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Combattre efficacement le chômage de masse est-il encore possible ?

Par   •  1 Février 2018  •  2 332 Mots (10 Pages)  •  769 Vues

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réalisé est égal à celui anticipé. Dans cette optique on peut considérer que la Courbe de Phillips correspond à une relation entre le taux de chumage courant, le taux de chômage structurel et la variation du taux d’inflation. La variation de l’inflation dépend donc de la différence entre taux de chômage courant et structurel. Ainsi quand le taux de chômage est supérieur à son niveau structurel, l’inflation décroit. Inversement, quand le taux de chômage est inférieur à son niveau structurel, l’inflation augmente. 

Ceci explique, notamment pourquoi, le taux de chômage structurel est également appelé, « NAIRU » (=Non-Accelerating-Inflation Rate of Unemployment) , c’est-à-dire le taux de chômage n’accélérant pas l’inflation. Ce constat a conduit certains a déterminer quel serait le bon niveau du taux de chômage pour que l’inflation reste constante, par exemple aux Etats-Unis les données suggèrent depuis 1970, qu’un taux de chômage de 6% est nécessaire. 




Il semble ainsi important de comparer la théorie, à la réalité des faits, ce que nous tenterons d’examiner au cours de la deuxième partie. 

















Conséquences pratiques et les réponses apportées en Europe et aux Etats-Unis. 

Par cette analyse, on peut constater que les politiques ont largement divergé des deux cotés de l’Atlantique afin de savoir quelle serait la politique la plus efficace économiquement, et la plus cohérente au regard des particularismes de chaque zones. Ainsi l’analyse de cette partie consistera à identifier les choix opérés, et les modèles privilégiés (keynésien ou libéral), et l’impact de la Courbe de Phillips. 





A) Les choix institutionnels en UE 


1- Institutions et choix structurels 

Keynes privilégie d’agir en premier lieu sur la demande globale afin d’avoir une politique économique. Cependant le choix européen portera davantage sur une conception néo-libérale, notamment sous l’impulsion du modèle allemand. En effet les pays de la zone euro n’ont plus le contrôle de leur monnaie, avec la construction d’autorité indépendante du pouvoir politique comme la Banque Centrale Européenne (BCE) chargée de la régulation monétaire, et de la lutte contre l’inflation, sous le modèle de la BundesBank.
Le problème de la zone euro réside dans la divergence fondamentale qui existe dans la situation économique et structurelle des different pays de l’euro, en effet il apparait important de résoudre le chômage en Grèce ou Espagne, quand en Allemagne la priorité réside dans la bonne santé des comptes publics. 
En effet, ceci entrave particulièrement l’ action de certains pays qui ne peuvent agir en fonction de leur situation, efficacement contre le chômage, en témoigne l’existence du Traité de Maastricht qui consacre notamment la rigueur budgétaire. 



2- Conséquence sur le chômage 

L’obligation des pays membres de la zone euro a limiter leur déficit public à 3% du PIB et la dette à 60 % peut constituer une entrave dans la lutte contre le chômage. En effet Keynes considère considère en premier lieu qu’il faut une baisse des impôts, et une augmentation des dépenses publiques pour stimuler la demande agrégée, et donc la consommation, la production et par extension la réduction du chômage. Or le modèle néo-libéral de la zone euro fixe son horizon en tentant d’augmenter les impôts et baisser la dépense publique, ce qui est complètement antinomique pour favoriser la demande agrégée et donc la lutte contre le chômage. 

Par ailleurs, l’exigence d’une autorité indépendante chargé de lutter contre l’inflation, en conséquence des exigences allemandes marquées par la forte inflation, pour constituer une union monétaire et économique. Ainsi pour certaines économies européennes, le fait de bloquer l’inflation monétaire, en témoigne la courbe de Phillips explicitée en première partie, peut constituer une entrave importante à la réduction du chômage. 

B) Paradoxe américain 


1- Philips vérifié ? 

On constate que la baisse régulière du chômage dans les années 1960 a été associée à une hausse régulière de l’inflation. Cependant entre 1995 et 2007, le taux de chômage était en moyenne de 5%, et malgré ce faible niveau, l’inflation était plus faible durant cette période (2,6%), que pendant la décennie précédente (3,6%).
Peut-on alors considérer qu’une économie dispose d’un faible niveau de chômage, alors qu’il y a également un faible niveau d’inflation ? 
Les bons résultats de la période 1995-2007, ne sont peut-être qu’une coïncidence, cependant il semble plus probable que la courbe de Phillips se soit déplacée vers le bas, entrainant une baisse du taux de chômage compatible avec une inflation constante. En effet l’affirmation tendant à dire qu’un nouveau marché du travail mondialisé conduirait à faire disparaitre la relation inflation-chômage n’est en réalité pas fondée. Cependant l’argument n’est pas sans mérite, un accroissement de la concurrence internationale peut réduire la force monopolistique des entreprises américaines. Ainsi la possibilité de délocaliser, rend les entreprises plus puissantes dans la négociation des salaires. Ainsi on pourrait considérer que la mondialisation a conduit en partie à la réduction du taux de chômage structurel, maintenant l’inflation à flot. 


2- d’autres variables déterminants d’un chômage de masse et structurel 


Un part de la baisse du chômage structurel semble en effet correspondre à d’autres facteurs. 

En premier lieu la présence de facteurs démographique, comme le vieillissement de la population américaine, en effet la part des jeunes travailleurs, est tombée de 24% en 1980 à 14% en 2006 (fin du baby-boom). Or les jeunes travailleurs commencent souvent la vie active en changeant fréquemment d’emploi et ont en général un taux de chômage plus élevé. Ainsi une baisse de la proportion des jeunes travailleurs conduit mécaniquement à une baisse du taux de chômage global dans l’économie. 
Par ailleurs l’augmentation du nombre de travailleurs recevant une pension d’invalidité est passé de 2,2 % de la population en âge de travailler en 1984 à 3,8% en 2006. On peut considérer de façon marginale qu’une partie des personnes concernées aurait été au chômage sans la modification de ces critères. 

De plus on peut également considérer dans la diminution du chômage, l’augmentation du travail intérimaire. En effet cette situation permet à beaucoup de travailleurs de chercher un emploi tout en travaillant, plutôt que d’être en situation de chômage. 
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