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Boule de Suif, Maupassant

Par   •  24 Novembre 2018  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  748 Vues

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hypocrisie. Madame Loiseau est crue, elle ne dispose sans doute pas de la rhétorique et de la ruse du Comte. Cependant il convient de remarquer l’usage régulier du pronom indéfini « on » qui sert ici de vérité générale et donne une impression de rumeur « on commença les approches », « on aurait pu croire ». C’est leur hypocrisie qui les rassemble, les voyageurs s’unissent contre la pauvre boule de suif. En somme, l’hypocrisie est ambiguë dans boule de suif, puisqu’elle est propre à chaque personnage et pourtant c’est l’élément premier qui les lie.

L’hypocrisie est donc à la fois sociale et morale. Ce désir de bonne apparence est traitre, la divergence entre le comportement du début et à la fin de la nouvelle est conséquente. Par ailleurs cette hypocrisie se dévoiler une certaine bassesse morale chez les personnages.

Ensuite, les personnages lassés d’être faussement gentil avec boule de suif laissent entrevoir leurs vrais sentiments. L’hypocrisie et la bassesse morale s’embrassent lorsque Madame Loiseau met en avant les qualités de l’officier : « Moi, je trouve qu’il se conduit très bien, cet officier. Il est peut-être privé depuis longtemps ; (…) Il se contente de celle à tout le monde. Il respecte les femmes mariées ». Après cette affirmation, la comtesse s’emploi à un argumentaire machiavélique. Plus rusée que Madame Loiseau, la comtesse sait user de ses charmes et des bons arguments. La comtesse et le comte sont les deux véritables investigateurs du plan contre boule de suif. En effet les autres personnages apparaissent comme des instruments. Par exemple, les sœurs sont prisent à parti lorsque la comtesse décide d’utiliser l’argument de la religion. La comtesse crée une véritable pièce, dont elle est la metteuse en scène et l’actrice principale. La sœur fait guise de pantin. La religion qui fait figure d’autorité suprême à cette époque ne peut que convaincre boule de suif : « chaque parole de la sainte fille en cornette faisait brèche dans la résistance indignée de la courtisane ». La comtesse use ici de l’art de la persuasion en jouant sur la sensibilité de boule de suif ; et par conséquent fait preuve de bassesse morale. Le comte lui, abuse également de boule de suif il prend un ton patriarcale et la flatte afin de la faire perdre pied. Le couple d’aristocrates apparaît véritablement comme cyniques et prêts à tout pour arriver à leurs fins.

De la même manière, grâce à l’isotopie du combat, Maupassant met ici en avant la froideur et amplifie l’aspect machiavélique du piège contre boule de suif. On parle de « manœuvres », de « plan des attaques », de « ruse » ou encore « d’ennemi ». Maupassant fait à quelques reprises des allusions subtiles qui montre son pris parti pour la jeune courtisane. Par exemple, au début du récit lorsque le comte et la comtesse sont présentés il est précisé qu’ils « portaient un des noms les plus anciens et les plus nobles de Normandie ». Quelques lignes plus bas le mot « artifice » est employé, il semble que Maupassant voulait mettre en exergue le fait que seul leur nom est noble. A une autre reprise le narrateur donne son avis à propos des réflexions à l’encontre de boule de suife : « Bien que ces plaisanteries fussent d’un gout déplorables, elle amusaient et ne blessaient personne, car l’indignatiob dépend des milieux comme le reste ». La bassesse morale et l’hypocrisie sont également mises en avant par le biais du huis clos. Sans ce huis clos, leur véritables sentiments n’auraient pas pu être dévoilés. Maupassant a pu ainsi peindre à merveille les faiblesses humaines. Boule de suif qui est censé être un « contact impur » est sans doute la personne la plus sincère de la nouvelle. L’auteur renverse les codes et les carcans habituels. En effet, la courtisane est la plus digne et courageuse tandis que les autres personnages qui sont censés dirigé la société sont eux lâches et hypocrites. Ainsi Maupassant fait une vive critique de la société de l’époque en mettant en avant l’hypocrisie ambiante.

En somme, dans la nouvelle l’hypocrisie est multiple : d’abord sociale et morale elle est ensuite d’un degré différent en fonction des personnages. Néanmoins il est certain que Maupassant à mis en avant la bassesse morale des personnages : les grands écrasants les petits en usant de n’importe quels moyens.

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