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Les mutations des sociétés depuis 1850 : l’exemple de la France

Par   •  5 Avril 2018  •  1 901 Mots (8 Pages)  •  492 Vues

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c) Le triomphe des « cols blancs »

[NB1 : « cols blancs » = employés du secteur tertiaire ; « cols bleus » : ouvriers employés du secteur secondaire]

[NB2 : le secteur tertiaire correspond aux emplois qui ne relèvent pas des secteurs primaire et secondaire… Cette définition par la négative est rendue nécessaire par la variété des métiers, des qualifications et des tâches]

● Représentant déjà près de 20 % des actifs au milieu du XIXe s., les travailleurs du tertiaire en constituent aujourd’hui un peu plus des trois quarts.

● Dans la 2e moitié du XIXe s., les effectifs du tertiaire commencent à gonfler avec le développement des transports, des banques, du commerce ou encore de l’école publique. C’est déjà un milieu complexe, socialement très diversifié, qui va des domestiques des familles bourgeoises aux médecins et aux juristes, en passant par les employés de bureau ou d'administration, les « ronds-de-cuir » dont Georges Courteline se moquait dans ses pièces...

● Avec le XXe s., l'emploi tertiaire progresse encore avec l'augmentation du nombre des fonctionnaires (liée à la toujours plus importante intervention de l'État, jusqu'à l'instauration de l'État-providence après la Seconde Guerre mondiale), des employés de bureau, des employés de commerce (avec les supermarchés et hypermarchés), des travailleurs de toute sorte dans le domaine des loisirs, de la culture et du tourisme ... L'essentiel des emplois créés en France aujourd'hui l'est dans le secteur tertiaire, tant et si bien que beaucoup d’économistes et de sociologues parlent de l’émergence d'une société postindustrielle. [doc 4 p.41]

2°- D’autres bouleversements de fond

a) Le salariat comme norme de l’emploi

● Dans la société préindustrielle, la majorité des métiers, que le revenu soit faible ou important, était constituée de professions indépendantes : artisans, petits métiers urbains, professions libérales, paysans… [doc 2 p.34] Même le service de l’État a été longtemps entre les mains de personnes « à leur compte » (des « officiers » ayant acheté leur « charge »).

● Avec l'industrialisation, qui entraîne le développement des usines et des entreprises financières (banques, assurances), commerciales, ainsi que les administrations, le XIXe s. apparaît comme celui au cours duquel l'emploi salarié prend son essor. C’est devenu aujourd'hui la norme puisque plus de 90 % des Français sont salariés [doc 4 p.35].

● Pour tous les salariés, le temps de travail diminue régulièrement tout au long du XXe s. [doc 5 p ;37, 4e colonne]. La diminution porte aussi bien sur le temps de travail hebdomadaire (40 h en 1936, 39 h en 1982 et 35 h en 1998) que sur l'allongement du temps des congés payés (15 jours de congés payés en 1936, trois semaines en 1956, quatre en 1968 et cinq en 1982) et l'abaissement de l'âge de la retraite. De plus, l'allongement de la durée des études et les mutations de l'emploi qui impliquent une formation plus poussée ont aussi contribué à réduire la durée globale du travail sur la vie active. Cette baisse de la durée d'activité a été compensée par l'évolution démographique (baby-boom des années 1945-1970), la progression du travail féminin et le recours à l'immigration. Mais cette évolution est aujourd'hui remise en cause devant la concurrence internationale et la nécessité de financer et d'équilibrer les systèmes de retraite.

b) La féminisation de la population active

● Si le travail des enfants, qui est l'ordinaire dans les milieux ruraux et les milieux ouvriers au XIXe s., disparaît sous les coups des lois sociales et de la scolarisation obligatoire, la part des femmes dans la population active n'a cessé d'augmenter.

● Alors qu'elle a toujours travaillé dans les campagnes, dès le XIXe s. la femme travaille aussi à l'usine, employée parce qu'elle constitue une main-d' œuvre moins coûteuse que les hommes.

● Au cours du XXe s., plusieurs facteurs se conjuguent pour conduire à une augmentation de l’emploi féminin : le recours à la main-d’œuvre féminine durant la Première Guerre mondiale, la montée du désir d’émancipation et d’indépendance financière soutenu par les combats féministes, l'élévation du niveau de formation et d'accès aux études supérieures, la maîtrise de la fécondité par la contraception à partir de la fin des années 1960… Dès lors, les femmes intègrent des métiers du secteur tertiaire, de l'administration, du commerce, etc [doc 6 p.39].

● Aujourd'hui, elles représentent presque la moitié de la population active et font « jeu égal » avec les hommes dans la plupart des métiers et des niveaux de responsabilité. Toutefois, elles restent en moyenne et à travail égal moins bien payées que les hommes (sauf dans le secteur public). Une étude de 2009 montre que, pour les entreprises privées du secteur concurrentiel de plus de 10 salariés, l’écart est de 27%. Par ailleurs, la crise économique fait qu’elles sont plus durement touchées par le chômage, le travail précaire ou le temps partiel imposé.

[sur les femmes ds la société française, cf aussi chap.4 d’hist., III]

c) Un chômage de masse depuis une quarantaine d’années

[NB1 : les personnes inscrites au chômage sont considérées comme appartenant à la pop. active ; le taux de chômage est d’ailleurs calculé en % de cette pop. active]

[NB2 : sur les causes du chômage de masse depuis les années 1970 : cf chap.1 d’histoire]

● Avant la Seconde Guerre mondiale, le chômage n'étant pas indemnisé, son estimation, qui n'intervient qu'à partir de 1896, ne porte que sur les chômeurs recensés. Ainsi pendant la récession des années 1930, le chiffre officiel de 4,5 % de chômeurs est sans doute sous-évalué…

● La France a connu une période de plein-emploi (c'est-à-dire un taux de chômage ne dépassant pas 4 % de la pop. active) pendant les Trente Glorieuses, laissant penser que croissance et chômage étaient incompatibles.

● Dans les années

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