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L'allemagne nazie

Par   •  4 Janvier 2018  •  4 529 Mots (19 Pages)  •  458 Vues

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Pour expliquer plus profondément ce culte de la personnalité, le culte du Führer, il faut se pencher sur l’idée de sauveur, de protecteur de l’Allemagne, du peuple allemand. Dès 1921, la mise en scène du NSDAP laisse une place certaine au Führer, guide du parti et du peuple. Organisé autour de l'idée que le Führer est le grand dirigeant appelé à mener à bien la réalisation du destin allemand, le NSDAP devient rapidement le parti d’Hitler. En effet, lors des meetings, tout tourne autour d’Hitler, que l'on attend, puis qui suscite non seulement l'enthousiasme, mais aussi l'hystérie des foules chauffées à blanc par de longues attentes du sauveur. Dès les premiers jours de son action, le ministère de la propagande structure son action autour de la construction du mythe du Führer, faisant d’Hitler l'homme fort devant relever l'Allemagne. Notre premier document illustre vraiment cette propagande du sauveur aux lignes 2 et 3 : « Hitler a sauvé le peuple allemand de la perdition » en comparaison à Jésus qui « libéra les hommes du péché et de l’enfer ». Les hommes auraient eu soi-disant un mauvais comportement dans leurs actions avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Il aurait été le sauveur de ces hommes lors de son arrivée au pouvoir. On trouve ici, implicitement, une critique du précédent chancelier Paul Von Hindenburg, de son régime, comparé à l’enfer et à la « perdition ». Dans le document 2, deux citations importantes illustrent encore une fois cette idée de protecteur des allemands puisque « son cœur bat à l’unisson de celui du peuple » (l.27). Les allemands le vénèrent aussi pour cela, ils se sentent protégés avec cet homme auprès d’eux, pour veiller sur eux, c’est en tout cas ce que sa propagande leur fait croire. « De cet homme unique, dont le cœur bat au rythme de la nation » (l.35-36) : Hitler serait la seule personne capable de relever l’Allemagne si elle s’effondrait puisqu’il est considéré comme « unique ». Il entretient un lien fort avec la nation allemande. Dans son culte de la personnalité, Hitler est vraiment le « père » de la nation allemande. Le 20 mars 1933, au cours d’une grandiose cérémonie de propagande, Hitler proclame l’avènement du Troisième Reich, auquel il promet une durée de « mille ans ». Il s’agit là encore une fois, d’une façon de montrer son dévouement et sa protection envers la nation allemande et la terre allemande. Les lignes 35 à 39 du document 3 le rappellent également : « La profonde connaissance de l’ordre du monde fait la force de l’idée du Führer, qui déverse sur nous une volonté inébranlable de maintien de notre Reich ».

En quelques années, Hitler s’est de fait identifié à la nation, canalisant au profit de sa personne, le sentiment patriotique, même de citoyens réservés envers le nazisme. Le salut hitlérien devient obligatoire pour tous les Allemands.

L'aspect de « religion séculière » revêtu par le nazisme a séduit aussi nombre d'Allemands. C’est par cet aspect là que s’affirme la religiosité, la sécularisation de ce régime totalitaire. Bien qu’Hitler soit antichrétien, il a fait du nazisme, une religion politique, une religion civile.

Une symbolique religieuse ainsi qu’une imitation religieuse assez marquante se retrouve dans chacun des trois documents de notre corpus. Hitler donnait beaucoup de crédits à cet aspect de son idéologie nazie. Le premier document dans son intégralité, n’est qu’une pure représentation de textes religieux. C’est ici la symbolique la plus marquante car comme indiqué dans la première partie, la distinction Hitler/Dieu n’est rien de plus que la marque d’une religion séculière, le nazisme essaie d’imiter la religion. Le document 2 accentue cette idée par un très grand nombre de termes religieux comme « sacrement » (l.5) ; « les prières de la Messe » (l.17) ou encore, « salut éternel » (l.26). Ces termes religieux révèlent la volonté d’Hitler de faire du nazisme une religion civile. Il est question dans ce texte « d’atmosphère sacrée » (l.15) : tout est rapporté à un moment ou à un autre, à la religiosité. Plus encore, « la gloire de la nation est supérieure à la révélation de toutes les religions » (l.12-13). Le nazisme se tient d’abord sur un pied d’égalité avec la religion mais là, il prône la supériorité de la nation allemande sur toutes les religions révélées. Hitler ne veut même plus imiter le religieux, il veut se sentir au-dessus de lui. D’ailleurs, dans ce texte, « nulle consécration sacerdotale n’atteint la puissance de la prière silencieuse, ciselée dans la pierre, de cet homme unique » (l.31 à 35). Il faut comprendre, là encore, que, si la prière d’Hitler est plus puissante que n’importe laquelle des consécrations sacerdotales, il se place alors au-dessus de n’importe lequel des évêques qui pratique ces consécrations. Il surplombe encore la religion, il fabrique lui-même une religion du nazisme où il en est le chef spirituel. Un emprunt à la codification religieuse est opéré. A deux reprises, le terme de « foi » est employé, d’abord à la ligne 30 (« consumé par la foi de ses camarades »), puis, à la ligne 49 (« notre foi »). Il s’agit de la « foi » en une religion, celle du nazisme, la foi de la communauté des fidèles d’Hitler, de ses partisans. Et c’est pourquoi, « Le Führer lève sa main pour un salut éternel » (l.26). Si l’on suit bien la logique de ce raisonnement, si l’on reste dans le cadre de cette religion civile, le fameux salut nazi, lorsqu’il est pratiqué par Hitler devant tous ses partisans comme c’est le cas dans le document 2, peut être considéré comme une bénédiction, pour le salut de l’âme après la mort. D’ailleurs, « Sieg-Heil ! » répété trois fois à la ligne 54 du document 3 veut dire « Victoire et Salut ». Ce même document nous apprend aussi, que bien que les allemands ont foi en le nazisme, ils ont foi en l’Allemagne elle-même. Pour ainsi dire, il s’agit là d’une religion séculière vraiment remarquable et forte : « L’Allemagne est notre foi ! » (l.51) ; « sainte foi allemande » (l.66) ; « Allemagne, sainte parole, ô toi, pleine d’éternité » (l. 91-92).

Les documents 2 et 3 illustrent parfaitement l’idée de commémoration et représentation : symbole de la religion civile. Dès 1924, la propagande national-socialiste, donne au putsch manqué du 9 novembre 1923, une dimension héroïque et mystique qui s’amplifie encore après l’arrivée des nazis au pouvoir. A partir de 1933, se déroulent chaque année à Munich, des commémorations à la mémoire des victimes nazies du putsch qui deviennent de véritables martyrs de l’Allemagne

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