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La révolution Jeune-Turque analysée par la revue arabe Al-Manâr

Par   •  30 Novembre 2018  •  3 185 Mots (13 Pages)  •  584 Vues

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montée du Nationalisme Turc dans l’état Ottoman (1908-1914) Bilan et perspectives).

Par ailleurs, outre l’unité national retrouvée, un sentiment de fraternité culturel et religieux est extrêmement présent dans ce texte. « Ils étaient unis par une nationalité en dépit de la diversité de leurs origines et leur langues et de la variété de leurs écoles juridiques et de leurs religions ». (L.11-12) ; « le musulman à serré la main du chrétiens, le kurde s’est réconcilié avec l’Armenien, le Turc a embrassé l’arabe: tous les éléments se sont fondus au creuset de la constitution » (L.14-15).

Ici on peu voir une véritable mise en avant de fraternisation et de communion: la religion n’est plus une question de différence mais d’unité, tout comme les l’exemples de fraternisation entre Kurde et arméniens qui s’unirent par le biais du parti arménien FRA et le Comité Union et Progrès chargés d’organiser la révolution. La résolution de la question agraire était au centre de l’accord entre les deux groupes à tendance progressiste.

Cela peux amener aussi à se questionner sur la question du panislamisme autour du cette révolution. De fait, Rachid Rida est un partisans de cette idéologie tout comme le mouvement jeunes-turc et cela ce retrouve dans ce qui a été évoqué précédemment. « chacun deviens l’obligé de dieux, non de qui possède pouvoir et prestige » (L.34).

Par ailleurs l’historiens Robert SANTUCCI, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales, évoque ce mouvement jeune-turc comme étant un premier coup porter au panislamisme : « Turcs et Arabes s’orientent vers des nationalismes rivaux, fondés principalement sur la communauté de langue. »

Ce mouvement de révolte a donc amené une cohésion fédératrice tres forte mais aussi un sentiment de liberté non négligeable.

Rachid Rida, le mentionne à de nombreuses reprise: « Les ottomans ont tous éprouvé qu’ils étaient libres chez eux, qu’ils pouvaient jouir de ce dont dieux les avait dotés […] Sans être contraint par aucun tyran ni réduits en esclavage par aucun dirigeant » (l.4-7). Ici Rida développe la fin d’une période de despotisme, d’esclavage, de tyrannie. Évidemment cela est à développer et surtout à nuancer dans la mesure où Rida est un partisan de la « reforme islamique » et donc très hostile aux panarabisme présent durant ces 30 ans de sultana. Francois Georgon développe dans son livre Abdulhamid II - Le sultan calife, l’aspect controversé de ce personnage. Pour en revenir au texte, les termes employés ici sont très forts et mettent l’accent sur la dureté du sultana. Les termes employés et mis en opposition renforce cet aspect « dictatorial » énoncé par Rida. Il met en opposition « la raison retrouvé », « les sentiments », « la connaissance » face au « poids écrasant des espions » ; « les agents de la délation et de la fraude » (L.18-19) ; « En ce jour ces réjouissent les prions sombres, les déserts sans vie et les îles solitaires » (L.20). De plus, au paragraphe des lignes 32-36, la question de la liberté se trouve énoncée en rapport à la religion. « En ce jour l’islam en pays Ottoman (cette mention est importante dans la mesure ou il y a d’autre pays qui sont encore dans une situation de trouble comme l’Iran par exemple.) trouve sa consolation dans la joie que procure aux croyants de toutes religions la liberté, cette liberté avec laquelle la preuve se donne et les arguments spécieux se démontent et qui distingue l’homme de la sunna de l’homme de la déviance. » Ce paragraphe est important car il fait appel à la religion pour legitimé les jeunes-turcs et les adeptes de ce courant. À l’inverse il exclu de la sunna les partisans du régime d’Abdulahmid II.

La constitution, de nouveau en vigueur déclare officiellement via l’article 11 « L’Islamisme est la religion de l’État. Tout en sauvegardant ce principe, l’État protège le libre exercice de tous les cultes reconnus dans l’Empire, et maintient les privilèges religieux accordés aux diverses communautés, à la condition qu’il ne soit pas porté atteinte à l’ordre public ou aux bonnes moeurs. »

Il y a donc ici une véritable ouverture et donc une liberté qui est mis en avant à travers cette constitution et que Rida cherche à développer avec ce que nous avons vue précédemment.

Traitons maintenant de l’envergure progressiste et pacifique de cette constitution.

Car cet aspect bien que peu développé dans le texte semble être un point clé de cet événement.

En effet, le mouvement jeune turc est à mettre en relation avec l’idéologie « islamiste réformiste ». Il y a une idée de progrès qui est très présente dans ce mouvement. À la ligne 7 il est dit: « ils ont mis grands espoirs dans le progrès ». Comme nous avons pu le voir dans le premier cour les fondateurs de cette pensée, Al-Afghani et Mohammed ‘Abduh sont attachés à réformer l’islam pour l’adapter à la modernité. Pour eux, l’islam n’est pas incompatible avec le progrès, mais la fausse interprétation de ses textes et de ses commandements sont une cause de non-progrès. La question n’est pas de renoncer à la religion pour gagner en modernité, mais de l’épurer, de la réformer, de la réinterpréter et de l’adapter à son époque. Ainsi, un point concernant le progrès et la religion est développé de manière très explicite: « Pour empêcher ces situation et obtenir ce que nous espérons, faisons confiance au succès que dieu donne aux gens avisé et sages par qui se développe les sciences et toutes l’activité humaine. » (L.125-127).

On trouve de nouveau une marque de cette élan de progrès aux lignes 26-27, « L’Empire s’attend, par leur retour, à être renforcé et à perdurer jusqu’à atteindre la gloire des pays les plus civilisé et les plus prospères ». Ici il s’agit d’une projection, d’une ambition d’élévation de «l’Empire ». Il y a un souhait de se mettre à égalité avec les pays dit « les plus civilisé et les plus prospères ». Ces pays son certainement la Grande Bretagne et la France du fait de leurs alliances (notamment au travers de la Guerre de Crimée) mais rien n’y fait clairement allusion. De plus durant la phase de répression les jeunes-turc on trouvés refuge à Paris. Cependant cet aspect peut être discutable dans la mesure où cette présence étrangère est parfois controversé à l’époque et au sein même

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