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L'hygiénisme au 19ème siècle

Par   •  19 Novembre 2018  •  2 957 Mots (12 Pages)  •  520 Vues

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Si durant la première partie du siècle, les hommes n’adhèrent pas complètement à ce nouveau mouvement hygiénisme, les avancées de la science concernant les vagues d’épidémies qui touchent le contient vont opérer un changement considérable dans leur vision de l’hygiène ainsi que dans un domaine précis, à savoir l’urbanisme.

- Le tournant du mouvement hygiéniste dès 1850 :

- La santé comme point culminant : épidémies et savoir médical

Le XIXème siècle est une époque où la totalité des pays en Europe sont concernés par les épidémies. Qu’il s’agisse du choléra, de la tuberculose ou encore de la grippe, toutes les populations sont concernées par ces épidémies. Pour en mesurer l’impact, les hygiénistes mettent en place la notion de statistique permettant ainsi de constater l’ampleur de ces maladies. L’hygiène fonctionne en congruence avec la statistique à tel point que des bureaux de statistiques voient le jour. Un conseil de santé local (general board of health) est mis en place en Angleterre dès 1848. La santé publique, relatant la santé globale d’une population est alors un terme qui se diffuse à cette période. Désormais, les problèmes sociaux sont abordés sous leur seul aspect sanitaire. La réponse concernant les inégalités sociales est rapidement orientée vers le domaine de l’hygiène publique et privée. Ce renversement de situation s’est accentué suite aux découvertes du scientifique français Louis Pasteur. Ce dernier va dès les années 60 jouer un rôle considérable dans les avancés en matière de salubrité puisqu’il invente la pasteurisation qui est un procédé permettant de tuer sous l’effet de la chaleur certaines bactéries. Ainsi il démontre l’existence des bactéries en 1861 en mettant ainsi en avant l’importance de l’hygiène pour éviter les maladies. Ce combat contre les « monstres invisibles » entraîne une réelle prise de conscience au sein de la population. Ajoutons à cela que quelques années plus tard, en 1880, Louis Pasteur sera à l’origine du vaccin permettant lui aussi de lutter contre les maladies. Désormais, l’hygiène n’est plus uniquement vue comme une faveur mais un droit. Quant au savoir médical, il est perçu comme l’un des piliers de la régénération sociale devant participer à la lutte contre les causes et les conséquences de la misère. Au-delà de ça, l’ère pasteurienne permet à l’ensemble des populations européennes de changer son regard sur son rapport à l’hygiène. Dorénavant l’eau est perçue comme épuratrice, notamment bénéfique à la peau. L’hygiène s’impose à la fois comme une stratégie de prévention mais aussi comme la base de la propreté. On sait dorénavant que la noirceur et les odeurs ne sont pas les seuls signes d’une malpropreté, il faut alors lutter en utilisant, certes l’eau mais aussi le savon qui connaît lui-aussi un essor fulgurant.

- L’aménagement des villes, pilier de l’hygiénisme

Au milieu du XIXème siècle, l’urbanisation entraîne un sentiment d’inquiétude. En corrélation avec le domaine sanitaire, celle-ci favorise l’épidémie. Elle signale bien par ailleurs les problèmes sanitaires. La révolution qu’est en train de mener le mouvement hygiéniste amène alors des transformations concernant les sociétés urbaines européennes. Que ce soit en Grande-Bretagne, en Allemagne, dans les pays scandinaves voire même en Italie, l’aménagement des villes s’effectuent en fonction de différents principes tels que le fait que la lumière et l’air doivent circuler afin notamment d’éviter la stagnation ou encore que les logements doivent éviter au maximum le phénomène d’humidité. C’est ainsi qu’apparaissent en France les grands travaux Haussmanniens après 1852 qui modernisent les habitations en mettant en place notamment un système de canalisation. C’est à partir de cette période que la salle de bain se démocratise dans les appartements de bourgeois des villes, les ouvriers de leurs côtés commencent pour certains à bénéficier d’un bidet voire d’une douche. La lutte contre les pollutions urbaines est au cœur de la réflexion des hygiénistes. L’aménagement des villes se doit de prendre en compte la question de l’eau et des déchets. Un développement, voire dans certains pays une rénovation, des réseaux d’égouts et le traitement des eaux usées est alors entreprit. C’est alors le début du « tout-à-l’égout ». En 1850, Londres compte déjà 300 000 logements pourvus d’eau courante ainsi qu’un vaste réseau d’égout tout comme Bruxelles et Berlin. Enfin, l’hygiénisme est à l’origine du comblement de certains bras de fleuves tels que la Loire à Nantes, la Seine à paris ou encore le voûtement de la Senne à Bruxelles.

Ainsi l’hygiénisme connaît un début d’essor et s’installe petit à petit dans le quotidien des masses européennes. Toutefois il faut réellement attendre la fin du XIXème siècle pour que l’hygiène devienne réellement une étape indispensable du quotidien. En effet, la fin du siècle est marquée par une série de congrès et de conférences qui vont permettre de relayer à l’échelle internationale, l’hygiénisme et l’importance que cela représente pour chacun.

- La prise de conscience collective à la fin du XIXème siècle

- « Hygiénisme international » : congrès et conférences

La seconde moitié du XIXème siècle est marquée par une série de conférences et de congrès réunissant l’ensemble des nations européennes autour d’une table pour évoquer le sujet de l’hygiénisme et les questions bien connues (manques d’eau potable, les égouts, les hôpitaux, les habitations populaires…). Les congrès se réunissent dans les capitales dites « de mouvement scientifiques » telles que Berlin, Londres, Bruxelles ou encore Berlin. Ils sont nés de l’influence dans toute l’Europe du mouvement hygiéniste, ce dernier s’exerçant ici par le biais de lectures, par l’utilisation des statistiques, des mobilités des hommes, de circulation des savoirs. Il est question de scènes où s’opèrent des transferts, on parle de « scène de la circulation » où les nations expertes transfèrent vers les nations qualifiées « d’enfant hygiénique ». Ces rencontres sont notamment des laboratoires où l’on observe une hypothétique hygiène internationale. Née alors la notion de solidarité entrainant avec elle la formalisation de la notion d’hygiène internationale. Cette vision solidaire entre pays européens véhicule un projet intellectuel

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