pages)  •  651 Vues

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«Un job de femmes»

Parlons désormais de la ségrégation professionnelle qui, encore aujourd’hui, est un problème qui persiste sur le marché du travail. Même s’il eut, entre 2001 et 2009, une augmentation de femmes sur le marché du travail, celles-ci demeurent très présentes dans les professions libérales et le secteur des ventes et services.[17] En effet, dans ces secteurs, plus de 55% des salariés sont constitués de femmes, contrairement aux emplois de gestion où elles sont relativement moins présentes[18]. En 2009, le secteur où les femmes étaient le plus présentes était dans le domaine des soins infirmiers et thérapeutiques, où leur taux de présence était de 87,1%.[19] À l’inverse, le secteur où elles étaient le moins présentes était celui de la construction et des transports où les femmes sont représentées à 7,5%[20]. Pour qu’un métier soit considéré comme «mixte», le secteur doit compter entre 40% et 60% de femmes[21]. Cela fait très cliché et nous renvoie des dizaines d’années en arrière. Évidemment, les chiffres s’améliorent si nous considérons, qu’il y a quelques dizaines d’années, les femmes restaient à la maison s’occupant ainsi de leurs enfants et de leur nid familial pendant que les hommes travaillaient pour subvenir aux besoins de leur famille. En France, une étude a montré, qu’au cours des trente dernières années, certains métiers «masculins» sont devenus mixtes, mais certains métiers mixtes sont, quant à eux, devenus «masculins»[22]. Comme nous mentionne madame Françoise Coré, dans son article La ségrégation des femmes sur la marché du travail parut dans L’observateur sur la page de l’OCDE, plus de la moitié des professions recensées est «dominée» à plus de 80 % par le même sexe[23]. Mais le problème va encore plus loin. Dans les pays de l’OCDE, il y a cinq fois plus de professions «masculines» que de professions «féminines», alors que les femmes représentent tout de même plus de 40 % de l’emploi total[24]. Dans le monde moderne dans lequel nous vivons, la profession définit en grande partie le statut social et économique de l’individu[25]. À cet égard, la ségrégation fait donc ressortir des grandes différences en défaveur des professions «féminines» en limitant l’accès des femmes aux professions plus «prestigieuses», avec plus de pouvoir et aux revenus plus élevés, étant ceux-ci considérés comme des emplois «masculins»[26].

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Des salaires à rabais

Comme dernier sujet abordé dans ce texte, je démontrerai que, encore aujourd’hui, il est malheureusement difficile de parler d’équité salariale entre les sexes. Mentionnons d’abord que l’écart des salaires entre les hommes et les femmes a bel et bien diminué de 2% dans les dernières dix années[27]. Certes, c’est mieux que rien, «mais il reste encore 10 points à gagner pour rejoindre les hommes. À ce rythme-là, combien de temps faudra-t-il attendre pour atteindre l’équité salariale?»[28], s’est demandé monsieur Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l’ISQ, dans une entrevue avec La Presse Canadienne. La situation des femmes s’améliore, évidemment, mais au ralentit. Ce que nous expliquent également les chiffres, c’est que les femmes sont plus nombreuses dans les emplois aux rémunérations plus faibles. Encore une fois, nous pouvons faire un lien avec la ségrégation féminine abordée un peu plus haut, qui nous mentionne que les femmes trouvent d’avantage d’emplois dans les secteurs offrant des salaires atteignant rarement les 20$ de l’heure, tels que le commerce de l’hébergement et la restauration. Le Canada est classé septième sur les trente-trois pays de l’OCDE en ce qui concerne l’importance des écarts salariaux entre les hommes et les femmes[29], une position dont nous ne devrions pas être très fiers. Les femmes ne gagnent que 75% des salaires des hommes au Québec[30]. Mais comment définit-on l’équité salariale? La CNESST nous mentionne dans son site internet, ainsi que dans un cours vidéo, sa définition: «C’est attribuer à des emplois féminins un salaire égal à celui d’emplois masculins de valeur équivalente dans l’entreprise, et ce, même si ces emplois sont différents […] Accorder un salaire égal pour un travail différent, mais considéré équivalent.»[31] Le gouvernement du Québec a adopté en 1996, la Loi sur l’équité salariale qui oblige les entreprises de 10 employés et plus d’établir un programme d’équité salariale. L’objectif est de s’assurer que les emplois à prédominance féminine ne soient pas moins rémunérés que les emplois à prédominance masculine de même valeur[32]. L’équité salariale est un dur combat qui persiste et qui n’est pas encore atteinte. Même avec des systèmes de régulation, nous constatons que les hommes sont encore, en général, mieux rémunérés que les femmes.

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Rien n’est terminé

En conclusion, il serait insensé de dire que les femmes de nos jours ne sont confrontées à aucune difficulté sur le marché du travail. Bien évidemment, la situation s’est améliorée depuis le temps où les femmes restaient à la maison pour s’occuper du nid familial pendant que les hommes travaillaient, mais l’équité n’est toujours pas atteinte. Nous avons vu quelques cas où les femmes ont dû choisir entre leur carrière et leurs envies de former une famille. Une situation inacceptable qui ne devrait point arriver. Nous avons également vu que les femmes restent encore très nombreuses dans les métiers libéraux connus comme des métiers «féminins» où les salaires sont beaucoup plus bas que ceux des métiers «masculins». Et finalement, nous avons observé que l’équité salariale entre les sexes est encore un problème qui persiste. Des lois, des régulations et des témoignages ont été discutés dans ce texte pour arriver à la conclusion qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Oui la situation s’améliore, mais au ralentit. Il serait intéressant de se demander si les notions d’équité entre les hommes et les femmes ne pourraient pas être présentes dans nos institutions scolaires

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