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Anthologie de la lucarne ovale.

Par   •  7 Juin 2018  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  437 Vues

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Et vos mains sont ensanglantées

Dans l'allée du milieu passe une procession

Par la fenêtre de la morte

Où brûle un cierge

Il sort une lente chanson

C'était elle et l'autre

La voisine aussi

Tout le monde chante à tue-tête

Et dans l'escalier où l'on rit

Quelqu'un qui tombe pousse un cri

Un chien se sauve

On n'entend pleurer que la pluie

p.113 : RIDES DU TEMPS

Plus je crie plus le vent est fort

La porte se ferme

Emporte la fourrure et les plumes

Et le papier qui vole

Je cours sur la route après les feuilles

Qui s'envolent

Le toit se soulève

Il fait chaud

Le soleil est un aimant

Qui nous soutient

A des kilomètres

J'aime le bruit que tu fais

Avec tes pieds

On m'a dit que tu cours

Mais tu n'arriveras jamais

Le vieil amateur d'art a un sourire idiot

Faussaire et cambrioleur

Animal nouveau

Tout lui fait peur

Il se dessèche dans un musée

Et participe aux expositions

Je l'ai mis dans un volume au dernier rayon

La pluie ne tombe plus

Ferme ton parapluie

Que je voie tes jambes

S'épanouir au soleil

p. 145 : AU COIN DE L’AIR

Des bras charnus et des fourrures s'entremêlent dans le gras de l'atmosphère. Qui chante au dehors?

Les lumières vont à la chaleur que font les corps légers, les esprits lourds. La terre froide est devant la porte.

Et tous les mendiants frappaient à la fois au volet clos, à la porte cochère imposante. Le ruisseau pleure en dévalant la rue.

Le même spectacle les attend; la nuit les prendra; ils auront peut-être devant la mort un éclair de raison.

Enfin la musique joue, quand même, quelques airs. La gaieté n'est pas absolument bannie du monde où on l'aime tant où on l'attend. Elle viendra.

Au pas les femmes défilèrent vers les voitures fermées. Ce soir-là les boulevards étaient déserts, le ciel livide; il avait tant plu!

Les hommes en passant avaient tout balayé. Avec de grands cris tout ce qui n'avait pu fuir était mort ou pris. Il ne restait plus que l'espoir de revenir.

Et même cet espoir fut déçu quand on éteignit les lumières.

SOLEIL :

[pic 4]

Le Soleil rouge, Joan Miro

p. 101 : LA VIE DURE

Il est tapi dans l’ombre et dans le froid pendant l’hiver. Quand le vent souffle il agite une petite flamme au bout des doigts et fait des signes entre les arbres. C’est un vieil homme; il l’a toujours été sans doute et le mauvais temps ne le fait pas mourir. Il descend dans la plaine quand le soir tombe; car le jour il se tient à mi-hauteur de la colline caché dans quelque bois d’où jamais on ne l’a vu sortit. Sa petite lumière tremble comme une étoile à l’horizon aussitôt que la nuit commence. Le soleil et le bruit lui font peur; il se cache en attendant les jours plus courts et silencieux d’automne, sous le ciel bas, dans l’atmosphère grise et douce où il peut trotter, le dos courbé, sans qu’on l’entende. C’est un vieil homme d’hiver qui ne meurt pas.

[pic 5]

William Turner, coucher de soleil écarlate, 1830-1840

P108 : POUR LE MOMENT

La vie est simple et gaie

Le soleil clair tinte avec un bruit doux

Le son des cloches s’est calmé

Ce matin la lumière traverse tout

Ma tête est une lampe rallumée

Et la chambre où j’habite est enfin éclairée

Un seul rayon suffit

Un seul éclat de rire

Ma joie qui secoue la maison

Retient ceux qui voudraient mourir

Par les notes de sa chanson

Je chante faux

Ah que c’est drôle

Ma bouche ouverte à tous les vents

Lance partout des notes folles

Qui sortent je ne sais comment

Pour voler vers d’autres oreilles

Entendez je ne suis pas fou

Je ris au bas de l’escalier

Devant la porte grande ouverte

Dans

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