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Sophocle. La poésie a-t-elle seulement pour vocation l'expression des sentiments amoureux?

Par   •  8 Juin 2018  •  2 019 Mots (9 Pages)  •  517 Vues

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Le latin, dans ses mots, brave l'honnêteté;

Mais le lecteur français veut être respecté;

Du moindre sens impur la liberté l'outrage,

Si la pudeur des mots n'en adoucit l'image.

Je veux dans la satire un esprit de candeur,

Et fuis un effronté qui prêche la pudeur. (Art poét., II, v. 175-180)

Bien que quelques poètes, tel Signognes, l'aient écrite en strophes, sa forme habituelle est celle des vers en rime plate, qui se succèdent sans interruption. Marot, dans ses Coqs-à-l'Âne, s'était servi de l'octosyllabe. Mais Vauquelin use au contraire soit du décasyllabe, qui est assez rare après lui, soit de l'alexandrin, qui a été adopté par la plupart des poètes.

Et enfin, la poésie engagée.

Un poème engagé est un texte argumentatif dans lequel le poète prend position pour ou contre quelque chose. Pour cela, il expose sa thèse (sa position sur la question) qui peut être implicite (sous-entendue) ou explicite (formulée clairement).

Un poème engagé vise plus à persuader qu'à convaincre. Pour cela, il s'adresse plus aux sentiments du lecteur qu'à sa raison, en jouant par exemple sur le registre pathétique.

Le poète cherche aussi à créer des images fortes grâce à des figures de style comme des comparaisons, des métaphores, des personnifications ou des allégories. Il utilise aussi des anaphores pour mettre certains éléments importants en valeur.

Pourtant les arguments sont aussi présents dans ce type de poésie.

La visée de la poésie engagée:

-rendre hommage à une personne, une cause, une idée ...

-défendre une cause

- dénoncer quelque chose

- faire réfléchir le lecteur

Comme exemple, nous pouvons prendre « Souvenir de la nuit du 4 » de Victor Hugo, c’est un extrait du recueil Les Chatiments, en 1853.

Celui-ci écrit en 1852 lors de l’exil de Victor Hugo à Jersey, cet apologue a un thème politique car il déclare grâce à des registres pathétique, polémique et satirique la politique douteuse de l’empereur Napoléon Bonaparte suite à son Coup d’Etat :

L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.

Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;

On voyait un rameau bénit sur un portrait.

Une vieille grand-mère était là qui pleurait.

Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,

Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;

Ses bras pendants semblaient demander des appuis.

Il avait dans sa poche une toupie en buis.

On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies. Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?

Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend. L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,

Disant : - comme il est blanc ! Approchez donc la lampe. Dieu ! Ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! - Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.

La nuit était lugubre ; on entendait des coups

De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.

- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.

Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer. L'aïeule cependant l'approchait du foyer

Comme pour réchauffer ses membres déjà roides. Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides

Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !

Elle pencha la tête et lui tira ses bas,

Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.

- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre ! Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !

Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents. Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,

C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre

A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !

On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,

Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !

Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !

Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.

Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.

Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ;

Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte

De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! -

Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant,

Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule :

- Que vais-je devenir à présent toute seule ? Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.

Hélas ! je n'avais plus de sa mère que lui.

Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique. L'enfant n'a pas crié vive la République. -

Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas, Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.

Vous

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