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Commentaire composé Le Barbier de Séville, Acte III, Scène 5.

Par   •  6 Juillet 2018  •  1 459 Mots (6 Pages)  •  2 478 Vues

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« F- Apprenez, monsieur, que j'ai travaillé de la plume à Madrid, et que sans les envieux… B- Eh ! Que n'y restiez-vous ! ». Il est un adversaire à ne pas négliger. Il sait jouer sur les mots, dans le duel verbal entre lui et Figaro, lorsqu'il parle de la réputation du métier du barbier, il change le

« soutiendrai » de celui-ci en « supporterez ». De plus, il ne se réduit pas à une simple mécanique, il pose des questions pour vérifier qu'on ne lui mente pas, l.1 « comment la petite Figaro a trouvé les bonbons que vous lui avez portés ? »

- Figaro est un valet lettré, il a donc le langage facile, on le ressent lors du duel verbal avec les pointes que lui et le vieillard s'échangent. Il arrive aussi à faire des phrases à double-sens, l.46-47 « Vous voyant ici à consulter, j'ai pensé que vous poursuiviez le même objet », pour Bartholo, Figaro croit que le comte est un bachelier en médicne, et que l'objet exprimé est en rapport avec les sciences, or, le public comprend que l'objet en question n'est autre que Rosine, convoitée par son tuteur et le comte. Ce valet est aussi prétentieux « j'ai travaillé de la plume à Madrid » il met en avant qu'il est lettré et érudit, pour montrer qu'il n'est pas un simple barbier. Quelques lignes plus tard, des ligne 55 à 58, il dit qu'il possède des « protections », donc des personnes qui lui ont donné du travail, il rajoute « Jugez donc comme j'ai du temps à perdre » il cherche à faire croire qu'il est très occupé par son travail.

B) La jubilation de la parole :

- Le principal passage de cette scène est le duel verbal entre Figaro et Bartholo. Contrairement aux farces, l'humour est subtil et raffiné. Il se fait par le biais de pointes échangées par les deux hommes. Leurs paroles ne sont pas grossières, au contraire, les deux hommes jouent sur des implicites, comme l.16 « joli métier » qui est une antiphrase puisque Bartholo reproche à Figaro de facilité les mariages, et des variations sur les mots « soutiendrai » et « supporterez »

- Dans cette scène, aucune didascalie évoque les gestes des personnages, exceptée une qui est en parfaite relation avec la réplique prononcée. A la ligne 25, Bartholo dit que lorsqu'il « dispute avec un fat » il ne lui cède jamais, Figaro répond alors « Nous différons en cela, monsieur : moi je lui cède toujours » (l.27-28) à ce même moment il tourne le dos à Bartholo, ainsi, il montre que le sot prétentieux dont il parle est le vieil homme. C'est une insulte implicite envers ce-dernier. Dans les farces, le valet aurait injurié son maître grossièrement et en face de lui contrairement à ici.

En plus de la présence du comique traditionnel de farce, il existe dans cette scène un comique soutenu comme le montre l'intelligence des personnages, avec leur virtuosité de langage (concernant la querelle verbale) et leurs traits de caractères.

Conclusion:

Cette scène contient de nombreux élèments appartenant au comique de farce ainsi qu'au comique soutenu. Figaro a des points communs avec un personnage de la Commedia dell'arte, la querelle entre Bartholo et Figaro ressemble aux affrontements valets-maîtres des comédies classiques dont on retrouve aussi la mise en scène et la présence d'un quiproquo. Cependant, les personnages ont une certaine profondeur psychologique, ils n'agissent pas mécaniquements et font preuve de présence d'esprit.Ils sont virtuoses dans l'art du langage.

On peut donc dire que Le Barbier de Séville est une comédie soutenue construite sur les bases d'une farce.

Cette pièce de théâtre est inspirée de L'Ecole des femmes de Molière mais celui-ci avait été inspiré par la nouvelle d'un auteur contemporain du règne de Louis XIII, Paul Scarron. La nouvelle qu'il avait écrite s'appelait La précaution inutile (sous-titre de la pièce de Beaumarchais) et retraçait la vie d'un homme vivant au Royaume de Grenade, en Espagne, qui se fait tromper par toutes ses amantes. Un lien peut être fait entre lui et Bartholo, et donc un lien entre Le Barbier de Séville de Beaumarchais et La précaution inutile de Scarron.

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