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Extrait de Jean Bodin "les six livres de la républiques"

Par   •  26 Novembre 2017  •  2 726 Mots (11 Pages)  •  1 010 Vues

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de la République, dans le sens où, sans puissance souveraine il n’y a pas de République ; mais il montre en particulier que les organes, les institutions qui le composent ont une importance exceptionnelle, c’est ce qu’il montre avec l’image du navire, au tout début du texte ; auquel si l’on ôtait « la quille, la poupe et tillac », « le navire [ne serait] plus que bois, sans forme de vaisseau » il n’y a pas ou plus de République en tant que telle, en d’autres termes, la République serait démembrée en perdant un ou plusieurs de ses piliers, et donc ne pourrait pas fonctionner comme il se doit. Il a totalement raison de ce point de vue, on peut le caractériser par une image concrète, par exemple, si dans un édifice, un pilier s’effondre, il entraîne avec lui l’effondrement de l’édifice tout entier, et c’est ce qu’il se passerait si la République ; ici c’est une sorte de République : la monarchie ; perds un de ces piliers, alors c’est tout le système construit qui s’effondre, autrement dit un Etat ne peut exister et perdurer si elle n’a pas ces trois piliers en même temps.

Et c’est dans ce passage qu’il va résumer tout cela : « la République sans puissance souveraine qui unit tous les membres et partie d’icelle et tous les ménages et collèges en un corps n’est plus république », donc la République a vraiment besoin de ses piliers. Il fait donc une véritable analyse de la République. On observe toujours cette analyse actuellement en considérant le fait que la Palestine n’est pas un état en tant que tel, car elle ne dispose pas librement ni complètement de ces trois caractéristiques nécessaires.

Ensuite il va expliquer « qu’il n’y a que trois sortes d’Etats ou trois sortes de République, à savoir la monarchie (ce qu’il traite dans cet extrait), l’aristocratie et la démocratie » apparaissant de la ligne 27 à la ligne 28. En résumé, la monarchie n’est pas une aristocratie, qui elle est plutôt dirigée par un groupe de personne constituant une élite qui dirige et qui est à la tête de cet état ; ni une démocratie, où c’est le peuple qui décide et où le peuple détient le pouvoir, dans le sens où c’est une seule personne qui dirige, et dans ce sens, il s’oppose fermement à la tyrannie.

Et c’est la dernière phrase de cet extrait qui va le montrer : «la monarchie tyrannique est celle où le monarque, méprisant les lois de nature, abuse des personnes libres comme d’esclaves et des biens des sujets comme les siens » (lignes 38 et 39), qui part du principe commun à la monarchie qu’il n’y a qu’un seul gouvernant, mais que le premier est soumis aux lois de nature, alors que le second n’est soumis a rien ni personne. D’une manière général Bodin va se constituer défenseur de la monarchie et se constitue adversaire de la tyrannie. On peut de nos jours voir énormément d’adversaires de la monarchie dans le monde, mais il n’y a personne pour défendre le régime tyrannique, c’est impossible, on ne peut pas prôner ce système qui est totalement le contraire de l’anarchie, vivement critiquée aussi, mais qui n’est à aucun moment évoqué par Jean Bodin dans cet extrait, mais qui pourrait lui permettre de démontrer qu’il faut un pouvoir, quel qu’il soit.

En dehors du fait que la monarchie soit décrite comme elle doit être et ses limites, Bodin va poser sa théorie sur ce qu’est la souveraineté et celui qui fait la souveraineté.

II) La souveraineté

« La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République » lignes 5 et 6. Pour parler de la souveraineté, on verra en quoi Bodin montre que le roi est au-dessus de toutes les lois, mais aussi, en quoi il existe quand même une certaine séparation des pouvoirs, même dans une monarchie absolue, car il est vrai que tout ne peut pas être fait par le roi.

A) Le roi est au-dessus des lois

Bodin va consacrer beaucoup de temps dans cet extrait à définir les rôles du souverain.

Au nom de l’état, le roi reste la seule et unique personne qui décide de tout dans le Royaume. Jean Bodin se constitue avocat de ce concept et le défend corps et âme, il trouve cela normal.

Tout ce qui concerne la façon de gouverner ; que cela relève du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif, ou encore du pouvoir judiciaire, découlent de la seule volonté du roi en personne. Il peut tout de même déléguer ses pouvoirs à des membres de la Haute Noblesse par exemple, a ses officiers, qui sont en quelques sortes des anciens fonctionnaires, ils agissent et travaillent, mais tout ce fait par supervision du roi, il peut donc bien entendu refuser telle ou telle décision si elle n’est pas de lui, c’est-à-dire qu’il a quand même tous les pouvoirs.

Il dira des lignes 6 à 10, que le souverain est au-dessus de tout contrôle, il exerce tous les contrôles mais lui-même n’est soumis à aucun contrôle. « Les souverains ne [sont] aucunement sujets aux commandements d’autrui » ligne 8, montre vraiment que le souverain n’obéit à rien ni à personne, il est le seul décideur, il peut « donner lois aux sujets, et casser ou anéantir les lois inutiles pour en faire d’autres » (lignes 8 et 9), encore une fois, il est seul décideur et il peut faire ce qu’il veut, même s’il y a quand mêmes certaines limites: « [la souveraineté] n’a d’autres conditions que la loi de Dieu et de la nature » le seul contrôle de l’Etat est donc Dieu et les lois de nature, c’est-à-dire qu’elles sont universelles et en quelques sortes logiques et légitimes.

Et le pouvoir du roi n’est pas substituable, personne d’autre ne peut prendre le pouvoir, c’est ce que montre Bodin en disant que le roi peut donner ou casser les lois pour en refaire d’autres, « ce que ne peut pas faire celui qui est sujet aux lois ou à ceux qui ont commandement sur lui » ligne 9, tout le monde est soumis aux lois et donc au roi, le roi n’est soumis à aucune règle.

Avec ces nombreux passages, Bodin insiste énormément sur le fait que le roi détient tous les pouvoirs, il est la puissance suprême de la République, en quelques sortes, il fait ce qu’il veut, Bodin ne trouve rien à redire sur ce fait, et est d’accord avec cette façon de faire. En outre, il dit aussi que les « sujets du roi » eux, n’ont pas le droit de s’opposer à ce que décide ou à ce que dit le roi, ils doivent tout bonnement obéir et tout se passera bien, ils ont d’ailleurs tout intérêt à le faire.

« « Car tel est notre plaisir », pour faire entendre que les lois du prince souverain, ores qu’elles fussent fondées en bonnes et

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