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Lecture analytique, chapitre 3 de Candide de Voltaire

Par   •  3 Octobre 2018  •  1 424 Mots (6 Pages)  •  794 Vues

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La précision de cette description suscite l’horreur et l’indignation.

Pour compléter ce tableau pathétique, le texte insiste sur l’idée que la violence n’épargne personne et sont donc évoqués successivement les êtres faibles, sans défense, qui pâtissent de la guerre : vieillard, femmes, enfants, filles.

- Une cruauté universelle

Cette cruauté n’est pas le fait d’une armée particulière. Elle est la conséquence obligée de la guerre.

Candide rencontre dans les deux camps la même atrocité.

La rime en « ar » dans las noms des belligérants souligne la symétrie de la cruauté et son universalité.

On peut relever un parallélisme sur les actions des deux armées.

Conclusion au II.

C’est ici en suscitant l’émotion du lecteur que Voltaire condamne l’horreur de la guerre.

- Une dénonciation efficace

Si le registre pathétique contribue à rendre la guerre condamnable, c’est l’ironie qui va achever la dénonciation de la guerre en démontant tous les mécanismes qui pourraient la justifier.

- Deux points de vue

Il y a dans le texte coexistence de deux visions inconciliables :

D’une part, la représentation théâtrale et de l’autre le réalisme de l’horreur.

L’oxymore « boucherie héroïque » amorce une satire violente.

L’héroïsme guerrier est une fausse valeur associée à un terme dévalorisant qui montre la réalité de la guerre.

- L’impossibilité d’une justification à la guerre

Il y a une allusion aux lois du droit de la guerre, associée dans la même phrase à des massacres civils.

Cela rend ce droit inepte. Le côté inacceptable de la guerre rend hypocrite toute loi qui viserait à le codifier.

De plus, les héros sont associés à des actes d’une violence coupable sur des êtres sans défense. Le mot héros est ainsi cité 2 fois dans le texte : « Les filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros » et « Les héros abares l’avaient traité de même. ».

Or, il n’y a rien d’héroïque dans ces actes.

Cela signifie donc qu’il n’y a pas de héros à la guerre.

- Dénonciation de la religion

Voltaire s’en prend à la religion car elle sert de légitimation aux atrocités commises par les rois. Ceux-ci font en effet chanter un « Te Deum » juste avant la bataille pour remercier D ieu.

Il déplore donc que la religion soit associée à des massacres.

La religion n’est pas digne de foi puisqu’elle se fait complice de toutes les infamies. Elle sert de caution aux horreurs de la guerre. Cela replace la guerre dans la logique d’une intervention divine.

- L’humour

Voltaire se moque de son héros et même de lui-même en disant « Candide tremblait comme un philosophe » (l 10).

Voltaire rappelle à cette occasion que c’est surtout pour s’en moquer et le tourner en ridicule.

Il y a de nombreuses marques d’ironie dans le texte qui montrent le côté humoristique du texte. On voit en effet « les canons » qui se glissent dans les instruments de musique. De plus, on remarque « une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer.

On voit également l’utilisation de périphrase euphémistique, comme par exemple « ôta du meilleur des mondes » (l 6), « renversèrent » (l 5) signifie tuer, et « alla raisonner ailleurs » (l 15) signifie déserter.

Malgré les horreurs auquel il assiste, Candide reste habité par son paradis terrestre de Thunder-ten-tronckh, et par Cunégonde.

Il met Cunégonde sur le même plan que tout ce qu’il vient de vivre.

Conclusion au III.

Voltaire rappelle sans cesse que même s’il adopte une vision idéalisée de la philosophie de Candide pour des raisons d’efficacité argumentative, il n’y adhère pas.

Conclusion Générale

Le chapitre 3 de Candide est un passage qui peut se lire de 3 façons différentes :

- Dans la perspective narrative des aventures de Candide, il constitue un épisode douloureux qui confronte le héros au problème de la guerre.

- Dans la perspective de la démonstration philosophique menée par Voltaire, il se révèle comme l’apparition du mal dans le meilleur des mondes.

- Dans une perspective idéologique, il témoigne du souci de Voltaire de combattre toutes les formes d’atteintes aux droits de l’homme.

Il collabore ainsi aux mouvements des Lumières qui dénoncent la guerre comme une barbarie contraire aux progrès de la civilisation.

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