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Les circulations intellectuelles au sein de la « République des lettres »

Par   •  25 Novembre 2018  •  3 678 Mots (15 Pages)  •  452 Vues

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Se multiplient des lieux d'apprentissages informels, privés où l'on vient de toute l'Europe pour apprendre de l'art. Installé à partir de 1738, Wille favorise l’intégration de ses compatriotes au sein des réseaux artistiques de la capitale et maintient les liens avec sa patrie par un important réseau épistolaire.

Autre activité intellectuelle et artistique qui se développe : le théâtre. Le théâtre français est très demandé en Europe. De Cadix à Varsovie, des troupes de comédiens circulent dans toute l'Europe.

Dès la première moitié du XVIIe siècle, le théâtre français dépasse les frontières du royaume de France et se déploie dans un cadre européen. On trouve à cette époque des troupes itinérantes en Hollande, en Allemagne, en Angleterre et en Italie. A partir de 1670 ces troupes se sédentarisent auprès de cours étrangères pendant quelques années consécutives. Dans les petites cours princières de la vallée du Rhin ces cours trouvent des amateurs. Le cœur de cet espace théâtral français est constitué par l'Allemagne et par les pays d'Europe du Nord et de l'Est. Au 18ème se transforme en théâtre de société.

- Les savants

Pour les savants, les occasions de mobilité sont fréquentes. Celle-ci commence souvent dès la formation, lorsqu’il faut se rendre à l’université qui n’est pas toujours celle du pays de naissance. C’est par exemple le cas d’Albrecht Von Haller (1708-1777). Né à Berne, il commence des études médicales à Tübingen, avant de se rendre à Leyde pour y suivre l’enseignement de Boerhaave. De même, le botaniste suédois Linné (1707-1778) entama des études de médecine dans les universités suédoises, avant de partir pour la Hollande où il obtient le grade de médecin et où il publie en 1735 la première édition du Systema naturae. Circulation intense au moment de sa formation.

Leur travail peut aussi pousser les savants à se déplacer, ou même des raisons religieuses. L’exemple le plus frappant est celui de Ribeiro Sanches, médecin portugais d’origine marrane, qui au fil de sa fuite, jette les bases de son réseau de correspondance. Ainsi, il quitte le Portugal pour fuir l’inquisition à l’âge de 27 ans et avant de trouver un poste à Moscou en 1731, il séjourne dans plusieurs villes européennes. Installé à Londres en 1726, il se lie avec d’autres portugais exilés, souvent membres de la Royal Society. La plus haute société scientifique anglaise. Définit l'intérêt ou non d'un projet scientifique. Fondée en 1661. A rapidement réuni à l'instigation de Boyel et de Hooke tout ce que l'Angleterre comptait à l'époque de savants émérites.

Ces hommes et femmes se rencontrent souvent dans le milieu académique. Les Académies constituent des noyaux scientifiques qui sont en rapport avec toute l'Europe. L'Académie fonctionne en réseau académique. Ces nobles se retrouvent dans des lieux de sociabilité.

- Où ? Les lieux de sociabilité

- Les académies

Le principe de l'académie apparaît en Italie au XVIème siècle, elle n'ont adopté leur forme définitive qu'au 19ème siècle l'age d'or. L'académie française en 1737 sous Richelieu a fourni à l'Europe entière le modèle d'une académie nationale dont la mission est de définir une norme du langage et de la codifier. A partir de là, de nombreuses académies spécialisées se sont créées notamment en France avec l'Académie des Beaux Arts, dans les années 1760 période de création des sciences : à Londres la Royal Society, l'Académie royale des sciences (1767) à Paris organiser le travail scientifique sur le territoire, caractéristique principale était l’approche mathématique dans les sciences de la nature. Aura des institutions à partir de 1699. Ce mouvement correspond à l'essor des sciences expérimentales modernes.

Les académies se multiplient au 18eme et le mouvement académique gagne tous les états du continent ; Saint-Pétersbourg (1725), Edimbourg(1731), Uppsala (1734), Stockholm (1739) et Copenhague (1742). la seule grande capitale à cette période qui s'en passe c'est Vienne. Ce mouvement va aussi gagner la province .

Le mouvement touche aux circulations car les académies vont avoir des relations entre elles basées sur des correspondances et un réseau d'académiciens associés.

Il y a plusieurs types de membres au sein des académies : les membres ordinaires sont rémunérés, font fonctionner l'académie au quotidien. Ce sont les membres résidant. Il y a les membres associés, qu'on associe en fonction de leur spécialité. Il y a ensuite les membres correspondants choisis en fonction du prestige qu'ils vont apporter à l'académie. Plus elles vont se doter d'un équipement technique (bibliothèque, collections numismatiques, archéologique, cabinets de physique, d'astronomie, laboratoires etc.) plus sont efficacité était grande - telles étaient les conditions réunies à Florence, Londres, Paris, Saint-Pétersbourg, Munich, Mannheim.

- Les structures salonnières

Les salons apparaissent dans les années 1650, salons féminins majoritairement, dans le milieu des précieuses comme Mlle de Scudéry ou Mme de Rambouillet, femmes savantes qui revendiquent une forme d'autonomie intellectuelle.

Se multiplient dans la deuxième moitié du 18eme, le grand centre c'est Paris. Les visiteurs du Paris des Lumières – l’abbé napolitain Galiani, l’Américain Th. Jefferson et Stanislas Poniatowski, futur roi de Pologne - essayèrent de recréer ce qu’ils avaient vu en France en ouvrant des salons censés répandre la lumière de la philosophie, il y a un réel désir de copier ce qu'ils ont vu à Paris.

Les étrangers sont souvent recherchés et bien accueillis dans les salons de la capitale pour l’effet de nouveauté qu’ils procurent dans un monde perpétuellement menacé par l’ennui et le ressassement. Certains dîners leur sont même spécifiquement destinés, comme ceux du vendredi chez le maréchal de Biron. Le banquier Tourton, lui, les reçoit tous les mercredis. Nombreux étrangers chez Mme Geoffrin.

On y trouve des « météores mondains » des étrangers qui vont être la coqueluche de ces structures bourgeoises et vont disparaître rapidement. Il y a des nationalités recherchées : les Polonais (très francophiles) et les Suédois (lié à la présence de l'amant

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