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Le renouveau des idées politiques au XVIème siècle

Par   •  26 Octobre 2017  •  2 323 Mots (10 Pages)  •  493 Vues

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A) Les monarchomaques protestants

1- Théodore de Bèze (1519-1605)

Successeur de Calvin en France, il est le chef des Eglises réformées de France et a écrit Du droit des magistrats sur leurs suets (1575) où il explique que le pouvoir est de nature contractuelle. Le pouvoir est un contrat passé entre le roi et ses sujets, l’origine et la légitimité du pouvoir découle de ce contrat, le contrat est basé sur la bonne foi, la raison et l’équité et si le roi ne gouvernent pas selon ces bases c’est qu’il est un tyran qui rompt le contrat et le peuple peut entrer en rébellion contre lui et même à faire appel à une puissance étrangère. Cela justifie selon lui les guerres de religion qui font rage en Europe pendant le 16ème et 17ème siècle.

2-François Hotman (1524-1590)

Professeur de droit, et a écrit un ouvrage La franco Gallia (1573) où il développe l’idée que c’est le peuple qui délègue son pouvoir au roi et que par conséquent le peuple garde sa souveraineté. C’est grâce et par le peuple(les érudits, ceux qui gouvernent avec lui) que le prince exerce son autorité sur l’Etat. L’autorité royale est alors déléguée, concédée par le peuple, l’autorité royale est partagée entre les différentes institutions et elle est temporaire (peut être retirée).

B) Les monarchomaques catholiques

Ils sont une minorité et appartiennent au mouvement de la Sainte ligue. Ils développent les mêmes idées que les protestants : la nature du pouvoir est un contrat entre le roi et les sujets. Mais pour eux, si le roi est un tyran, ils prônent le tyrannicide ce qui les arrange car si le monarque n’est pas en adéquation avec les nobles, ils peuvent le tuer et mettre à sa place quelqu’un de plus en accord avec leurs intérêts.

1- Jean Boucher (1548-1645)

Prieur de la Sorbonne, il a écrit De la juste abdication d’Henri IV (1590) où il résume les thèses monarchomaques :

- le peuple est dépositaire de la souveraineté, il fait ou défait les rois. C’est son droit inaliénable

- La transgression du contrat doit entrainer un tyrannicide ou régicide et comme ils sont catholique, les monarchomaques peuvent faire appel au pape (contre-pouvoir) car le roi est soumis au pape et à la loi divine.

Tous s’accordent donc que le pouvoir royal est limité dans sa source et son exercice et qu’il est possible de le sanctionner : destitution (protestants), régicide (catholiques). C’est contre les monarchomaques que Jean Bodin imagine son système de monarchie pure

III) Les utopistes

Le premier utopiste est Platon. Les utopistes apparaissent au 16-17ème pour critiquer les institutions du moment sans risquer la censure

1-Thomas More (1478-1535)

Anglais, ami d’Erasme, il est célèbre pour 3 raisons : il a été Chancelier en 1529 et 1532 ; il est juriste, professeur de droit et avocat ; et humaniste donc très apprécié dans les salons. Il quittera son poste de

Thomas More va critiquer la société anglaise et constate ses défauts. En 1516, il propose des changements dans un livre Utopie. Le mot utopie est inventé par More et vient du grec U-Topos (négation + lieu). Dans ce livre, il crée une société parfaite mais dans une deuxième lecture on aperçoit des ressemblances entre l’Angleterre et son utopie : c’est une île, il y a 54 cités (54 comtés en Angleterre … Néanmoins, il prétend que ce n’est que de la fiction. Il décrit une société basée sur le mérite, l’égalité politique et le droit. Elle est basée sur l’élection (charges électives). Aucun avantage donné par l’argent ou la naissance. Au niveau de l’organisation : elle est pyramidale avec un caractère démocratique et la base de tout est la famille. Le chef de la famille est le père. Il y a 30 familles qui se regroupent ensemble (plusieurs groupes de 30 familles) et chaque groupe de 30 va élire un philarque qui sera leur chef. Les 10 philarques élisent des protophilarques qui forment le Sénat. Le peuple donne au Sénat une liste de 4 noms parmi les élus (philarques et protophilarques) qui choisira dans cette liste un Prince.

Il y a une complète égalité sociale, une communauté des biens car More rejette la propriété privée source de division donc chacun travaille pour les autres, on partage ses repas en commun. Même les maisons sont tirées au sort et changent d’occupants tous les 10 ans. Il existe un service public de santé (médecins pour tous, More est pour l’euthanasie pour libérer la société de charges inutiles). Au niveau de la justice, il existe un Code pénal, et un châtiment plus terrible que la mort pour les criminels : l’esclavage donc ils seront utiles à la société (More est contre la peine de mort).

Il fait une critique de l’Etat anglais et de son système socio-politique sous Henri VIII. Si l’Homme accepte des institutions sociales fondées sur une morale politique saine, il mènera une vie paisible et heureuse. More instaure une politique d’espoir contrairement à Machiavel (politique de la contrainte). Thomas More, c’est la charité chrétienne traduite politiquement.

2-François Rabelais (1494-1553)

Etait un prêtre originaire de la région de Tours, médecin, humaniste et philosophe. Il a décrit une utopie dans son ouvrage Gargantua (1532) qui raconte l’histoire d’un prince géant qui cède à ses plaisirs et la façon dont il est éduqué pour qu’il devienne meilleur. A la fin de l’œuvre on trouve une cité idéale, l’Abbaye de Thélème dans laquelle se retrouvent hommes et femmes vertueux où ils sont éduqués, ont la connaissance, la culture et savent lire et écrire. La devise de la cité : fay ce que tu voudras en fonction de ce que la volonté divine t’inspire. Il y a donc un cadre toléré par la religion chrétienne, ce n’est pas l’anarchie.

Il existe pourtant une certaine liberté, l’Abbaye n’est pas isolée c’est un château de la Renaissance. Il n’y a pas d’obligation au travail. Pour Rabelais, l’Homme est naturellement bon, il valorise donc naturellement la connaissance, l’éducation et l’érudition. C’est l’émulation vers le bien qui anime les individus. Les gens sont bien nés et instruits par nature

3-Tommasco Campanella (1568-1639)

Moine

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