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Le port Emile Verhaeren

Par   •  30 Janvier 2018  •  1 248 Mots (5 Pages)  •  1 662 Vues

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Cette description du port est enthousiaste et active. L’auteur évoque la fierté du paysage, d’une verticalité qui est présente dès le premier distique « dans les grands mâts droits »v3, « mâts d’or »v63. Les fumées qui montent mugissent et laissent des traces. Le vent emporté et venant du ciel est en mouvement continu et va vers l’infini. Les « docks »v34 est un conteneur et permet de stocker. Ces sont dur en « k » évoquent encore l’économie. De plus les « tours rouges » au v58 rappellent la verticalité. Le mouvement et l’activité sont mis en avant avec le commerce, l’achat, la vente. On note l’intérêt du poète pour l’industrie de son siècle ; « marteaux, cerveaux » : l’homme tout entier se voue à cette activité. On constate que 4 sens sont évoqués : ouïe, la vue, l’odorat et le touché.

Le port est tout d’abord image de la sécurité de chez soi : v65 montre la solidité « airain, de grés et de basalte ».

Peu à peu, au-delà d’une description réaliste vivante d’un lieu connu de tous, EV nous peint un espace fabuleux.

Le port devient vivant presque comme un dieu. L’allégorie de la mer en mère nourricière : « alma mater ». « Elle respire, elle expire dans les vers 51-52 confirme cette allégorie. L’usage de la personnification au vers 8 « le port […] bras » montre l’adaptation des bras humain et des muscles au port. La ville est tout aussi personnifiée v32 « la ville comme une main les bras ouvert » et v51 « ébauche une tendresse ». Cependant, l’inquiétude n’est pas loin puisqu’au vers 33 la ville se referme sur l’univers. Ainsi les termes « brume »v4 « mugir »v7 « sans qu’on les voies »v7 perdus »v9 et « chocs »v10 montrent la menace et accentue l’inquiétude. Les mâts des bateaux sont comparés à des croix au vers 2.

Le port est présenté comme une réalité concrète réelle et mythique. Ces références aux mythes ne sont pas toujours reposantes : œil rouge v5 (cyclope), dédale (lieu où l’on se perd), les marteaux (titans qui fascinent le monde), Babel. La lumière sinistre dont l’étrangeté est transmise par une comparaison picturale. Et comme chaque fois, EV associe connotation positive à une connotation négative (vers 2, 40, 50,53) La folie est évoquée aux v17/48/52. Il y a des sacrifices et épreuves donc le proteste-t-il bénit ou maudit. La folie humaine s’arrache les richesses et le port oscille entre passé et avenir puisqu’il est en pleine activité. Deux pôles contradictoires sont mis en place puisque l’homme hésite toujours : or/feu, lumière/nuit, espoir/angoisse. L’homme est tenté d’être plus que ce qu’il n’est.

L’imaginaire du poète est travaillé mais le lecteur hésite entre port de repos errance.

Grâce à l’étude du poème Le Port, nous avons vu qu’une fois de plus Emile Verhaeren décrit un paysage réaliste et banal. L’auteur nous montre un espace vivant et tout d’abord rassurant. Cependant, il ne peut s’empêcher de parsemer de l’inquiétude dans son poème qui met en place une certaine angoisse. De plus, Verhaeren nous présente cet espace fabuleux comme un lieu mythique. Ainsi nous pouvons évoquer La Plaine qui est le premier poème de ce même recueil. Ici Emile Verhaeren constate les changements et la dévastation de ce milieu naturel au profit d’un espace nouveau qui est la ville. Il peint la dévastation et dénonce ainsi la monstruosité et la violence qu’est l’urbanisation à son époque. Il décrit une ville monstre qui dévore les populations. De plus, l’espace urbain est représenté comme un enfer et un lieu de vie insoutenable.

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