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Allégorie - C. Baudelaire

Par   •  9 Avril 2018  •  1 176 Mots (5 Pages)  •  1 088 Vues

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Dans un second plan, l’auteur parsème son poème d’allégories, comme la Mort ou la Débauche, personnifiées, et comparées à des monstres. L’artiste se rapporte également aux peurs religieuses, comme l’Enfer ou le Purgatoire. Il ne se rapporte aucunement au Paradis, où une prostituée n’aurait pas sa place, et qui incarne des valeurs contraires à ce qui est présenté dans ce poème, c'est-à-dire la magnificence de la prostitution. La première occurrence de l’allégorie de la mort se présente sous la forme d’un nom propre, le mot mort, avec un grand M. Dans le ver suivant, on parle de la main des monstres que sont la débauche et la mort, cette main « qui toujours gratte et fauche » (v.6), la mort est donc personnifiée ici sous sa forme traditionnelle de faucheuse. La personne décrite ici rit à la mort. Or, depuis la nuit des temps, l’humanité craint la mort, et ce qui vient après plus que tout. On peut donc se poser des questions sur l’humanité de cette créature. Mais elle nargue également la figure allégorique de la Débauche alors qu’elle est elle-même un symbole de de la débauche et de la déchéance humaine. Elle affronte ainsi la mort sans peur, cette « Nuit noire », et « regardera la face de la Mort », elle est présentée comme innocente, on la compare à un nouveau-né, alors qu’en principe, le stade du nouveau-né est le plus éloigné du stade final, de la mort.

On peut remarquer que ce poème, « Allégorie », est une sorte d’allégorie à la poésie Baudelairienne, en effet, la poésie Baudelairienne est comparable à une femme de peu de vertu, abordant des sujets tabous de manière très osée, le poète nargue le politiquement correct, et affronte les mœurs de l’époque. Cependant, on peut rapporter certaines des descriptions dans ce poème à la poésie Baudelairienne, qui ne se laisse corrompre, ni par l’Amour, ni par les poisons. Cette poésie, révolutionnaire de par son style novateur, est une certaine forme de débauche, selon la perception de l’époque, d’où le fait que la femme décrite ici « nargue la débauche » (v 5). Cette femme est ici décrite comme une « vierge inféconde », en effet, une vierge est inféconde, elle ne peut pas être enceinte tant qu’elle est dans cet état, cependant, le poème parle d’une prostituée, or, une prostituée vierge, c’est un contresens. On peut penser que l’auteur se rapporte à sa poésie, inféconde, du moins le pense-t-il, mais néanmoins « nécessaire à la marche du monde » (v.14), en effet, que serait le monde sans poésie, sans art ? L’auteur considère qu’il ne serait rien. Il sait également que sa poésie ne craint pas la mort, que son travail lui survivra, et que même après la Mort, la sienne, sa poésie sera toujours telle un nouveau-né.

Ainsi, le poète, à travers une description en apparence simple, plutôt même perverse, le poète réussit à transmettre un message au lecteur, en lui inculquant des valeurs, et en mettant en avant l’immense intérêt de l’art et de la culture pour la société, aussi bien contemporaine de Baudelaire que la nôtre, et probablement pour toutes les sociétés futures. On peut donc se demander en toute légitimité : « Que serait le monde sans art ? »

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