"Les Faux Monnayeurs" - Lettre de Bernard à Olivier

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-B-B et ED -B ne nomme pas Ed avant l. 10, préfère périphrase « mon compagnon de voyage »>> suspense/gêne? En revanche on perçoit qu’une fois le pas franchi il se retient difficilemt : 5 occurrences du prénom Ed. «c’est bien moi qui suis ici avec Ed » «une gde amie d’Ed » « qqn qui est décidémt t. bien, c’est Ed » «ce qu’Ed a été gentil »/ + « ton oncle est un type épatant »>>savoure son plaisir de connaître Ed.

-Jugement exclusivement positif (malgré platitude des adjectifs: « très bien, gentil, épatant. ») Or le chap II, 3 montre que les relations ne st pas si bonnes que cela entre les 2 pers.. On peut donc penser que l’enthousiasme de B face à Ed est surtout lié à l’admiration qu’Ol marquait pour son oncle et à son propre ancien sentiment d’exclusion: cf I, 12 ; à lecture du J d’ Ed il se sentait exclu des relat d’Ol : « A l’immense curiosité qui précipitait sa lecture se mêlait un trouble malaise : dégoût ou dépit. Un peu de ce dépit qu’il avait ressenti à voir Ol au bras d’Ed.: un dépit de ne pas en être. » p. 127. S’ajoute à cela le soulagement qu’il ressent de ne pas être à la rue.

C- B et L.

(Cf axe 1 : une partie des infos données p. B sur L. st déjà connues du lectr.)

-L. est le sujet dominant de la lettre. Présentée p. B comme la victime pure et totalement innocente de V. Relever prédominance du vocabulaire moral et affectif laudatif: «pauvre femme abandonnée/sangloter/f. très bien/ tout à fait belle nature/f. admirable/ penser noblement… »>>. Le corollaire inévitable de ce jugement est la condamnation de V (il faut bien trouver un responsable / Douviers aura la même réaction : le coupable ne peut être que le suborneur) : « ton sacré maladroit de frère/ je t’épargne les commentaires ». Absence d’esprit critique de B : L est mariée et aussi responsable de sa grossesse que V. Elle est même plus coupable que lui puisqu’elle est mariée. L en a bien conscience puisqu’elle « n’a pas eu un mot de reproches et de ressentiment contre lui ».>> L. est idéalisée par B., le paradoxe de la femme enceinte vue comme femme désincarnée.

-Par ailleurs ce que B. rapporte des propos et de l’attitude de L pendant le voyage – qui cherche manifestemt à provoquer une fausse couche à une époque où l’avortement est considéré comme un crime (cf les euphémismes : «en refusant de prendre des précautions ; il fallait l’y forcer…un accident… lui arriver de + heureux ») laissent entrevoir un tout autre aspect du pers ; de même que les expressions « la conversation entre nous 3 est très libre» « L n’est pas bégueule du tout ». Ces détails dessinent une femme beaucoup plus libre, libérée de son éducation et complexe que ne le croit B.

- A la fin de l’extrait, B. avoue à son ami, de façon qui tient de la prétérition, son sentiment amoureux. Il insiste beaucoup sur l’évolution que cette relation provoque en lui (répétition de ne …plus) : « je ne me sens plus le même…» «des pensées que je ne n’ose plus formuler » «des mouvement de mon cœur que je réfrène », « je n’ai plus du tout envie de blaguer » : allusions à des conversations légères d’adolescents sur la sexualité, les femmes, la grossesse ? Les remplace une relation où la femme aimée est présentée comme une idole, une femme désincarnée (« et n’oserais pas toucher du bout du doigt »), admirée pour sa haute valeur morale, guide vers la vertu (« j’aurais honte de ne pas être digne d’elle.». G ici revisite un thème fréquent dans son œuvre et qui est la transposition romanesque de sa propre relation avec sa cousine / épouse Madeleine. La dualité de Gide, entre idéalisme et appel de sa sexualité, apparaît ds le roman sous l’ attirance contradictoire de B pour les 2 sœurs, Laura et Sarah, la «vierge mère » et la « putain ».

Conclusion partielle : l’enthousiasme de B mais aussi sa naïveté face aux «faux-monnayeurs» que sont chacun à sa façon L et Ed. cf JFM p.69: « B se motive, précise et limite tout le long du livre à la faveur de ses amours. Chaque amour, chaque adoration entraîne un dévouement, une dévotion.»

III- Bernard et le destinataire de la lettre, OL .

B tout au long de la lettre, manifeste son amitié envers B à la fois par les apostrophes mais aussi par la confiance que ses confidences supposent.

Cependant, lettre assez ambiguë par plusieurs aspects : plaçons-nous du point de vue d’Ol .à lecture de celle-ci.

A- Des situations parallèles…

En effet, B et Ol vont vivre dans la deuxième partie du roman des situations parallèles: chacun d’eux est recruté comme secrétaire par un homme jeune, romancier, qui, loin de sa famille, lui fait découvrir une région «exotique»,l’ouvre au monde, le forme intellectuellement, suscite son admiration et son désir d’identification. Cette similitude va jusqu’au détail des «nippes» : Ed comme Passavant habillent leur protégé avant le départ en voyage.

(Cf cours sur Structure de l’oeu et procédé de Gide des scènes symétriques avec variations.)

B-…mais déséquilibrées:

-B se présente comme «celui qui en sait + » qu’Ol. » cf répétition et gradation« sais-tu qui…/ tu sais déjà……/ tu sais peut-être…/ mais ce que tu ne sais pas/ les conditions que tu sais… »>> supériorité implicite. Or les informations de B concernent des gens qui st proches d’OL (son propre frère, son oncle) et/ou que B ne connaissait pas jusqu’à une date très récente (Laura, ED)>> vexant.

-De plus, OL doit subir les critiques de B à son égard (« et à qui tu as été bien idiot…») et à celui de frère qui passe à la fois pour un homme peu maître de soi et un «salaud» >> humiliant .

-B. ménage ses effets face à Ol, entoure les circonstances de son départ de mystère, cherche à susciter sa curiosité et en mme temps à la frustrer (« je te raconterai +tard » « il serait trop long de te dire ».) Par ailleurs l’insistance qu’il met à recommander la discrétion à Ol. a quelque chose de blessant pour celui-ci.

–En insistant sur sa maturation grâce à son amour pour L . B rejette Ol dans le camp des « adolescents immatures [blagueurs]».

-Surtt B. se présente comme un ami proche d’Ed (noter le

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