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Les chevaliers à Rome

Par   •  27 Novembre 2018  •  2 268 Mots (10 Pages)  •  350 Vues

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Les symboles vestimentaires les distinguent du reste de la société et montrent bien le prestige de l'ordre équestre. De plus, après le recensement a lieu une cérémonie réservé aux chevaliers, c'est la « recognitio equitum » (l'examen des chevaliers). C'est à ce moment que les magistrats supérieurs, après un défilé, remettent le cheval public aux chevaliers. On voit donc ici une distinction sociale par la particularité de leur intronisation dans les centuries, qui n'existe pas de manière aussi marqué dans les autres centuries. Ainsi, après leur avoir remis le cheval, les chevaliers reçoivent aussi une somme pour son entretien, ce qui apparaît comme étrange alors qu'ils sont les plus riches. C'est une nouvelle fois un signe de distinction, ils sont considérés comme les protecteurs de la cité.

B) Le chevalier-publicain dans l'économie romaine

Cet ordre s'insère donc dans l'économie romaine. Ils jouent un rôle important auprès de l'état. En effet, celui-ci met en place un système spécifique pour la levée d'impôt, pour fournir les armées et pour la construction ou la rénovation de bâtiments publics : ce sont les contrats publics. Tout hommes ou société (regroupement de plusieurs hommes qui s'associent) qui passe ce genre de contrat avec l'état est appelé « publicain ». Tout homme libre est autorisé à contracter de cette manière avec l'état. Les sénateurs se voient interdire plusieurs rôles économiques, dont le fait de passer ces contrats et commercer, mais ce n'est pas l'exclusivité des chevaliers, bien qu'on en retrouve beaucoup dans ces affaires : ils sont appelés « chevalier-publicain ». Ils sont privilégiés par l'état pour leur fortune car celui-ci demande des garanties prenant la forme d'avances monétaires. Ainsi, les chevaliers-publicains peuvent former des sociétés pour financer de grands projets extrêmement coûteux. D'après Claude Nicolet, l'état applique une double sélection, financière et morale. Il favorise ainsi les chevaliers.

- Les chevaliers : de grands commerçants

Les chevaliers ont aussi une importance dans l'économie en pratiquant les activités mercantiles et banquières : ils sont alors appelés des « negotiatores ». Ce terme regroupe toutes les catégories sociales s'adonnant à ce genre d'activité, excepté les sénateurs après 218 av. J.C et le vote de la loi Claudia qui interdit aux sénateurs et à leurs descendants tout commerce maritime.Les chevaliers s'emparent donc de ce domaine, bien que nous y trouvions aussi des plébéiens. Ils commercent avec les régions conquises, important du blé numide ou des esclaves. Mais les chevaliers représentent une partie mineure de ces « negotiatores », et ils commercent surtout dans les domaines importants et fructueux, notamment le trafic d'argent. Cette présence est le fait de leur grande richesse, accumulée au fil des conquêtes et des pillages, qui leur facilite le commerce important. Mais leurs relations privilégiées avec le Sénat entre aussi en jeu.Leur place sociale fait donc qu'on leur confie ces rôles économiques. Mais les chevaliers ne s'opposent pas à la nobilitas, ce sont aussi de grands propriétaires fonciers. Cicéron rapporte le cas de C.Rabirius Postumus, un chevalier très présent dans le commerce. Mais il possède aussi des propriétés, sur lesquelles il fait pousser de la vigne pour vendre le vin.

Les chevaliers ont donc un statut social spécifique. Ce statut, reconnu par tous, leur permet un accès facilité à des postes économiques. Mais ils ont aussi un poids important dans la politique et l'administration de la cité.

- L'importance politique et administratif des chevaliers

A) Le système servien

Les chevaliers dominent le système servien, qui fonctionne en répartissant les hommes par la richesse dans des centuries. Ces centuries ont une fonction électorale et font partie des comices centuriates. Les chevaliers faisant partie des premières centuries, leurs voix sont plus importantes lors des votes. En effet, chaque centurie compte pour une voix, et elles votent une à une jusqu'à ce qu'une majorité soit atteinte. Avantagés par leur place, les chevaliers peuvent ainsi favoriser un candidat ou une loi et donc influer sur la politique romaine avec la nobilitas. D'ailleurs, ce groupe ne s'oppose pas à la nobilitas : les deux groupes ne sont pas fermés, ce qui empêche un antagonisme fort. Ainsi, certaines familles de la nobilitas ont des enfants dans l'ordre équestre, ou d'autres membres, qui accéderont aux magistratures plus tard. Claude Nicolet développe plusieurs exemples montrant ceci, dans le cas de C.Curtius. C'est un chevalier-publicain. Son fils devient sénateur et il est lui-même le beau-frère d'un sénateur. L'exemple de C.Fannius est aussi éloquent. C'est un chevalier redemptor (qui s'occupe de la construction ou rénovation de bâtiments publics), et il est frère d'un sénateur, Q. Titiinus. L'accès à la nobilitas ne se fait pas que d'un sens, les enfants de chevaliers peuvent en effet devenir membre de ce groupe. C'est pourquoi les deux groupes ne s'opposent pas réllement.

B)La place des chevaliers dans les magistratures et dans l'administration

Normalement pour faire partie des centuries équestres, il faut un revenu de 400 000 sesterces, ne pas exercer de métier infâme et refuser d'exercer toute magistrature. Mais les chevaliers ont un rôle dans l'armée. Ils peuvent en effet accéder aux magistratures militaires, dont la plus prestigieuse est le « primores equituum », le maître de cavalerie. Ils ont donc un rôle crucial car ils dirigent une grande partie de l'armée, ce qui est important dans le contexte d'expansion de Rome à cette période.Ils se sont aussi vus attribuer une fonction judiciaire très importante. En 123 av. J-C, Caïus Graccius leur donne la fonction de juré, avant réservé aux sénateurs. D'ailleurs, c'est à partir de là que l'on marque réellement l'émergence distincte du statut de chevalier : c'est un judicateur. Cette attribution représente une force politique car ils jugent des magistrats, personnes avec qui ils se partagent l'administration. On voit donc un affaiblissement de l'aristocratie sénatoriale. L'ordre équestre devient un « ordre de juges » (C.Nicolet).C'est à ce moment que commence le conflit

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