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Déclaration unanime des états unis

Par   •  6 Avril 2018  •  7 812 Mots (32 Pages)  •  451 Vues

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A travers cette citation du texte ligne 4 ; vous aurez peut-être reconnu l'influence des philosophes des lumières et plus particulièrement celle de Jean-Jacques Rousseau.

Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de Rousseau ; c'est lui qui est à l'origine d'un ouvrage nommé « Du Contrat Social ou Principes du droit politique ».

Dans cet essai de 1762 ; le Philosophe décrit ce qu'il considère comme le contrat social : c'est un contrat tacite/officieux entre le souverain et son peuple. Le peuple se doit de suivre son souverain tant que celui n'empiète pas sur sa liberté et donc sur ses droits les plus précieux.

C'est pour ça que Jefferson cite « le droit à la vie et à la liberté » parmi les droits inaliénables. Mais il cite aussi un troisième droit un petit peu plus original celui-là : le droit à la recherche du bonheur.

Encore une notion philosophique donc qui cette fois ne nous renvoie pas à Rousseau mais directement à son grand rival j'ai nommé Voltaire.

Dans son célèbre Candide ; publié en 1759 ; le philosophe avait conclu que l'homme a droit au bonheur et se doit d'agir en vue du bonheur commun ; par conséquent d'être utile. C'était la leçon finale du livre.

De manière générale les philosophes des lumières préfèrent à l'idéal chrétien d'austérité ; l'hédonisme qui fait de la recherche du bonheur le but de l'existence humaine.

Vous pourriez me contredire facilement sur ce que je viens d'affirmer puisque dans le texte : il est fait 4 fois référence à Dieu : Oui ! Mais pas n'importe quel Dieu : Un Dieu indéfini ; Un Dieu élaboré sous une forme qui puisse convenir à toutes les sensibilités.

Regardez à la ligne 2 : « Le Dieu de la nature »/ à la ligne 4 le terme : « Créateur » / à la ligne 21 : «La divine providence » / à la ligne 20 enfin : « Le juge suprême de l'univers ».

Et là on touche à un sujet pour le moins sensible puisque « Le juge suprême de l'univers » c'est une formule typiquement franc-maçonnique.

Alors on va pas refaire toute l'histoire de la franc maçonnerie mais en gros c'est une sorte d'organisation secrète dans laquelle des personnes sont invitées à s'exprimer sur tel ou tel sujet de société. La première loge franc maçonnique est apparue au tout début du XVIIe siècle et depuis sa création la franc-maçonnerie est étroitement associée au pouvoir politique. Les francs maçons sont tenus de s'aider entre eux ; ça peut aller d'une simple entraide banale ; à du favoritisme politique et du délit d'initié.

En Amérique à la fin du XVIIIe siècle donc au moment de la déclaration d'indépendance les francs-maçons sont nombreux et très influents. Jefferson est franc-maçon ; Benjamin Francklin est franc-maço pour ne citer qu'eux.

Alors tous les francs-maçons ne sont pas forcément pour l'indépendance de l'Amérique mais la plupart d'entre eux y sont quand même très favorables.

Vous avez certainement entendu parler des « Fils de la liberté » qui ont mené plusieurs actions secrètes pour renverser le pouvoir colonial britannique et bien c'est justement un groupuscule créé et financé par la franc-maçonnerie.

On aura l'occasion d'y revenir un petit peu plus tard ..

C Reprise des principes de John Locke et du Bill of Rights : l'arroseur arrosé

Une des caractéristiques essentielles des colonies du Nord reste la prédominance d’un groupe intellectuel important. Nombre d’étudiants puritains ont émigré, ils perpétuent la tradition humaniste et se font les maîtres d’une éducation populaire par exemple la création de l’université d’Harvard suivie de celle de Yale. Le goût pour l’étude suscite une production littéraire démesurée. Pas surprenant donc que des théologiens tels que John Maye dénoncent dans leurs sermons la tyrannie de la couronne anglaise et réaffirment ainsi le droit à la résistance et même à la rébellion vers 1750. Franklin propose un plan d’union des 13 colonies en 1754 mais les élites sont loin d’être toutes favorable à un projet qui réclame plus d'autonomie ; pas encore une indépendance totale. Cependant, en terre américaine le roi reste souverain, la majorité des colonies possède à l’origine une charte, ce document écrit qui résume droits et obligations des colons.

On remarque ici l’influence qu’a pu avoir John Locke sur la déclaration d’indépendance, dont certains que vous a déjà énoncé Valentin : en effet celui-ci identifie des droits fondamentaux auxquels l'individu ne peut pas renoncer. Selon des principes qu’il tient lui-même de Hobbes, l'État a simplement pour fonction de garantir ces droits naturels de l'homme et de les préserver comme on peut le constater dans la déclaration. S'il ne remplit par cette fonction, il perd sa légitimation. D’ailleurs à ce sujet, Jefferson dira que « la thèse selon laquelle la Déclaration ne contient pas d’idées nouvelle est sans doute vraie. Richard Henry Lee me taxait de plagiat de Locke, mais il ne m’incombait pas d’inventer, ni d’énoncer des idées qui n’eussent jamais été exprimées auparavant » Ainsi, Jefferson aurait seulement tenté d’exprimer l’esprit américain en harmonisant les différents courants d’idées de l’époque, tels ceux d’Aristote, Cicéron, ou Locke, comme Valentin vous l’a précédemment expliqué.

Ils se basent paradoxalement sur une culture politique héritée de la Grande-Bretagne en se réclamant de la Glorious Revolution de 1688, et plus particulièrement des bills of rights ou La Déclaration des droits, un texte imposé en 1689 aux souverains d'Angleterre (Guillaume III et Marie II) à la suite de cette révolution. Je rappelle que ce texte limite définitivement le pouvoir du roi au profit de celui du Parlement anglais et la monarchie parlementaire remplace désormais la monarchie absolue. La Déclaration des droits de 1689 déclare certains droits positifs dont ses auteurs considéraient que les citoyens et/ou les résidents d’un pays devaient avoir qu’on retrouve d’ailleurs dans les revendications américaines, comme par exemple l’autorisation à porter des armes pour se défendre, elle définit les pouvoirs du Parlement dont l'avis est indispensable pour l’exécution des lois, la levée d'un nouvel impôt royal, ou encore l'entretien d'une

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