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LES INSTITUTIONS ET LA VIE POLITIQUE A ATHENES A L’EPOQUE CLASSIQUE (Ve-IVe SIECLES)

Par   •  22 Août 2018  •  4 929 Mots (20 Pages)  •  445 Vues

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- La politique consiste d’abord selon Protagoras dans l’art de défendre la cité contre les ennemis et d’assurer des liens d’amitié et de solidarité entre les citoyens, en particulier par la justice. La politique consiste aussi en la gestion d’un certain nombre d’affaires communes comme les affaires sacrées, les ressources et les dépenses et, selon les mots de Périclès, à mettre la cité à même de se suffire en tout, en particulier en céréales car Athènes est loin de pouvoir se nourrir à partir de son propre territoire.

- C’est donc l’idéal de l’autarcie qui devient au centre des préoccupations de la cité parce qu’il est le garant de l’autonomie de la communauté civique. Le politique détermine donc l’économique qui doit être au service de la communauté et non l’inverse.

- A Athènes, la question de la guerre est décrétée ; les ambassades retiennent une grande partie des avis du peuple et des magistrats dont les plus importants sont les stratèges.

- Le fonctionnement de la justice est aussi primordial pour la liberté des citoyens : des tribunaux populaires permettent à chacun de participer au pouvoir judiciaire. Ainsi, la démocratie est fondée à la fois sur le pouvoir de la majorité du peuple assemblé (sens strict de la démocratie) et la possibilité pour chaque citoyen de participer également aux différents organes de l’Etat (isonomie et isègoria qui est l’égalité de parole).

- Comme l’appareil d’Etat est assez réduit, le citoyen est appelé à prendre des responsabilités pour veiller aux intérêts de la collectivité, en particulier en ayant l’initiative des actions en justice. La première institution qui caractérise ces pouvoirs collectifs est l’assemblée du peuple.

L’assemblée du peuple

- Le peuple (démos), assemblé, est souverain.

- La démocratie est une démocratie directe. Tous les citoyens majeurs peuvent y participer, même si certains ne le font pas. Pour les décisions importantes, un nombre de 6000 votants est exigé. S’agissant de la population civique, le nombre des citoyens a varié (de 25 000 à 50 000 au Ve siècle et de 20 000 à 30 000 au IVe siècle). Ce régime politique athénien est donc l’affaire d’une minorité de la population. C’est parce qu’il exclut une majorité de la population (femmes, esclaves, étrangers, métèques), que ce régime politique devient une affaire exclusivement athénienne et rend les citoyens jaloux de leurs droits et de leurs privilèges. Ainsi Cornelius Castoriadis, philosophe grec contemporain dit que ce régime politique n’est pas du tout un régime universel. Par contre, l’universel est à chercher du côté de la philosophie.

- Au début du IVe siècle, pour encourager la présence des citoyens, fut instituée une indemnité de présence (misthos ekklesiastikos) d’une puis deux, puis trois oboles. S’agissant de ce misthos, les interprétations sont nombreuses. D’abord la cité redistribue en quelque sorte une partie de sa richesse au profit de la communauté civique, en particulier aux citoyens les plus pauvres. En octroyant ce salaire, Athènes cherche à affranchir les citoyens des contraintes matérielles. Certains historiens pensent que le fonctionnement de ce mithos ekklesiastikos se fait grâce à l’abstention des citoyens, un phénomène devenu visible au début du IVe siècle.

- Plusieurs voies se sont élevées contre cette institution. Ainsi, Platon considère ce misthos, et par extension, tous les autres, comme un signe de la corruption de la communauté civique car il considère que quand on fait de la politique, quand on exerce le pouvoir, on doit écarter toutes les considérations matérielles et financières parce que faire de la politique, être citoyen, c’est d’abord défendre sa cité avant de défendre ses intérêts particuliers. Platon ne s’arrête pas là. Il considère qu’en octroyant des misthoï aux citoyens, on ne fait que renforcer des citoyens incompétents et un régime où triomphe donc les non-experts en politique car selon Platon, la politique est une science donc seule une minorité éclairée peut la détenir.

- A l’Assemblée, le peuple se prononce sur des propositions faites par n’importe quel citoyen et qui normalement ont déjà été approuvées par le conseil des 500, la Boulè. Tout citoyen, en le demandant, peut intervenir à l’assemblée. Mais dans ce processus de parole et de vote, ce sont surtout les magistrats en vue, les stratèges (au Ve siècle) et les orateurs (IVe siècle) qui influencent l’auditoire. Par son vote, le peuple suit souvent celui qu’il considère comme son dirigeant du moment, son démagogue qui était en quelque sorte le chef de la majorité. Ce point montre aussi les limites de la souveraineté politique du peuple parce qu’il est vrai qu’on constate l’importance de quelques figures politiques exceptionnelles comme Périclès (en apparence, c’est une démocratie, mais en réalité, c’est un homme politique qui gouverne : Périclès, selon Thucydide).

- A l’assemblée, les votes se font à main levée. Au Ve siècle, l’Assemblée vote aussi bien des lois que des décrets. Mais à partir de 403-402, le vote des lois est réservé aux nomothètes et les décrets votés doivent être compatibles avec les lois. Les décrets peuvent concerner les affaires militaires et étrangères, les honneurs décernés aux citoyens ou étrangers zélés envers le peuple. L’assemblée élit aussi des magistrats.

Le tribunal : l’Héliée

- Les juges sont des jurés recrutés par tirage au sort pour un an à raison de 600 par tribus parmi les citoyens volontaires de plus de 30 ans. L’ensemble des 6000 juges forme l’héliée. Mais il faut savoir qu’ils ne sont qu’exceptionnellement tous réunis que pour un procès. Et chaque jour, en fonction des besoins, ils peuvent être répartis en divers tribunaux de 201, 401, 501, 1001, 1501, 2001, 2501 juges selon la cause jugée, privée ou publique, et la peine encourue.

- Le procès ne peut durer plus d’une journée. Périclès institua une indemnité de présence, le misthos héliastikos. Les procès étaient instruits par les différents archontes selon la compétence de chacun. L’accusateur, toujours simple citoyen, agissait ou bien en tant que parti lésé (dans un cas de figure de cause privée : une dikai) ou bien pour l’intérêt commun (cause publique : une graphai).

- L’héliée exerce aussi un grand pouvoir politique à cause de l’abondance des procès à caractère politiques, en particulier, la graphè paranomôn, accusation de proposer un décret illégal.

- Il y a aussi des procès concernant

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