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Les Femmes à la Belle Epoque

Par   •  12 Novembre 2017  •  4 712 Mots (19 Pages)  •  522 Vues

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1891 dans le secondaire féminin, 35 000 à la veille de la WW1).

Cependant, il existe toujours une survivance de pratiques anciennes d’éducation des jeunes filles notamment au sein des couvents ou des pensionnats à l’exemple de Notre-Dame-des-Oiseaux dans le XVI arrondissement parisien, qui recrute les filles d’industriels, de banquiers et de cadres administratifs supérieurs afin de les préparer au rôle de mère de famille heureuse et comblée.

Cette émancipation relative des femmes quant au religieux s’exprime également par le soutien d’une partie d’entre elles pendant la Belle Epoque quant au projet d’une coéducation. Le Congrès international des œuvres et institutions féminines en juin 1900 en débat, et soutient que ce projet permettrait notament un développement sensoriel, intellectuel et physique non négligeable des

enfants, mais surtout une reconnaissance entière de l’égalité intellectuelle entre les hommes et les femmes (vision qui s’oppose évidemment aux dogmes religieux).

B) Une émancipation sociale

1)Une évolution des mœurs

En 1907, dans son essai Du Mariage, Léon Blum (alors jeune maître des requêtes au Conseil d’Etat) entend défendre non pas l’union libre mais l’institution elle-même par la réforme des mœurs. Pour lui, ce qui est autorisé à l’homme, comme l’expérience sexuelle préconjugale, doit être aussi accordée à la femme : « Il n’est pas admissible qu’une femme mariée soit tenue d’opter entre le déshonneur et la chasteté forcée [...]. » Ce livre est par ailleurs salué par le Figaro, et il devient rapidement un sujet de l’époque. Certaines femmes se libèrent ainsi pendant la Belle Epoque, des normes, règles et conventions. Certaines s’illustrent dans la littérature comme Renée Vivien qui chante les amours saphiques.

Ainsi, le carcan social du XIXe siècle semble se relâcher quelque peu durant la Belle Epoque, permettant alors à la conception du mariage d’évoluer et de se trouver être de plus en plus fondé sur le sentiment amoureux. L’’union libre et la loi sur le divorce de 1884 entre peu à peu dans les mœurs, insistant dès lors sur la nécessaire entente des conjoints. Le mariage d’intérêt est de plus en plus critiqué tout comme la « chasse à la dot » vilipendée par les romanciers et auteurs de théâtre. Certaines féministes prônent et revendiquent l’union libre contre ce qu’elles surnomment « la prostitution légale » en référence au mariage.

L’évolution des mœurs pendant la Belle Epoque passe notamment par la mise en place de congés de maternité qui se fait en plusieurs étapes :

–1909 => loi Engerand congé de maternité de 8 semaines sans rupture de contrat

–1910 : le congé de maternité des institutrices est payé

–1913 : loi accordant à toute femme enceinte le droit à un congé sans pénalité. Le congé postnatal de 4 semaines est obligatoire pour les femmes travaillant hors de leur domicile contre salaire, et une indemnité journalière est également fixée par la loi

–14 juillet 1913 : on accorde même une aide aux familles nbs.

Cette vague de mesure reste néanmoins lié au constat de la faible natalité en France et au besoin de main d’œuvre après la défaite de la France en 1871, faisant dès lors de la natalité un devoir national. De plus, ces mesures ont également pour objectif de lutter contre l’avortement, qui reste très à la mode à la Belle Epoque.

Cette forme d’émancipation féminine qui passe par le droit de contrôler son corps comme l’affirme la féministe et médecin Madeleine Pelletier dans son ouvrage L’Emancipation sexuelle de la femme, en 1911 : « La femme enceinte n’est pas deux personnes, elle n’en est qu’une, et elle a le droit de se faire avorter, comme elle a le droit de se faire couper les cheveux, les ongles, de se faire maigrir ou engraisser. Sur notre corps notre droit est absolu, puisqu’il va jusqu’au suicide. » Si le droit français l’interdit, les femmes le pratiquent de plus en plus et les chiffres concernant l’avortement s’envolent durant la Belle Epoque puisqu’ils passent de 600 000 en 1890 à 900 000 en 1914.

2)Une émancipation par le travail :



Les femmes ne se cantonnent plus pendant la Belle Epoque à leur rôle de mère ou d’épouse, mais s’assument de plus en plus en tant qu’individu dans le monde du travail.

Selon le recensement de 1900, 1/3 des femmes travaillent et 90% d’entre elles se regroupent dans 5 professions :

–agriculture et le commerce où l’on compte 1/3 de femmes –le travail des étoffes et le vêtement : 87%

–le service domestique : 81%

–l’industrie textile : 1/5.

La figure de la femme au travail reste donc celle de la domestique car si l’emploi industriel leur est souvent difficile d’accès, cet emploi leur est grand ouvert. Les conditions de vie n’y sont pas faciles, elles travaillent 15 à 16h par jour, sont mal logées, médiocrement nourries, passibles de renvoi sans recours. Les bonnes sont souvent recrutées à la campagne, ce qui les amènent à être souvent isolées en ville et à parler un français maladroit. Elles sont maintenues jour et nuit dans la sujétion des maîtres de maison et la sonnette tient la servante dans une tension continue selon M. Winock. Elles perdent souvent leur identité, soit par commodité afin de ne pas la confondre avec un membre de la famille, soit par simple caprice. De plus, elle n’est pas à l’abri de quelques abus qui peuvent nuire à leur réputation et à celle de leur famille lorsqu’elles se retrouvent filles-mères, justifiant ainsi les nombreux infanticides de l’époque. . La situation de domestique reste particulièrement difficile. On place par tradition les jeunes filles comme « domestique » chez les petits exploitants, ouvriers ou journaliers agricoles et la nature des tâches à effectuer dépend du statut social et de l’activité de la famille d’accueil (peut aller du travail de fille de ferme à la bonne à tout faire). Les femmes s’emparent de la condition de la domestique, qui ne bénéficie que rarement de bonnes conditions de vie et du respect de leurs employeurs (par respect, on entend ici notamment l’absence de viols, ...) afin de réclamer une meilleure condition pour les femmes au travail, et ce notamment lors du Congrès International de la condition et

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