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L'ange et le démon dans les Faux Monnayeurs

Par   •  3 Décembre 2018  •  1 482 Mots (6 Pages)  •  394 Vues

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Passavant, de Laura qui se trouve dans le besoin et qui porte l’enfant de Vincent. Pour finir, Strouvilhou. Il est présenté comme un tentateur pour la jeunesse, participant au trafic de la fausse monnaie. Il côtoie également Passavant et possède le talisman de Boris. Il est dis de Sophroniska « qu’elle mit Boris entre les mains du diable »

Ensuite, il y a les victimes de ces démons tentateurs. Le premier est sans aucun doute Vincent. Il se laisse lentement corrompre par Lilian et Passavant. Il est attiré par l’argent, abandonne finalement Laura malgré les principes qu’il pensait avoir et s’abandonne entre les bras de Lilian, femme censée être mariée à un homme resté en Angleterre. Si bien qu’il finit par se penser le diable lui même. Vint ensuite Olivier, personnage quelque peu naïf et jeune frère de Vincent qu’il poussera lui même entre les mains de Passavant. Il va prendre à cœur le rôle de directeur de revue qui lui est donné, avant de le laisser sombrer jusqu’à finalement tenter de se suicider.

Édouard lui est un personnage à part entière, considéré sur certains points comme le double de Gide, il incarne l’homme tiraillé entre le bien et le mal. Certes, il se trouve généreux et protecteur envers Laura et Bernard mais ses actions ne sans jamais sans une attention cachée. Il possède également un étrange intérêt pour Caloub et semble être un peu trop curieux à propos de Boris. « Derrière les plus beaux motifs se cache parfois un diable habile. » soulignera Gide.

Puis il y a l’ange, l’unique présentée et incarnée par Bronja la fille de Sophroniska. Sa mère elle-même explique que Bronja a créer des anges dans sa tête, pour lui permettre de voir la vie de façon plus idyllique. Boris, bien qu’il tentera de les voir également, ne pourra jamais les atteindre. Dans le même coup, Bronja est l’ange gardien de Boris, lorsque cette dernière trouvera la mort, le garçon finira par se suicider. Le roman est également une réflexion sur la notion toute nouvelle pour l’époque, de l’inconscient. Cette lutte interne du bien et du mal chez l’homme que l’on appelle plus vulgairement les démons intérieurs.

III. Une lecture autobiographique de l’œuvre

Les Faux-Monnayeurs serait-elle une œuvre satanique ? C’est une question que l’on pourrait se poser. Étant écrit en période d’après-guerre, le roman relève un sentiment d’engouement pour les enfers et le diable. Tout n’est qu’hypocrisie et mensonge. La psychanalyse et la psychologie des personnages y ont une place importante et, nous pourrions même penser que le vrai démon se constitue en Gide lui même. En effet, comme il l’explique dans son journal, il ne construit pas ses personnages, il les voit, ne les contrôle pas. D’ailleurs dans sa 5ème conférence sur Dostoïevski. Il écrit « Il n’y a pas d’œuvre d’art sans participation démoniaque. Oui, vraiment, tout œuvre d’art est un lieu de contact, un anneau de mariage entre le ciel et l’enfant ».

Ce roman est également, quelque part une œuvre autobiographique. Dans sa jeunesse, avant de se détourner complètement de la religion, Gide tenait des propos que l’on qualifierait aujourd’hui de sataniste. Le talisman de Boris constitue un reste de son adolescence. Cependant, le suicide de ce personnage est un renvoi direct à un événement marquant de la vie de l’auteur. En 1891 l’un de ses camarades de classe se donnera la mort après avoir entendu Gide faire l’apologie de suicide. Ce genre d’anecdotes, bien que tragiques, constituent l’une des clefs des Faux Monnayeurs.

De plus l’auteur, tout au long de l’œuvre et notamment grâce au caractère homosexuel de l’œuvre, rejette les fondements de la religion. Il en fait une satire, en préconisant un sort funèbre à presque chaque relation hétérosexuelle de l’histoire. Que ce soit entre Laura et Vincent, Vincent et Lilian ou encore les Profitendieu. Là où la religion voit la sexualité comme quelque chose de tabou, Gide lui s’exprime à ce sujet comme quelque chose de tout à fait banal. Les Faux Monnayeurs naîtra de « Cette haine contre la religion, cette moral qui opprimera toute ma jeunesse » comme l’auteur l’expliquera dans son journal.

Pour terminer, que ce soit à travers une personnification, des images, des idées ou de simples expressions, les figures religieuses sont nombreuses et presque omniprésentes dans l’œuvre. Cependant, ce roman est avant tout un prévention pour quelconque adolescent le lira. Il soulève les problèmes de conscience, et les luttes perpétuelles entre le bien et le mal qui envahissent

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