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La violence cas

Par   •  13 Mars 2018  •  3 086 Mots (13 Pages)  •  451 Vues

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Mais, si l’homme est un être de désirs, il est également un être raisonnable et c’est pourquoi, parallèlement, il redoute la violence d’autrui qui peut s’emparer de son désir le plus cher : son désir de vivre. C’est ce désir de vivre, se transformant, face à la violence d’autrui, en crainte de la mort, qui pousse l’homme à pactiser.

Il ne se passe rien d’autre lorsque les hommes élaborent et adoptent des lois, ils renoncent à utiliser leur propre violence et se protègent en même temps de celle d’autrui.

Malheureusement, nous le constatons, la violence ne disparaît pas avec la création de lois. Les lois n’existent que pour tenter de gérer cette violence, née du fait de notre vivre en société.

Freud a une autre thèse, il explique la violence à partir de la théorie du refoulement. Il y a une relation intime entre la violence et la frustration. L’explosion émotionnelle de la violence manifeste brutalement la frustration, le fait de refouler un désir dans l’inconscient créé de la répression.

Dire que l’homme est violent par nature, parce qu’il abrite en lui des pulsions instinctives et dire que l’homme est violent parce qu’il porte en lui une somme de souffrance et de frustrations n’a pas le même sens. Dans le premier cas l’homme est considéré comme un loup qui n’est qu’artificiellement poli par la civilisation, un être dont nous devons nous méfier car la violence qui est en lui peu à tout instant resurgir.

Par contre, si la violence n’est que le résultat d’un processus de frustration, l'expression émotionnelle d’une souffrance, alors, elle pourrait être ôtée du cœur de l’homme. Une éducation est possible qui permettrait de résoudre la violence dans les relations, de la traiter avant même qu’elle ne puisse se manifester.

Quant à Sartre, il considère qu’un facteur essentiel de la violence a été omis dans l’histoire de la philosophie : le facteur historique. C’est pourquoi, dans la Critique de la raison dialectique, il choisit d’analyser la violence dans la perspective de l’histoire.

Tous les besoins de l’homme ne peuvent, en effet, être satisfaits. Les matières premières, nécessaires à la reproduction de la vie, sont sur notre globe en quantité limitée et insuffisante. Cette rareté et cette pénurie constituent une donnée de base de notre existence. Le manque ou la peur de manquer pousse au combat, et nous entrons en conflit pour survivre.

Or, même quand cette rareté tend à disparaître ou à s’effacer de notre champ historique, elle continue à hanter profondément le cœur de l’homme, angoissé par le manque toujours possible. Cette angoisse, profondément intériorisée en nous-mêmes, est la source fondamentale de la violence.

Mais alors, les rapports humains sont-ils nécessairement des rapports de force, des relations conflictuelles, derrière lesquels couverait la violence, pour exister chaque être devrait s’affirmer contre un autre, s’avèrerait-elle fondamentale ou seulement récurrente dans l’histoire de l’humanité.

Les sociétés préhistoriques n'ont pas été plus pacifiques que les civilisations plus récentes. Elles ont connu des crises et des tensions comme toutes les sociétés. Comme en attestent certaines gravures rupestres, elles ont pratiqué meurtres, violences et exécutions.

Alexandre brûlait les villes insoumises et leurs milliers d'habitants. Les armées égyptiennes, perses ou grecques quand elles envahissaient un pays, pillaient, rasaient les villes, torturaient... Les Romains auraient même inventé les chambres à gaz en asphyxiant quarante-cinq mille Gaulois dans des grottes sans issus. Les croisés d'Europe égorgeaient tous leurs prisonniers et exterminaient les populations avant les pillages. Plus près de nous, depuis Napoléon jusqu'au début du XXe siècle, les opérations militaires en Europe ont fauché dix millions d'hommes. Le 20ème siècle fut, sans nul doute possible, le siècle le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité.

De nos jours, on assiste à un développement sans précédent d’une technologie de la violence et d’un arsenal de la mort. L’arsenal contemporain de la violence se caractérise par sa diversité et sa sophistication. D’ailleurs les nations de la planète sont hiérarchisées selon leur potentiel de destruction massive. On parle ainsi de superpuissances, de puissance et puissances faibles.

Le XX è siècle a inventé la "guerre propre". La puissance technique fait de la guerre une sorte de jeu vidéo que l’on peut commander à des milliers de kilomètres du lieu des combats, jeu violent, mais bien réel.

Dans ce contexte, il y a comme un retour à l’état de nature, avec sa loi de la jungle au niveau des relations internationales ; d’où les ingérences des superpuissances et puissances dans les affaires intérieures des puissances dites faibles.

Néanmoins, la violence n’est pas toujours négative. Dans nos sociétés, certaines violences ne sont pas considérées comme mauvaises, paraissant justes ou justifiées puisqu’elles appartiennent à la catégorie de la légitime défense. Il parait cohérent de soutenir que la contre violence est l’unique violence acceptable, comme la guerre de libération ou la légitime défense. Toute violence justifiable est une violence seconde qui fait suite à une violence première. La violence, justifiée par la défense de certaines valeurs liées à la personne humaine ou à la société peut se révéler positive et constructive, voire rigoureusement indispensable. En effet, devant l’oppression du droit l’homme aliéné doit s’affirmer par la lutte pour la reconquête de sa liberté. La violence est pour lui une arme de libération.

Sans doute n’existe-t-il pas de guerre « juste », mais il existe des guerres et des actes de violence justifiables et conformes à des valeurs éthiques, comme la révolte ou encore la révolution.

La violence serait-elle la seule capable de mettre fin à la violence ou bien la non violence est elle une alternative ?

Dans les faits, la non violence reste assez inefficace, même en ayant l’envergure d’un Gandhi et de vouloir changer le monde avec des mots, le résultat reste malheureusement peu probant :

Socrate : condamné à boire la ciguë ; Jésus, condamné à mort ; Gandhi : assassiné ; Martin Luther King : assassiné ... la liste est longue.

Le recours à la violence est souvent nécessaire pour faire cesser une violence injuste. On ne peut se passer de la violence pour

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