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Fiche de lecture "le baiser d'isabelle" - Noëlle Châtelet.

Par   •  31 Mai 2018  •  4 052 Mots (17 Pages)  •  467 Vues

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Ce passage exprime nettement une perte d'espoir qui grandit au fur et à mesure. Elle ne parvient pas à percevoir de solution. Elle n'est pas en capacité

d’exploiter ses ressources et ne s’interesse pas aux éventuelles améliorations de son état physique et psychique.

Cet extrait fut choisi car il représente la fragilité psychologique qu'a un patient après un accident traumatique. L'image que porte Isabelle à elle-même est négative, elle ne connaît pas d'issue qui pourrait l'aider à vivre mieux.

« Ah ! Je ne suis pas près de l'oublier, cette date… le 26 novembre !

J'ai été faire des courses avec la petite et ma mère… On rentrait des courses, le téléphone sonne : le portable affiche « Hôpital Amiens ».

[...]

J'ai téléphoné à ceux qui savaient. C'était des larmes à chaque fois, de joie, de peur.

Ce qui dominait, c'était quand même la peur que ce soit une fausse alerte.

Est-ce que ça allait marcher ? Peur qu'on ait une mauvaise surprise à la fin. » P.147

Ce deuxième passage est un moment clé du livre, c'est le moment où Isabelle apprend qu'une donneuse est possiblement compatible pour sa greffe.

C'est ce don tant attendu après des mois d'attente, de doutes, durant lesquels elle s'est préparée psychologiquement à cette greffe.

La patiente est partagée entre différents sentiments : la joie, l'excitation, la peur et l'anxiété.

Elle espère à ce moment que la greffe va être un succès, qu'elle va pouvoir revenir dans le monde de ceux qui ont un visage, un sourire, une expression. Cette greffe est donc comme un retour à la vie sociale, c'est-à-dire un moyen de communiquer avec l'extérieur, après ces mois d'incapacité de communication avec son environnement social.

C'est l'espoir d'une vie meilleure.

Nous avons choisi ce passage car il représente le commencement de l'aventure de la greffe faciale. C'est un passage symbolique dans l'histoire d'Isabelle, car sans le don, aucune greffe n'est possible. C'est là que commence la greffe après ces mois d'attente, les explications, les protocoles…

« Il fallait que je prenne la décision de me voir avant que je m'en aille à Lyon car je savais que je devais partir très vite, dans les deux jours.

(…)

Quelque part c'était revivre. Ça me rouvrait la porte vers le monde extérieur parce que là, tout était fermé. » P. 189

Ce troisième passage évoque le moment où Isabelle voit son nouveau visage pour la première fois, après l'opération. Elle tient à se voir dans un miroir, elle le demande. Cela est comme un rappel au début de l'histoire, où Isabelle demande à Christelle de se voir dans le miroir, où elle ressemble à « un squelette »car la greffe n'est pas encore réalisée. Le fait de se voir est primordiale : c'est une notion très importante pour elle, car son visage représente ce qu'elle est, il symbolise son identité physique. Elle tient à être accompagnée lorsqu'elle se regarde dans le miroir : un membre de l'équipe soignante doit rester à ses côtés. Sylvie est celle qui la suit depuis le départ. Elle tient donc à ce que ce soit elle qui observe sa réaction car cette aventure leur a été commune. Elle a d'abord peur de se voir, de voir son nouveau visage. Elle voit en premier une image organique et fonctionnelle de son visage : elle dit que c'est bouché, il y a un nez, des lèvres, des joues. Ce moment devient fort en émotion : elle est émue et remercie l'équipe pour cette réussite... Ce « merci » est d'une importance capitale dans l'histoire, pour elle, pour l'équipe : il ne représente pas simplement une formule de politesse, il est surtout symbolique car ce « merci » renvoie à ce cadeau que lui a donné la vie, à la capacité des soignants d'avoir pu lui reconstruire une vie. Elle a une forme de sublimation : elle ne rejette pas le greffon qui lui a été donné : « grand moment » ; « c'était si beau » ; « le moment le plus merveilleux ». Pour Isabelle commence une deuxième vie avec un nouveau départ ; c'est une renaissance, une victoire sur la vie.

Nous avons choisis ce passage car c'est le moment où commence sa seconde vie, elle retrouve une vie sociale et peut avoir un avenir. C'est le résultat de longs mois d'attente et d'une opération tant attendue. C'est le début d'une autre histoire : celle des immunosuppresseurs et de la vie plus ou moins normale d'Isabelle.

- Concepts abordés par l'auteur

Autonomie :

Selon Larousse, est autonome « celui qui jouit d'autonomie », c'est-à-dire de cette « indépendance, possibilité de décider, pour un organisme, un individu, par rapport à un pouvoir central, une hiérarchie, une autorité ». Alexandre Manoukian, psychologue, désigne l'autonomie comme une notion qui « consiste à disposer de soi-même selon ses propres lois ou ses propres désirs ».

Isabelle, dans ce combat contre tout, a toujours décidé, a toujours pris ses propres décisions. Elle a eu de nombreux choix, et son opinion a toujours compté. Elle décide de ce qu'elle est, et comment.

Par exemple, lorsqu'elle est dans sa chambre d'hôpital un matin, elle appelle Christelle, une infirmière, pour regarder son visage. C'est un geste qu'elle a choisi, les infirmières ne l'ont en aucun cas obligée.

Lorsqu'elle décide de sortir, elle met un masque, et même si elle est accompagnée elle est libre de ses gestes.

Lorsqu'elle est mise au courant du choix de la greffe qui s'offre à elle, elle ne pense qu'à cette solution. Elle motive les médecins, leur rappelle qu'ils ne peuvent pas la laisser comme ça. Elle veut être au courant de tout : les avancées du dossier, les solutions proposées pour certains problèmes liés… Elle finit par avoir le protocole avec tous les risques du traitement immunosuppresseur. Elle prend le temps de réfléchir, malgré

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