Commentaire de l'extrait des « Champs d'honneur » de Jean Rouaud
Par Matt • 17 Septembre 2018 • 935 Mots (4 Pages) • 1 046 Vues
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Cette scène représente bel et bien un massacre de soldats puisque c'est un acharnement sauvage sur des victimes sans défense. La douleur des soldats torturés par les effets du gaz est montrée par le champ lexical de la souffrance: (l.18) «souffrances atroces», (l.21) «horreur», (l.22) «l'intolérable brûlure» - «suffocantes douleurs». En outre, le point de vue omniscient du narrateur nous permet de voir cette scène depuis les lignes françaises et met en valeur l'horreur que ressent Joseph: (l.28) «pénible», (l.10) «les hommes se demandaient», (l.13) «brouillard chloré». Le narrateur souligne le contraste entre le jeune âge des soldats et les nombreuses souffrances qu'ils ont vécues par l'oxymore (l.21) «ces vieillards de vingt ans», ainsi que la situation pathétique par un ton lyrique: (l.10-11) «les hommes se demandaient quelle nouvelle cruauté on avait encore inventée pour leur malheur».
Jean Rouaud insiste sur la fuite éperdue des survivants.Cette description dominée par la vision et le toucher montre un véritable piège. Si certains soldats parviennent à échapper au gaz mortel, ils chuteront (l.30-31) « dans les flaques nauséabondes, pieds et mains gainés d'une boue glacière». Le narrateur exprime d'un ton lyrique – (l.32) «ô fraîche transparence de l'air» –, le soulagement et l’espoir de survie aussitôt ruinés par l'horrible réalité: l.33 « les bombardements fauchent les rescapés ». En effet, on parle d'un groupe de personne l.10 «les hommes», l.33 «les rescapés» car il s'agit d'une destruction massive.
Afin de faire percevoir l'inhumanité de la Grande Guerre au lecteur, l'auteur narre donc la première attaque à l'ypérite, un gaz puissant et inéluctable qui a massacré les combattants français. Mais l'auteur ne veut pas seulement montrer cette inhumanité, il veut également nous inciter à écouter ceux qui ont vécu ce tourment, en disant avec regret (l.20-21) « Nous n'avions jamais vraiment écouté ces vieillards de vingt ans dont le témoignage nous aiderait à remonter les chemins de l'horreur ». Nous devrions peut-être l'écouter afin que des situations semblables ne se reproduisent pas.
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