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Rhinocéros, Eugène Ionesco

Par   •  26 Novembre 2018  •  1 116 Mots (5 Pages)  •  450 Vues

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au Vieux Monsieur. Voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes. Isidore et Fricot ont chacun quatre pattes. Donc Isidore et Fricot sont des chats. LE VIEUX MONSIEUR, au Logicien. Mon chien aussi a quatre pattes. LE LOGICIEN, au Vieux Monsieur. Alors, c’est un chat. BÉRENGER, à Jean. Moi, j’ai à peine la force de vivre. Je n’en ai plus envie peut-être. LE VIEUX MONSIEUR, au Logicien après avoir longuement réfléchi. Donc, logiquement, mon chien serait un chat. LE LOGICIEN, au Vieux Monsieur. Logiquement, oui. Mais le contraire est aussi vrai. BÉRENGER, à Jean. La solitude me pèse. La société aussi. JEAN, à Bérenger. Vous vous contredisez. Est-ce la solitude qui pèse, ou est-ce la multitude ? Vous vous prenez pour un penseur et vous n’avez aucune logique. LE VIEUX MONSIEUR, au Logicien. C’est très beau, la logique. LE LOGICIEN, au Vieux Monsieur. À condition de ne pas en abuser. » (32) pages

Dans cet extrait, le logicien explique un concept au Vieux Monsieur. Étant plus intelligent que lui, il réussit à le convaincre que ce qu’il affirme est vrai.

Une fois que la rhinocérite a atteint l’ensemble de la population, Bérenger se retrouve seul entouré de monstres. Il finit par se percevoir lui-même comme un monstre, car il est le seul qui est différent dans l’ensemble de la population. Il a le désir de devenir lui-même un rhinocéros.

« Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. Hélas, jamais je ne deviendrai rhinocéros, jamais, jamais ! Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas. Je ne peux plus me voir. J’ai trop honte ! (Il tourne le dos à la glace.) Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité ! » (p. 162). La société a beaucoup évolué autour de Bérenger, qui a perdu tous ses repères. Tous autour de lui ont perdu leur humanité.

Bérenger se considère aussi comme un monstre, car il a le désir de se transformer en rhinocéros, mais n’est pas capable de se transformer et reste humain.

« Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau. (Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace.) Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort! Oh! comme je voudrais être comme eux. Je n’ai pas de corne, hélas ! Que c’est laid, un front plat. Il m’en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n’aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d’un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur ! » (p. 162)

En conclusion, le symbole du rhinocéros dans la pièce d’Eugène Ionesco est utilisé dans le but de représenter la passivité d’une population face à la montée d’un régime totalitaire. Après avoir été choqué, on finit par s’habituer et accepter une situation qui à l’origine paraissait inacceptable. Bérenger qualifie les personnes qui l’entourent de monstre, tout en se considérant lui-même en tant que monstre. Une situation similaire à celle que certains Français ont dû vivre suite au régime de Vichy, durant lequel les Français se sont retrouvés obligés de coopérer avec les nazis qui étaient leurs ennemis.

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