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Guernica - P. Picasso

Par   •  11 Avril 2018  •  1 023 Mots (5 Pages)  •  474 Vues

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La composition et les personnages:

Au premier plan, un homme est démembré, décapité, la bouche ouverte. Sur la gauche, une femme tient un enfant. On voit, au-dessus, un taureau et au centre du tableau, un cheval blessé, la bouche béante. Sur la droite, un homme lève les bras vers le ciel.

Les personnages ont tous la bouche ouverte et regardent le ciel:

- un homme au premier plan a le corps morcelé, il tient une épée;

- la mère tient un enfant mort dans ses bras;

- le taureau observe la scène, de haut;

- le cheval blessé semble hurler;

- une colombe, entre le taureau et le cheval, s'efface dans l'obscurité;

- des femmes sur le côté droit regardent la scène, effarées;

- le personnage sur la droite a les bras levés vers le ciel.

Interprétation:

L'esthétique cubiste:

Guernica appartient à l'esthétique cubiste, que le peintre a adoptée à 26 ans, en 1906. Elle est marquée par l'influence des arts grec et africain, ainsi que par l'oeuvre du peintre Paul Cézanne. Picasso montre toutes les facettes de chaque personnage à plat, comme s'il dépliait un cube.

Le mal représenté de manière symbolique:

Picasso ne peint ni bombes ni avions dans le tableau. Il se dégage de l'oeuvre une impression dominante de chaos, traduisant la barberie de la guerre en une vision infernale. Les personnages regardent vers le ciel d'où est venu ce mal invisible. Les figures symboliques se détachent d'autant plus du désordre apparent:

- le taureau représente la force brute dans la mythologie espagnole. Figure puissante, il enveloppe la mère désespérée et ne peut qu'observer, impuissant, le massacre. Picasso utilise souvent cette figure, issue de la tauromachie, dans sa peinture;

- le cheval blessé, au centre du tableau, représente le peuple espagnol innocent, la liberté mise à mort. Une lance transperce le flanc comme le flanc du Christ sur la croix. Sa langue est pointue comme un couteau;

- la colombe, symbole universel de la paix, s'efface dans l'obscurité. Elle montre la réconciliation impossible entre les républicains et les nationalistes;

- les femmes sur le côté droit évoquent un choeur antique de tragédie.

L'expression de la souffrance:

Tous les êtres du tableau souffrent sous la lumière artificielle: aucun soleil, aucune issue, aucun espoir pour les victimes. On est saisi par l'impression de tristesse et d'horreur qui s'en dégage:

- le personnage démembré au premier plan illustre l'horreur et la barbarie de la guerre;

- l'enfant mort dans les bras de sa mère rappelle une Pietà ( la Vierge pleurant son fils mort). Elle exprime le désespoir, se yeux sont en forme de larmes. Ses seins dénudés ne nourriront plus. Sa langue est en forme de couteau. Sa douleur est universelle, tout le monde peut la partager;

- le personnage sur la droite, les bras levés, a la bouche édentée; il tombe dans les flammes, impuissant, désarmé. Il est une référence évidente au Tres de Mayo de Goya.

L'austérité du noir et blanc se prête au thème sombre et tragique du tableau. Elle rappelle le style de la presse, principale source d'information de Picasso, qui vit en France au moment du massacre.

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