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Commentaire Michel Ier de Rhangabé

Par   •  3 Juin 2018  •  3 875 Mots (16 Pages)  •  475 Vues

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Cet extrait peut nous faire questionner sur les processus d’installation de la famille de Michel Ier au pouvoir, ainsi que sur l’insistance avec laquelle Théophane nous fait parvenir les dons de ce dernier aux institutions ainsi qu’aux citoyens de son empire. Nous pouvons donc nous demander, en quoi l’arriver de Michel Ier de Rhangabé au pouvoir, marque un changement de politique par rapport aux derniers empereurs byzantin Nicéphore Ier ainsi que son fils Staurakios et si ce changement est justifié.

- Les processus d’installation de Michel Ier au sommet de l’empire Byzantin ainsi que ceux de sa famille

Il faut cependant, revenir aux empereurs Byzantins précédents pour comprendre le contexte dans lequel Michel Ier est installé au pouvoir. En effet Michel Ier arrive au pouvoir après Nicéphore Ier, qui fut empereur de 802 à 811 puis de son fils, Staurakios qui fut empereur durant deux mois. Le nouvel empereur arrive donc après le règne de Nicéphore Ier qui a régné sur une période de 8 ans. Ce dernier avait engagé une politique forte au sein de l’empire Byzantin (nous le verrons plus tard), et était en guerre contre les Bulgares. Cette guerre commença sous le règne de Constantin V en 762 lorsque Teletz un anti-byzantin accéda au trône bulgare. Cette guerre se poursuivit jusqu’à Nicéphore, qui arriva au trône tout comme Michel Ier en ayant une situation de guerre à gérer. C’est en menant la bataille de Pliska au printemps 811 (capitale Bulgare, que ce dernier incendia), qu’il fut tué par le khan Kroum, alors à la tête des armées Bulgares. C’est ainsi que l’empire revint à son fils Staurakios, qui était tout comme son père, présent lors de cette bataille, mais il fut gravement blessé par un coup d’épée, comme nous le montre le texte « à la suite sa blessure fatale, Staurakios » (l. 39.) ce qui lui paralysa le dos. Alors les hauts fonctionnaires de l’État ainsi que le patriarche Nicéphore, qui est à ce moment, l’autorité suprême de l’Église orthodoxe, puisqu’il est dignitaire de l’Église de Constantinople, s’inquiètent de l’état de santé de Staurakios « au désespoir engendré par son état de santé » (l.7-8.). Staurakios fut alors, contraint d’abdiquer en faveur de son beau frère Michel Ier de Rhangabé, non sans revendiquer son mécontentement « Staurakios se mit en rage et ne se soumit pas à Michel » (l.8-9.).

Nous pouvons à présent revenir sur l’installation de Michel Ier sur le trône, en effet, Théophane commence dès la première ligne de ce texte, par la proclamation de Michel Ier « empereur des Romains » (l.2.). Théophane nous livre directement une indication de la période à laquelle Michel Ier est proclamé empereur, « le 2 octobre de la 5e indiction, un jeudi, à la première heure » (l.1.), celui-ci nous livre une date précise puisque ceci est dans l’esprit d’une chronique qui se doit de raconter chronologiquement les évènements, nous pouvons aussi remarquer qu’il donne l’année sous forme d’indiction. En effet les indictions sont rentrées dans l’Empire Romain au IIIème siècle, par le biais d’une réforme de l’imposition, qui base celle-ci, sur les revenus ainsi que sur les possessions d’un citoyen de l’empire. Cette imposition était à la base actualisée tous les cinq ans, puis sous Constantin Ier (empereur romain de 306 à 337) en 312, tous les 15 ans. La première mention d’une année en indiction se déroule aussi sous le règne de Constantin Ier, en effet cela était plus pratique que la mention du nom des consuls pour désigner l’année, ainsi cela persista sous l’Empire Byzantin. Il faut aussi savoir que le début d’une indiction se situe le 1er septembre.

Nous apprenons ensuite, que Michel Ier est désigné comme étant un curopalate et qu’il fut proclamé empereur à l’Hippodrome « le très pieux curopalate Michel fut proclamé empereur des Romains à l’Hippodrome » (l.1-2.). Le terme « curopalate » est à la base une fonction de la cour impérial byzantine, puis sous Justinien Ier (empereur byzantin de 527 à 565), qui le confère à son neveu Justin II (empereur de 565 à 578), la fonction de curopalate devient un titre des plus prestigieux, réservé aux membres de la famille impériale. En effet Michel Ier fait parti de la famille impériale, puisque il est marié à la fille de Nicéphore Ier, Prokopia.

Quand à l’Hippodrome, il fut construit par Septime Sévère (empereur romain de 145 à 211) et fut achevé par Constantin Ier pour sa nouvelle capitale Constantinople. Ce monument se situe au centre de la capitale, c’est le lieu de vie social et politique par excellence comme nous le voyons ici, puisque la proclamation de Michel Ier se fait devant les citoyens de Constantinople. Ce dernier est couronné empereur « par l’ensemble du sénat » (l.2.), en effet c’est le Sénat byzantin qui proclame les empereurs. Cette institution n’a plus de grand rôle politique car depuis la chute de l’Empire romain d’occident le 4 septembre 476, elle ne peut plus rédiger les lois, ainsi que rédiger les constitutions, car ce rôle est maintenant attribué à l’empereur. Cependant il détient encore le pouvoir de proclamer des empereurs, même si ce n’est qu’une fonction symbolique. Théophane cite aussi la présence des « tagmata » (l.3.) à la proclamation. Les tagmata sont à la base des unités tactique de l’armée byzantine, c’était une armée permanente et populaire territoriale, mais Constantin V mis en place des réformes, qui placèrent ces unités sous l’autorité direct de l’empereur, elles furent ainsi mobiles et loyales à l’empereur et furent désormais stationnées à Constantinople. Leurs présences à cette proclamation, montre leurs importances et leurs loyautés envers le nouvel empereur. Ainsi la présence du Sénat, des tagmata et du peuple légitimisme l’empereur et fait office d’une triple élection symbolique.

Par la suite, Théophane nous renseigne sur le couronnement de Michel Ier, en effet celui-ci est « couronné par le patriarche Nicéphore à l’ambon de la Grande Église » (l.10-11.). Le couronnement d’un empereur ne lui donne pas de pouvoir supplémentaire puisqu’il est déjà empereur de part sa désignation, mais cela fini de le légitimer vis à vis de l’Église. Théophane par la métaphore de « Grande Église », désigne l’église Sainte Sophie qui fut construite par Constantin Ier en 330 et consacrée en 360 par Constance II (auguste de la partie orientale de l’empire romain de 337 à 361). Mais l’église décrite par Théophane ici, est la rénovation de cette dernière, opérée par Justinien qui prit fin en 537. Théophane passe ici, sur tout le cérémonial qui

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