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Est-il pertinent de nous intéresser à des personnages de fiction ?

Par   •  22 Novembre 2018  •  1 638 Mots (7 Pages)  •  531 Vues

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De ce fait, la fiction aurait un but cathartique. Par la mise en scène de personnages haut en couleurs, elle servirait à la purification des âmes de sorte à rendre les hommes meilleurs, en leur montrant le chemin à ne pas suivre.

Ainsi, chaque lecteur forge sa vision des protagonistes fictifs d’une histoire, et selon sa propre sensibilité, de manière à suivre leur modèle ou au contraire à intégrer leurs actes pour ne pas les reproduire après. Les personnages fictifs façonnent donc notre identité et notre façon d’être. Nous verrons d’autre part comment ces derniers ont un impact fort sur nos convictions personnelles.

Pour terminer, nous pouvons voir ces êtres fictifs comme moteurs à notre réflexion. La fiction permet en effet de s’interroger sur notre rapport au monde, de nous poser des questions sur nous-même, sur notre idéal de vie par exemple. En analysant le personnage d’Antigone de Jean Anouilh, chacun va définir, comme la protagoniste, son idéal de vie. Tandis que la jeune femme prône un absolu pur et sans compromis, peut-être que le spectateur prendra part pour Créon, qui lui est plus modéré. Ou bien il pourra adopter un idéal complètement différent, qui viendra se confronter à ceux déjà présents dans le récit. Nous consolidons ainsi notre propre opinion et définissons la vie qui nous semble la meilleure. Dans “Au revoir là-haut”, film réalisé par Albert Dupontel, nous suivons les traces de deux camarades qui ont combattu au front pendant la Grande Guerre. Edouard Maillard, ancien poilu, décide de mourir “civilement”, effrayé par l’idée que sa vie ne saura plus jamais la même après un tel traumatisme. Il préfère désormais habiter seul avec son ami et voiler son identité, que de retrouver sa famille. Se pose alors, pour le spectateur, la question suivante : Aurais-je agi de la sorte ? Aurai-je eu le courage de reprendre une vie normale ? C’est ainsi que nous devenons plus lucide sur le monde qui nous entoure, en nous posant les justes questions et en nous préparant aux éventuelles épreuves futures.

En outre, la fiction permet une ouverture d’esprit. L’artiste peut transmettre des connaissances, des valeurs, jusqu’au point de renverser nos préjugés. Le voyage de Candide (Voltaire) informe le lecteur sur les principaux problèmes sociaux de l’époque (des problèmes en fait intemporels) : la religion et le fanatisme, le pouvoir et la tyrannie, le bonheur et la fatalité, la liberté et l’esclavage : en d’autres termes, l’absurdité du monde. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur d’Harper Lee nous fait prendre conscience d’un fait alarmant, celui du racisme. L’histoire, qui se déroule dans l’Alabama des années 1960, illustre à travers le point de vue naïf mais lucide d’un enfant, l’aversion de la société à l’égard des populations noires, mais aussi et surtout l’inégalité devant la justice. A travers ces deux exemples, nous voyons bien l’influence que peut avoir la fiction sur notre propre vie. L’art devient une manière de transmettre ses idéaux, et critiquer des faits actuels, comme des faits politiques, sociaux, environnementaux, etc. Il devient engagé, et la fiction permet d’éviter la censure.

Pour conclure, nous dirons que les personnages de fiction nous sont d’un grand intérêt : à la fois divertissants, modèles de vie, et déclencheurs d’une ouverture d’esprit. Ils se démarquent des personnages réels et ont souvent un caractère marqué, ce qui nous pousse à la réflexion et remet en cause nos idées préconçues. Toutefois, n’y a t-il pas une limite à la fiction ? Ne pourrions pas remettre en cause la légitimité d’une oeuvre purement issue de notre imagination ? Devons-nous suivre l’exemple de protagonistes qui n’ont pas réellement existé? Les personnages fictifs ne peuvent pas apporter une part de vérité complète. Quand nous étudions un personnage réel, nous pouvons alors mieux discerner ses émotions, trouver en lui un modèle concret et donc espérer pouvoir de même après, alors que la fiction crée une distance avec le lecteur, avec notamment l’absence d’identification réelle au personnage. Ainsi, la bande-dessinée Maüs d’Art Spiegelman retrace le passé de l’auteur lors de son passage dans les camps de concentration nazis, pendant la seconde guerre mondiale. Nul ne pourra mieux retranscrire d’une part le déroulement des faits, et d’autre part les émotions et sentiments vécus pendant l’horreur des années hitlériennes.

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