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Oedipe Roi - De l'ombre à la lumière - Sophocle

Par   •  30 Avril 2018  •  1 140 Mots (5 Pages)  •  584 Vues

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mettent en scène plus explicitement les scènes d’intimité entre Oedipe et Jocaste, dans une perspective plus autobiographique de Pasolini.

La pièce de Sophocle est autant une mise en scène du destin qu’une mise en scène de la liberté dans la recherche volontaire de la vérité.

« Ah ! Lumière du jour que je te vois pour la dernière fois, puisque aujoud’hui je me révèle le fils de qui je ne devais pas naître, l’époux de qui je ne devais pas l’être, le meurtrier de qui je ne devais pas tuer ! » La pièce atteint son paroxysme lorsqu’ Oedipe se crève les yeux. Cependant le dévoilement de la vérité et cet ultime acte entraînent l’apaisement du protagoniste.

Idée largement reprise dans Oedipe à Colone écrit 40 années plus tard par Sophocle, où Oedipe accepte son destin et de ce fait triomphe de ce dernier.

Dans l’épilogue de Pasolini se situant dans une Italie contemporaine à la réalisation du film (1967) la figure d’Oedipe à Colone errant sur la route, aveugle et guidé par Angelo (rôle attribué à Antigone dans la version Sophocléenne) est largement reprise.

La fin de l’épilogue, reprend les mêmes plans sur les arbres et l’herbe du pré que dans le prologue, procédé délivrant un sentiment à la fois de clôture et d’apaisement, comme si le conflit pulsionnel incarné par Oedipe avait trouvé sa résolution dans la création artistique.

En reprenant la colère des dieux à son compte, Oedipe s’inflige un châtiment dont la cruauté ne peut que les apaiser et apaiser sa propre conscience. D’ailleurs, après ce geste radical, Oedipe se montre dans les dernières scènes de la tragédie aussi reconnaissant qu’il était ingrat, aussi humble qu’il était orgueilleux, aussi doux qu’il était agressif.

La tragédie ne réside pas dans l’accomplissement par Oedipe de son destin, mais dans sa découverte motivée par la calamité qui frappe Thèbes. Sa recherche de vérité se transforme rapidement en véritable quête d’identité.

La cécité d’Oedipe peut être interprétée comme étant le revers de sa clairvoyance.

Suite à la poursuite de l’enquête et au dévoilement progressif de la vérité, le personnage se libère de son aveuglement initial.

On retrouve cette ambiguïté, dans cette force qui anime le personnage tout au long de la pièce et qui en constitue l’intrigue même, cette quête obstinée de la vérité dans laquelle Œdipe se montre à la fois aveuglé et faisant preuve de cette démesure (ubris : autre caractéristique du personnage tragique…) qui appelle un châtiment divin, et animé par cette soif de vérité et de clairvoyance sur lui-même dans laquelle on retrouve l’injonction « Connaît-toi toi-même » au Temple de Delphes.

Ainsi, « celui qui sait » (oîda en grec signifie « je sais ») s’aveugle sur lui-même (le paradoxe réside en ce qu’il finira par y voir clair au moment ou il s’aveuglera) et le dévoilement progressif de la vérité peut ainsi être vu comme une véritable rédemption. Son parcours transgressif le fait passer de l’ombre à la lumière.

Le héros vaincu triomphe de son destin en l’assumant, il conquiert sa liberté en accomplissant la fatalité qui le marque à la naissance.

Oedipe Roi touche à la malédiction existentielle inséparable de la condition humaine : l’impossibilité de se connaître soi-même.

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