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Fiche de lecture du film : La princesse de Montpensier, de Bertrand Tavernier, France, 2010, 139 min.

Par   •  28 Novembre 2018  •  2 024 Mots (9 Pages)  •  545 Vues

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Cependant, le film a une véritable chronologie, dans un contexte de guerre de religion. Ainsi au début du film, c’est la deuxième guerre de religion en 1567. Le Duc d’Anjou est accompagné de François de Bourbon et du prince de Montpensier qu’est d’Henri de Guise, ils sont victorieux des protestants dirigés par le Prince de Condé, c’est sans doute la surprise de Meaux. Après cette dernière victoire, des négociations sont ouvert pour mettre fin à la deuxième guerre de religion, on peut penser que ce sont les négociations pour la paix de Longjumeau en mars 1568. Cependant la guerre reprend la même année, en aout 1568, par conséquent il y a un départ du prince de Montpensier et l’oblige à retourner auprès des acteurs catholiques des guerres de religions citées précédemment. On fait alors un saut dans l’histoire, en effet, le Duc d’Anjou veut sceller la paix dans le royaume, entre catholiques et protestants, et il envisage un rassemblement de sa cour à Paris pour évoquer les mariages et mettre fin à la troisième guerre de religion. Il s’agit du mariage de la sœur du roi Charles IX et du duc d’Anjou avec le roi de Navarre, un mariage entre une princesse catholique et un protestant dans l’année 1572. Par la suite, un passage du film montre une rébellion populaire, c’est en réalité le soir du massacre des protestants, lors de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572, il est caractérisé par le meurtre du comte de Chabanne, protestant dans le film.

Bertrand Tavernier maitrise les adaptations de film historique, le metteur en scène s'entoure des meilleurs spécialistes afin de donner la vision la plus réaliste possible des époques passées. Le réalisateur disait dans le Figaro : «En discutant avec Didier Le Fur, le grand spécialiste du XVIe, nous avons trouvé des résonances très contemporaines au récit de Mme de La Fayette. Comme, par exemple, le droit d'une jeune fille à avoir son propre destin, la manière dont elle vit entre le code de l'honneur, son éducation et son désir. Par ailleurs, Mme de La Fayette, issue du XVIIe, écrit sur le XVIe. Sachant que le XVIIe était devenu un siècle très puritain, alors que le XVIe ne l'était pas, on a supprimé certains filtres, mais sans jamais tordre les sentiments dépeints. On retrouve alors une vérité, une nudité très excitante. » 01/12/2009. Nous voyons que le réalisateur a sollicité un spécialiste, Didier Le Fur un historien et éditeur français, spécialiste de l'histoire moderne. Le travail sur le livre a été fait en amont avec des spécialistes compétents et une étude historique de l’époque du livre va constituer l’histoire en long métrage. Le réalisateur a conscience des époques et leurs mœurs, Madame de La Fayette, écrit au 16ème siècle, il respecte l’esprit du 16ème siècle. Il disait dans son avant-propos dans l'édition de La Princesse de Montpensier établie par Marc Escola « Notre travail d'adaptation consistait enfin à rechercher cette sève qui irrigue le texte, ce courant qui le traverse. » (pour le volume, Nouvelles galantes du XVIIe siècle, GF n° 1195, 2004).

La réalité historique est plus ou moins respectée, cependant des changements ont été faits par le réalisateur et les scénaristes. Dans le film, Henri de Guise, à la suite d’une bataille durant la quatrième guerre de religion, subit une blessure à la joue ce qui lui vaut le surnom d’« Henri le balafré». En réalité c’est depuis son enfance qu’il se fait appeler ainsi. Le film relatant des faits antérieurs à cette date, Henri ne peut se faire appeler comme cela. Ce peut être dû à l’écriture du livre et la réputation d’Henri qui était probablement connue uniquement sous le nom de « balafré ». Le réalisateur se permet des libertés, tout en respectant les faits historiques. Celui-ci soigne la beauté de la mise en scène en représentant la réalité de la vie de cour, en montrant sa richesse et mettant en évidence la splendeur des costumes. Le film a été tourné en 2009 sur une durée de huit semaines au château de Messilhac dans le Cantal mais aussi au Palais Jacques-Cœur de Bourges, à l'abbaye de Noirlac à Bruère-Allichamps et au château de Meillant dans le Cher ; au château de Blois dans le Loir-et-Cher ; dans la ville de Chinon dans la Loire. Le tournage s'est également déroulé au château du Plessis-Bourré à Écuillé en Maineet-Loire, ainsi que dans le village aveyronnais de Lacalm. Des lieux adaptés pour rendre l’histoire encore plus réaliste. Le scénario, les acteurs ne sont rien sans un décor en adéquation avec l’époque historique du film. En effet les châteaux concernés sont représentatifs de l’époque avec une architecture, les peintures, les jardins...

Le film a eu du succès, pour les médias et l’opinion publique Bertrand Tavernier a modernisé le film historique, une des critiques dit même « Tavernier à filmer comme s’il était contemporain des actions » dans le journal quotidien 20 Minutes, 2010. Cet engouement a été même international avec la nomination et l’attribution de récompenses aux Césars 2011 pour le « César de la meilleure adaptation », ou encore « le meilleur décor ». Mais il a aussi remporté un prix, le « César des meilleurs costumes ».

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