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Toilette en psychiatrie

Par   •  14 Février 2018  •  2 140 Mots (9 Pages)  •  743 Vues

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par les jambes. Après avoir terminé, je lui tends un autre gant en lui expliquant qu’il allait lui servir pour faire sa toilette intime. Je me mets à nouveau en retrait afin d’accorder à la patiente toute l’intimité dont elle peut, à mon sens, avoir besoin. Je l’aide ensuite à attraper le pommeau de douche et la laisse se rincer seule jusqu’à ce qu’elle sollicite mon aide pour sortir de la douche.

J’avais au préalable préparé la chaise de douche en la positionnement à proximité de la sortie de bain, et en ayant disposé une serviette sèche sur le siège de la chaise. Sachant la patiente frileuse, je lui mets une des deux autres serviettes sèches sur le dos avant de l’aider à sortir de la baignoire, en lui expliquant que c’était pour lui tenir chaud. Une fois la patiente sortie de la baignoire, je l’aide à s’asseoir sur la chaise et je lui tends la troisième serviette pour qu’elle puisse se sécher le haut du corps. Elle continue en se séchant les jambes, puis les pieds. Elle me demande de la soutenir lorsqu’elle se relève, et réclame mon aide pour sécher son dos et l’arrière des cuisses. Après cela, Mme H. récupère la serviette disposée sur le siège de la chaise pour sécher ses parties génitales. Très rapidement, Mme H. se plaint de douleurs aux hanches et demande de se rasseoir. Je lui tends donc ses habits propres, l’assiste partiellement pour l’habillement et Mme H. me remercie pour mon aide. Je lui explique que l’équipe soignante et là pour l’accompagner si elle en a besoin, pour la toilette comme pour les autres actes de la vie courante. Après ce cours échange, elle me dit vouloir retourner dans sa chambre pour se reposer. Elle récupère son savon et son linge sale qui sera ensuite étiqueté puis envoyé à la buanderie. Pendant ce temps, je m’occuper de désinfecter la baignoire, la chaise et le pommeau de douche, puis je me dirige vers le chariot de linge sale qui se trouve dans le couloir pour évacuer les serviettes et les gants usagés. Quelques minutes plus tard, je retourne voir la patiente pour m’assurer de son confort et l’inciter à achever sa toilette par les soins de bouche. Elle me dit alors se sentir beaucoup plus détendue, avoir apprécié ce bain et vouloir réitérer l’expérience le lendemain.

Je transmets cette information au reste de l’équipe soignante qui m’exprime sa satisfaction en m’expliquant que c’est un élément positif très important dans l’évolution de la maladie de cette patiente. Le fait qu’elle ait, de sa propre initiative, réclamé une nouvelle toilette pour le lendemain peut être le signe d’une prise en soins adaptée à ses besoins et à ses demandes.

J’ai tenté de maintenir au mieux l’intimité de la patiente afin de ne pas présenter la toilette comme une intrusion ou une violation de son espace personnel. C’est un élément essentiel de la toilette en règle générale, mais il me semble que ça l’est d’autant plus en psychiatrie, étant confrontée à des patients qui ont souvent une relation au corps altérée. Néanmoins, même si j’ai essayé de respecter au maximum les protocoles d’hygiènes concernant la toilette d’un patient, j’ai été confrontée aux écarts entre la théorie que nous avons étudiée à l’IFSI et la pratique que j’ai pu observer au sein de ce pavillon. Je me trouve en effet dans un service où le risque infectieux est bas, les patients ne présentant pas pour la majorité de pathologies somatiques. De ce fait, j’ai pu remarquer quelques dérives aux règles d’hygiène : certains patients remettent du linge porté depuis plusieurs jours après la toilette, la salle de bain n’est pas toujours désinfectée après le passage d’un patient, ou bien le même gant est utilisé pour laver tout le corps.

Avoir assisté Mme H. dans cette toilette m’a permis de travailler sur ma façon d’aborder un patient en situation de mal-être et d’angoisse importants. Je me suis présentée face à cette patiente en détenant une certaine assurance, ce qui a du être déterminant dans la confiance que m’a accordée Mme H. Je me suis sentie capable de comprendre ses craintes et de les apaiser en proposant une solution adaptée à ses besoins.

2ème situation ou activité :

• Lieu : Au sein d’un pavillon d’admissions en soins psychiatriques, dans la chambre de la patiente puis dans la salle de bain commune du service.

• Situations ou activités vues ou réalisées : J’ai assisté seule une patiente lors de sa toilette, après avoir canalisé son appréhension et détourné son refus catégorique de pratiquer les soins d’hygiènes.

• Observations, étonnements : J’ai pu constater que les personnes atteintes de pathologies psychiatriques ne se lavent pas régulièrement, et pour certains d’entre elles refusent catégoriquement la toilette. J’ai ainsi compris que lorsque nous contraignons un patient psychotique à se laver, nous n’apportons aucune vraie réponse à ses difficultés psychiques ; nous ne faisons que répondre à nos propres difficultés. Nous nettoyons ce qui de son corps, est objet de soin et nous nous désintéressons de ce qu’il ressent de son corps, de sa façon de le percevoir, de ce dont il se défend en ne se lavant pas comme par exemple l’intrusion ou le morcellement. Ainsi, j’ai tenté de proposer une alternative à la patiente, en sous-entendant la toilette comme soin d’hygiène et en la présentant comme un soin de bien-être en l’inscrivant dans une relation d’écoute et de confiance.

• Difficultés et points à approfondir : Chaque patient étant différent, la difficulté qui m’apparait est de comprendre les besoins de chacun de ces patients en le considérant comme une personne et non pas un corps-objet. Une meilleure connaissance des pathologies psychiatriques m’est indispensable pour pouvoir comprendre les mécanismes de la maladie mentale et réussir à formuler des réponses convenables pour chaque patient. Enfin, ayant fait mon premier stage au sein d’un service à bas risque infectieux, je n’ai pas été confrontée à des protocoles d’hygiènes très stricts : je ne dois pas oublier les règles d’hygiènes énoncées notamment dans le CLIN.

• Est-ce que je me sens capable de réaliser cette activité seule ? Ayant réalisé plusieurs toilettes complètes ou aides partielles à la toilette seule, je me sens aujourd’hui capable d’assurer cette fonction seule à l’avenir, tout en sachant que je peux me référer à l’équipe soignante si j’ai une question ou un

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