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Le royaume mérovingiens: une conception patrimoniale

Par   •  21 Mars 2018  •  1 497 Mots (6 Pages)  •  399 Vues

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A la mort de Clovis, son État s'étendait sur la plus grande partie de la Gaule et l'avenir de la dynastie était assuré. En revanche, l'unité du royaume n'était pas sur. On appliqua les règles de partage de la propriété privée d'après la coutume des Francs Saliens. De fait, la conception d'un État véritable était contraire, à la tradition germanique : le royaume était, pour les Francs, une propriété privée. Les héritiers devaient se la partager, et l'héritage de Clovis fut divisé entre ses quatre fils. Chacun des fils de Clovis eut sa capitale et son royaume dans les régions réellement occupées par les Francs : l'aîné, Théodoric Ier disposa du royaume de Reims ; le second Clodomir, eut le royaume d'Orléans. Le troisième Childebert, quant à lui eut celui de Paris ; le dernier enfin, Clotaire Ier hérita du royaume de Soissons.

Ce mode de partage arbitraire devait favoriser les dissensions des princes mérovingiens et tendre peu à peu à l'affaiblissement de la dynastie.

II- La conception patrimoniale : les conséquences sur la dynastie mérovingienne

Il semblerait que cette forme de conception patrimoniale entraînerai un affaiblissement de la dynastie mérovingienne (A), ainsi que certaine tendance séparatiste (B).

A) L'affaiblissement de la dynastie mérovingienne

Le partage qu’entraîne la conception patrimoniale du royaume mérovingiens entre certaines difficultés qui conduisent à un affaiblissement de cette dynastie.

La première difficulté pratique était que le royaume devait être divisé équitablement. La mort du roi était suivie de nombreux pourparlers afin de décider de quelles régions allait hériter chaque fils. De suite, le partage du royaume faisait qu’il n’y avait plus un seul souverain à la tête d’un grand royaume mais plusieurs souverains à la tête de plusieurs petits royaumes ce qui affaiblissait considérablement le pouvoir de la dynastie franque. En effet, on reproche aux Mérovingiens de se partagé le royaume du roi défunt dans la mesure ou chaque génération gâchait leurs conquêtes.

Cependant, le partage du royaume n’était pas aussi anarchique qu’on pourrait le croire. Bien qu’ayant chacun un bout de territoire franc, ils souhaitaient tous préserver l’unité du Regnum en un seul peuple, celui des Francs. Chaque héritier était donc considéré comme Rex Francorum, c’est-à-dire un roi des Francs. Le roi règne sur un peuple et non sur un territoire. Cette recherche d’unité était telle que les frontières ont toujours été très défendues contre les différentes tentatives d’invasion. Ainsi, bien que divisé, le royaume franc était toujours considéré comme une unité. le regnum francorum reste un tout unitaire. Les descendants de Clovis s’attacheront ainsi à l’augmenter. Enfin, Paris ancienne capitale sous Clovis, a perdu ce rôle pour devenir le symbole de l’unité du royaume car elle était exclue des partages.

B) La tendance séparatiste

Le partage du royaume créa des conflits fratricides dictés par leurs convoitises qui étaient généralement suivis par des meurtres en série ou des guerres entre royaumes frères.On parlera même de cette royauté mérovingienne comme « un despotisme tempéré par l'assassinat » selon Fustel de Coulanges.

La mort de Clovis a été suivie du premier partage du royaume entre ses quatre fils. Clodomir mourut lors d’une des nombreuses conquêtes qu’entreprirent les quatre frères. Les autres massacrèrent alors leurs neveux pour écarter tout héritier. Théodoric mourut après avoir envahi la Thuringe. Ses successeurs le suivirent rapidement à la suite des guerres incessantes. Clotaire envahit le territoire de son frère aîné. Childebert mourut peu après sans descendance.

Clotaire réunifia donc entièrement le royaume franc. Mais ce fut à la mort de ce dernier que les choses se sont réellement envenimées. Clotaire mourut avec quatre héritiers : Caribert, Chilpéric, Gontran, Sigebert. On procéda donc à un second partage du royaume qui fut suivi d’une longue « saga familiale » tragique confrontant la famille de Sigebert et Chilpéric. Cette querelle familiale, largement alimentée par la haine entre leurs épouses respectives tourna rapidement à la guerre civile.

Les conflits familiaux profiteront, par ailleurs, aux maires du palais.En effet, ces querelles familiales vont affaiblir la monarchie mérovingienne et favoriser les progrès de l'aristocratie. Il y a une concurrence entre une voie royale centralisatrice et les différentes aristocraties locales. Les maires de palais qui représentent les rois mérovingiens se saisissent de la réalité du pouvoir et annihilent les rois. Ces guerres vont appauvrir les rois alors que les maires du palais vont s’enrichir et ainsi bénéficier d'un pouvoir croissant qui vont les amener jusqu’au trône avec l'avènement de Pépin le Bref

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