Quelle est l'importance de Jocaste dans Oedipe Roi?

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qu’elle sera présenté comme l’épouse d’OEdipe. Ainsi, la double personnalité de Jocaste est évoquée dans le passé, dans le présent et demeurera dans le futur malgré son suicide. Fardée de blanc et sans sourcils, elle nous apparait comme dénuée d’âge et cachée derrière un masque, à l’image de sa réelle condition: une mère derrière une épouse.

La double personnalité de Jocaste lui impose d’être à la fois mère protectrice et épouse aimante. Ainsi, Jocaste incarne la figure tragique par excellence.

Dans les deux oeuvres, Jocaste a un rôle dramatique. Chez Sophocle, Jocaste n’apparait que 2 fois sur scène et il est communément admis que son personnage était joué par le deuxième acteur (« deutéragoniste ») assumant également le rôle du prêtre et du serviteur de Laïos. Elle prononce environ 118 vers ce qui est peu par rapport aux autres personnages. Elle se fait donc discrète et nous n’avons aucune information sur son apparence physique, même son suicide est relaté par le messager qui ne fait que le suggérer. Son physique est alors celui de l’acteur jouant le rôle temporairement. Cependant, ces quelques apparitions sont essentielles puisque la première fois, elle intervient pour calmer la querelle entre OEdipe et Créon avec une autorité assez maternelle: « Allons, rentre au palais. Et toi chez toi, Créon ». Ainsi, cette manière de parler trahit ce qu’elle est en réalité, une mère. Mais sa deuxième apparition est encore plus importante puisqu’elle représente un tournant dans l’enquête d’OEdipe. En effet, en dévoilant une partie du passé dont elle est consciente, elle va mené OEdipe à s’interroger sur lui-même. Son enquête va désormais se transformer en quête d’identité et s’étendre sur tout le 3ème épisode. Jocaste incarne donc un des éléments tragiques qui sème la Peste sur Thèbes. Si OEdipe est le bouc-émissaire et la réponse à sa propre enquête, Jocaste représente une des raison de son malheur malgré le fait qu’elle soit vu comme un soutien.

Au contraire, Jocaste est omniprésente chez Pasolini. Elle apparait tout le long du film et notamment dès le prologue; Pasolini a fait de la naissance et de l’enfance d’OEdipe une véritable partie du mythe contrairement à Sophocle qui ne fait que l’évoquer plus tard. De plus, nous pouvons désormais mettre un visage sur le personnage de Jocaste grâce à la brillante Silvana Mangano. Son maquillage peut nous rappeler les masques grecs antiques la plupart du temps utilisés pour représenter des archétypes et non des personnage précis. Cela ne fait qu’accentuer la volonté de Pasolini à faire de Jocaste une figure atemporelle. En effet, ceci est particulièrement explicite dans le prologue où Jocaste y est présentée comme une figure maternelle sans qu’aucun nom n’y soit précisé. Malgré une présence importante, Jocaste est la plupart du temps attentive aux propos des autres personnages mais silencieuse, mis à part pour révéler les anciennes prédictions des oracles dans le jardin avec son fils-époux sur les genoux. Ainsi, les expressions de son visage sont souvent son seul langage et il en revient au spectateur de les interpréter. (cf: scène de la tétée, scène de Tirésias révélant la vérité sur OEdipe, etc). La mystérieuse Jocaste semble dès le début être une figure du tragique et subir le terrible destin qui lui est imposé sans réellement faire quelque chose pour l’éviter. Elle fuit la réalité en cherchant toujours à conserver son bonheur, elle semble ne pas être animé par les même enjeux sociaux que les autres. Nous la voyons dans le prologue donnant la vie et nous assistons à sa mort dans les dernières minutes du film: cet oxymore démontre la dimension tragique présente tout le long du film.

Jocaste représente une figure importante du mythe d’OEdipe dans les deux oeuvres. Mère protectrice derrière épouse attentionnée, cette femme joue un rôle décisif dans la quête d’OEdipe. En lui donnant 4 enfants, elle devient un personnage ensevelie par le tragique du destin qui

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