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Lorient et la Compagnie des Indes

Par   •  16 Novembre 2018  •  2 619 Mots (11 Pages)  •  392 Vues

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Le texte nous rappelle que le port de Lorient est là où la Compagnie des Indes rassemble « sa marine, ses troupes et tout son commerce ». En faisant de Lorient son centre névralgique la Compagnie y concentre en effet plusieurs personnels. A la fin du texte il nous est donné un effectif de six à sept hommes travaillant pour la Compagnie des Indes dont environ quatre cents dédiés à la garde du port. Les hommes travaillant pour la Compagnie peuvent être recrutés de deux manières : soit sur la base du volontariat après avoir été démarchés par des représentants de la Compagnie après avoir vérifié qu'ils étaient inscrits dans les registres de classe des maritimes, condition indispensable pour embarquer sur un navire français On estime qu'il y a en moyenne entre 1000 et 2000 hommes présents régulièrement sur le chantier mais ce chiffre peut fluctuer avec les guerres comme par exemple en 1747 durant la Guerre de Succession d'Autriche lorsque la Compagnie réquisitionne une partie des ouvriers de Lorient faisant passer les effectifs de 3600 à 2000 et en 1747 elle n'arrive plus à garder que 1000 hommes à peine. . Ces changements brusques et inopinés d'effectifs conduisent à des tensions et à des protestations de la part des employés qui sont par ailleurs durement réprimés : ainsi en l'an 52 des ouvriers du chantier de construction naval se mutinent pour réclamer une augmentation de salaire mais n'obtiennent pas gain de cause et dix d'entre eux sont emprisonnés. Des hommes sont également d'après le texte embarqués pour l'île de France (qui correspond aujourd'hui à l'île Maurice et pour le comptoir de Pondichéry situé dans les Indes Françaises. Pondichéry à l'origine un petit village de la côte sud-est de l'Inde a été cédée aux Français vers 1673 par le sultan du Bijapur et est au fur et à mesure devenue le principal comptoir des la Compagnie des Indes dans l'Océan Indien. Dupleix est à partir de l'an 1'an 1742 gouverneur de Pondichéry et par la même Commandant général des établissements français de l'Inde. Les Indes ont été un des théâtres d'affrontement entre la France et l'Angleterre durant la Guerre de Succession d'Autriche et la ville de Pondichéry a été assiégée et bombardée en 1748 par les Anglais suite à l'annexion de Madras par les Français. En 1744 le commodore Curtis Barnett avait déjà capturé cinq vaisseaux français et leur cargaison. Cela se place dans le cadre des guerres carnatiques (au nombre de trois de 1744 à 1763) qui ont opposé la Compagnie des Indes à l'East India Company et qui a notamment été marquée par le siège de Trichinopoly de 1751 à 1752 se soldant par la défaite de Dupleix. Les comptoirs orientaux (mentionnant au passage Canton situé en Chine) sont aussi en concurrence entre eux.

Lorient est en plus d'être un port marchand un port d'armement et de construction de navires. A partir de 1720 on effectue à peu près 18 armements et désarmements par an. A partir de 1732 on construit en moyenne trois navires par an et en douze ans la flotte est complètement renouvelée après avoir constaté qu'elle était en mauvais état. Toutefois la construction de navires se voit perturber par les guerres. En effet la Compagnie doit construire de plus en plus de navires pour répondre rapidement aux pertes et aux demandes de la marine. La Compagnie installe à cet effet 3 cales de construction supplémentaires. Il est dit à la ligne 28 que les vaisseaux qui « séjournent dans les rades des Grandes Indes sont fort sujet à être endommagés par les vers Pour les en garantir, on est obligé d'y faire un doublage qui les rend beaucoup plus pesants » Il est ici fait référence aux tarets, mollusques xylophages vivant dans les mers chaudes et qui endommagent la coque des navires en se nourrissant de bois et pour les en protéger ceux-ci reçoivent à Lorient un enduit spécial. Les navires qui sont construits à Lorient durent en moyenne 10 ans et peuvent faire 4 à 6 voyages soit un tous les 30 mois. Jusqu'en 1729 il n'y avait pas de cale de cale de construction mais juste un plan incliné en pierre sur lequel le navre était maintenu par des étais. Il faut rappeler de plus que la Compagnie n'était pas la seule à construire des navires, il lui arrivait de commander des navires à des constructeurs privés installés sur le chantier. Montigny nous décrit de la ligne 29 à 38 les étapes de l'armement, du chargement d'un vaisseau avant son départ. Il nous est expliqué que les pontons sont au même niveau que le quai afin de faciliter le chargement.(« Ce sont de vieux vaisseaux rasés au-dessus de leur pont et rangés près du quai à sa hauteur »).

Le paragraphe qui commence à la ligne 39 et qui va jusqu'à la ligne 55 rappelle le rôle central qu'occupent les ventes dans la vie du por.. Il faut rappeler que les lieux de vente et de fabrication sont séparés. Dès 1732 Lorient remplace Nantes comme siège des ventes de la Compagnie. Ces ventes se déroulent en plusieurs étapes. Tout d'abord on propose à chaque négociant une liste de la cargaison contenant nature et quantité des produits après l'arrivée de vaisseaux revenant des Indes au port. Ensuite en septembre, quelques jours avant la vente, les négociants sont conviés sur place et il leur est présenté des échantillons des produits vendus. Enfin la vente en elle-même prend place durant 3 semaines pendant le mois d'octobre. Elle est dirigée par les directeurs de la Compagnie dans une salle « très vaste » où se tiennent les potentiels acheteurs Les lots sont vendus aux enchères (« les commissaires de la vente assis dans un bureau vis-à-vis d'eux ordonnent les criées et marquent les adjudications en frappant un plat d'un coup de baguette. ») Le chiffre réalisé lors de ces ventes s'élève en moyenne entre 15 et 20 millions de livres tournois par an (contre 22 millions pour l'East India Company et 35 millions pour la VOC mais les recettes de la Compagnie des Indes augmente bien plus rapidement au cours du siècle que celles de ses rivales. Ainsi la Compagnie des Indes et l'East India Company restent au coude à coude jusqu'en 1760. Parmi les denrées et marchandises vendues Montigny note la présence de soie. La Compagnie des Indes importe moins de soie que ses concurrentes estimant que les soies d'Inde sont trop chères au regard de leur qualité tandis que la soie chinoise, de bien meilleure facture, était quand à elle difficile à dévider et surtout risquait de mettre en danger la production française basée dans des villes comme Lyon. Il nous est également dit que comparé aux étoffes et mousselines des

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