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DOM JUAN commentaire acte III scène 1

Par   •  10 Août 2017  •  1 488 Mots (6 Pages)  •  1 744 Vues

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comique de caractère

 Sans s’en rendre compte, il avoue lui-même son ignorance : « personne ne saurait se vanter de m’avoir jamais rien appris », « je suis bien sot »  il remercie le ciel d’être inculte !

 Il la montre même à plusieurs reprises lorsqu’il dit « ce poumon » au lieu de ces poumons ou lorsqu’il parle des « ingrédients » du corps humain au lieu des organes  la métaphore culinaire démontre surtout qu’il sait vaguement qu’une grande cuisine s’opère dans le corps humain mais qu’il n’en connaît pas les recettes exactes.

d) Le comique de geste

 Il faut d’abord imaginer le jeu de scène de Sganarelle, fondé sur des gesticulations, nombreuses et sans but, et dans son avant dernière réplique, imaginer qu’il représente physiquement tous les gestes qu’il énumère : « frapper des mains, hausser le bras, lever les yeux au ciel…"  grande agitation ridicule.

 La chute finale est ensuite symbolique car la chute de l’orateur illustre celle de sa tirade et surtout, il retrouve sa condition, terre à terre et inférieure à son maître.

II/ Une scène qui fait réfléchir (= corriger les mœurs)

a) Sganarelle aurait pu transformer ses idées en arguments valables mais les énoncer fait déjà réfléchir le spectateur à l’existence d’un être supérieur.

 Sg fait en effet preuve de bon sens, d’empirisme même (philosophie qui passe par l’expérience et par la théorie). Il réagit par rapport à ce qu’il vit et voit : « je comprends fort bien que ce monde n’est pas un champignon qui soit venu tout seul en une nuit »  a au moins le mérite de poser des questions philosophiques de base : d’où vient le monde ? d’où vient l’homme ?

 Ses arguments ne sont foncièrement pas si mauvais : l’existence d’une création plaide en faveur d’un créateur : à toute chose il faut un créateur (NB : évoque le futur argument de Voltaire : « L’univers m’embarrasse et je ne puis songer // Que cette horloge existe et n’ait point l’horloger ») + la perfection de l’univers et de l’organisation de la machine humaine (cf CL de l’organisation) pourrait aussi prouver que l’homme n’est pas né ex nihilo, pas plus que l’ensemble de l’univers.

b) Mais son échec à développer montre l’échec de la religion à démontrer sa légitimité

 Sa vaine plaidoirie pour l’existence de Dieu ressemble davantage à une parodie, comme s’il imitait les prêcheurs de l’Eglise pour les dénoncer.

 Et, de toute façon, confier la défense de Dieu à quelqu’un qui se vante de « n’avoir jamais rien appris » est déjà un mauvais choix.

c) Et surtout, l’affirmation de DJ est très signifiante : « je crois que deux et deux font quatre»  qui traduit le libertinage (vérité mathématique). Les mathématiques étaient la science des libertins qui allaient s’insurger contre les principes de l’Eglise. L’affirmation de Don Juan exprime un refus des croyances de son temps et une révolte contre la crédulité naïve de ses contemporains à travers celle de Sganarelle.

Conclusion : fidèle à ses origines de valet de farce, Sganarelle se livre ici à une bien piètre plaidoirie, même s’il paraît dominer la scène, en tentant de prouver à son maître l’existence d’un être suprême. En fait, il s’enfonce dans un raisonnement incohérent et sans intérêt et sombre dans le plus grand ridicule. Cette scène respecte donc la volonté de Molière de corriger les mœurs par le rire. Elle fut d’ailleurs fortement critiquée par les dévots de l’époque qui y virent une nouvelle attaque contre la religion.

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