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Alexandre Dumas Les trois mousquetaires cas

Par   •  18 Avril 2018  •  1 299 Mots (6 Pages)  •  565 Vues

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Cette haine va la pousser à s'en prendre à Dieu à travers la question posée au discours indirect libre : « pourquoi donc le ciel s'est-il ainsi trompé en mettant cette âme virile dans ce corps frêle et délicat ? », ligne 16. Cela traduit son désir d'être un homme pour pouvoir sortir de prison. Elle exprime également sa volonté d'avoir la force d'un homme par des phrases hypothétiques et du conditionnel : « si elle était un homme, elle tenterait tout cela », ligne 15. La haine de Milady est donc mise en avant par cette volonté d'être un homme « patient et fort », ligne 11, puisqu'elle est prête à changer ce qu'elle est pour obtenir sa vengeance. Il est essentiel de préciser que son corps de femme est pour elle un fardeau comme en témoigne l'expression « payer sa dette de faiblesse féminine à la nature »ligne 19. L'emploi du mot « dette » suggère ici que la condition de femme est une chose négative et contraignante. Ainsi, la réflexion de Milady repose essentiellement sur des oppositions, la plus évidente étant l'opposition homme et femme. Cette opposition est sous-entendue par d'autres oppositions telles que « cette âme virile dans ce corps frêle et délicat », ligne 16, ou encore l'opposition entre « un homme patient et fort », ligne 11 et « la faiblesse féminine, ligne 19.

Enfin la haine du personnage principal est visible grâce aux formes de discours présentes dans le texte. Le discours indirect laisse l'accès au sentiment interne de Milady et son discours direct laisse entendre ses réflexions. On comprend grâce à ce procédé qu'elle va accepter sa condition de femme : « Luttons en femme, ma force est dans ma faiblesse », ligne 27. Malgré ses faiblesses physiques, Milady est doté d’une force paradoxale. Cette dernière va alors se jouer de son statut pour obtenir ce qu'elle souhaite en modelant son corps pour le rendre : « du plus doux, du plus affectueux, du plus séduisant «, ligne 31. Cette énumération composée d'adjectifs qualifiant le sourire, et des comparatifs de supériorité « plus », témoigne de l'acceptation de la condition de femme de la part du personnage, ainsi que sa décision d'utiliser ses charmes féminins comme atout pour accomplir ses désirs de vengeance et de liberté.

Sa beauté est son unique arme pour séduire et tromper. Cette acceptation de sa condition s'est exécutée de façon progressive, et cette progression est traduite par l'aveu de Milady de sa réaction initiale comme démesurée comme en témoigne l'expression « j'étais folle », ligne 22, le terme « folle » marquant cet aveu de manière forte. A la fin du récit, Milady se sent satisfaite d'elle-même », ligne 35. Ce revirement de situation traduit une opposition entre la réaction de départ de Milady, qualifiée de folle et de démesurée, et sa réaction finale, à savoir satisfaite et ayant parfaitement accepté sa condition, utilisant ses charmes tels des atouts.

Dans cet extrait, Alexandre Dumas nous peint un personnage en proie à la colère et à la folie, retournant à une certaine animalité. Elle ressemble à un animal en cage, prêt à déployer griffes et dents pour en sortir au plus vite. Cette volonté se manifeste d’abord par une rage terrible avant de se muer en une réflexion sur ses moyens d’évasion. Le personnage refuse sa condition et elle cherche à obtenir ce qu'elle désire par tous les moyens. Milady est une âme masculine dans un corps de femme. On peut se demander si ce texte n'est pas le reflet d’une société qui commence à considérer la femme.

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