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Culture Générale et Expression cas

Par   •  5 Février 2018  •  1 583 Mots (7 Pages)  •  537 Vues

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Enfin, en 1937 et 1938, des réformes sont introduites pour permettre aux mineurs issus d'établissements pénitenciers de réintégrer un cycle pédagogique régulier d’enseignement professionnel. Mais il faudra attendre 1958 pour que ces derniers ne soient plus perçus comme des institutions pénitentiaires.

Question 4) Comparaisons des documents.

Le poème de Jacques Prévert, l’article du « Monde Diplomatique » de Jacques Bourdin et l’article du programme télévision « Télérama » d’Emmanuelle Bouchez abordent le thème des maisons de redressement pour mineurs. Nous allons voir dans une première partie le thème principale traité dans ces documents et, dans une seconde partie, les autres idées importantes évoquées autour de celui-ci.

Les trois documents traitent du sujet des maisons de redressement pour mineurs qu’ils abordent d’un point de vue différent. Ils évoquent unanimement le fait divers de 1934 sur Belle-Ile-en-Mer connue pour son centre répertorié comme l’un des pires et dont les conditions insoutenables ont provoqué la fuite de l’ensemble de ses pensionnaires. Dénoncé par la presse, celui-ci a fait l’objet d’une importante campagne. Dans ces institutions, les jeunes délinquants sont traités de la même façon, quelle que soit la gravité de leur crime. Les conditions de vie dans ces bagnes sont inhumaines. La seule justice est la loi du plus fort et le seul enseignement, la survie. Parmi les documents étudiés, c’est tout d’abord Jacques Prévert qui traite le sujet sous la forme d’un poème, évoquant la fuite comme seule issue, d’un enfant échappé de cette maison de redressement de Belle-Ile-en-Mer. Ensuite, Emmanuelle Bouchez résume dans son article un téléfilm traitant cet évènement cette fois du point de vue de la fille d’un ancien pensionnaire de l’établissement de Belle-Ile-en-Mer, enfermé à l’époque du fait divers. La fille découvre les conditions de vie insoutenables de son père à travers les souvenirs. Enfin, Jacques Bourdin explique dans son article l’évolution en France depuis 1860 des mesures de redressements des mineurs délinquants par la répression et surtout le châtiment corporel et autres mesures punitives. Il retrace différents évènements, notamment celui de Belle-Ile-en-Mer en 1934, démontrant l’apogée de ces établissements à la violence excessive et systématique.

Dans ce thème général abordé par l’ensemble des documents, il est possible de distinguer plusieurs sous-parties communes.

Une première sous-partie traite du problème de l’équité. En effet et comme le précise Jacques Bourdin et Emmanuelle Bouchez, on constate que tous les mineurs sont punis de la même façon qu’importe l’acte commis ou l’âge de l’individu. Il n’y a pas de petite délinquance. Dans les maisons de redressement, de simples voleurs sont confrontés à des meurtriers ou des violeurs et sont soumis au même régime punitif.

Les conditions de vie constituent une seconde sous-partie. Pour les mineurs envoyés dans ces bagnes pour enfants, la vie y est très difficile. Les trois documents évoquent unanimement des conditions extrêmes et inhumaines. La loi du plus fort est la seule règle, les gardiens comme les caïds, y règnent en maîtres, agissant selon leur bon vouloir et la maltraitance est d’usage. Les enfants sont logés comme des bêtes, mal nourris, entassés dans des cellules, dans des conditions d’hygiène épouvantables.

Une troisième sous-partie aborde le statut de l’enfant délinquant et l’opinion de la société sur eux. Au vue de l’opinion publique et comme le dénoncent Jacques Prévert et Jacques Bourdin, ces enfants sont avant tout des criminels. Leur âge et la nature de leur délit sont secondaires. Le pensionnaire n’est plus un enfant mais un animal qui doit être chassé, isolé et dressé. Les deux documents évoquent la confrontation entre l’enfant délinquant et la société. Celle-ci, représentée par le personnel carcérale ou encore par les Belle-Islois, ne voient qu’un individu sauvage et hors-la-loi que l’on ne peut que maitriser par la force et punir.

Enfin l’importance de la presse compose une quatrième sous-partie. Jusqu’à présent il y avait une complicité et un laisser-faire de l’opinion publique pour ces mesures de redressement et d’isolement des mineurs délinquants. Comme l’indiquent clairement le paratexte accompagnant le poème de Jacques Prévert ainsi que l’article de Jacques Bourdin, ce sont les dénonciations de la presse sur la réalité des conditions des maisons de redressement pour mineurs, et notamment sur l’évènement de Belle-Ile-en-Mer, qui sensibiliseront l’opinion publique. La presse a provoqué une prise de conscience sociale grâce à ses révélations sur la vie carcérale à l’intérieur des murs de ces bagnes pour enfants.

En conclusion, les trois documents étudiés dénoncent à travers le thème des maisons de redressement pour mineurs, à l’image de celle de Belle-Ile-en-Mer en 1934, tels des symboles de répression extrême et d’exclusion, les conditions inhumaines affligées à des délinquants qui restent avant tout des enfants, l’injustice sociale qu’ils subissent et le malaise social qu’ils suscitent.

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