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Incipit Jacques le Fataliste

Par   •  26 Août 2017  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  700 Vues

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- Un débat philosophique :

- Concernant la conception philosophique de Jacques : elle dépend du déterminisme (notion philosophique selon laquelle des évènements sont déterminés par des précédents, principe de causalité, tous les éléments du monde sont liés les uns aux autres) évoquée à plusieurs reprises : l.8 « que chaque balle partait d’un fusil avait son destinataire » et l.22 avec l’évocation des « chaînons d’une gourmette ».

De la ligne 14 à 18, on a un paragraphe avec une succession d’actions qui s’enchaînent. Ces propositions sont mises bout à bout sous forme de la parataxe (juxtaposition de propositions, sans liens logiques). Avec un rythme rapide avec cette parataxe et avec les verbes au présent, on peut percevoir l’ironie de Diderot : il ridiculise en fait la pensée de Jacques et donc il s’oppose au déterminisme.

- La conception philosophique de Jacques dépend aussi du fatalisme qui sous-entend que rien n’arrive pas hasard et que tous les évènements d’une vie s’enchaînent. Il est évoqué dès la l.5 quand Jacques fait référence à son capitaine d’armée : il y a là un leitmotiv du roman et une répétition maladroite du verbe de parole « dire » et avec les antithèses entre « bien et mal » puis entre « ici-bas » et « là-haut », ce qui ne permet pas de mettre du sérieux dans cette idée. Il y a donc une représentation manichéenne de la vie puisque c’est très caricatural, naïf. Diderot critique donc aussi cette pensée qui nie toute liberté individuelle ce qui peut déstabiliser le lecteur dans la mesure où, à l’époque, il pensait que Dieu contrôlait tout.

- Une réflexion métalittéraire :

- Ici, le narrateur revendique son libre-arbitre et sa liberté dans l’écriture de son roman. L’énumération de questions des l.44 à 46 nous montre son refus de suivre un parcours littéraire imposé ; il est totalement libre. Le mot « hasard » l.1 repris à la l.35 met en évidence l’absence de plans préétablis. Le narrateur rappelle que ces personnages sont des êtres de papier, des marionnettes dont on tire les fils : il brise ainsi l’illusion romanesque avec légèreté, il s’amuse avec le lecteur et affirme sa liberté d’écriture.

Conclusion : On peut donc bien dire que dès le début de son œuvre, Diderot cherche à déstabiliser le lecteur car il nous oblige déjà à nous interroger sur les conditions du roman et les conventions sociales : il casse les règles habituelles du roman, refuse l’illusion romanesque pour provoquer le lecteur et le mettre en position d’abandonner ses préjugés. En effet, il propose un pacte de lecture assez inédit puisqu’il il refuse notamment de répondre aux questions que se pose le lecteur et remet en cause le monde au travers d'une œuvre philosophique suscitant chez le lecteur de nombreuses interrogations. Rompant avec le classicisme, et affichant sa parenté intellectuelle avec Les Lumières, cet incipit met en avant la liberté de l’auteur, la liberté de la littérature.

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Cet incipit perturbe les habitudes du lecteur car le narrateur détourne les codes et les fonctions du début de roman traditionnel. Il brise le principe de l’illusion romanesque en s’adressant à son lecteur mais pour ne lui fournir aucune réponse à ses attentes habituelles. En mélangeant les genres littéraires, il fait de son livre une œuvre inclassable où le narrateur exhibe les ficelles du romancier pour provoquer le lecteur qui, curieux, continue de lire.

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