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La publicité peut-elle encore avoir un aspect léger et inoffensif dans notre société ?

Par   •  6 Novembre 2018  •  2 192 Mots (9 Pages)  •  413 Vues

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En effet, ainsi, la société décide de ce qu’est la définition du bonheur. Pour notre siècle c’est la consommation. Car cette dernière n’est pas un moyen d’accéder au contentement, elle est la finalité de l’acte d’achat, elle est notre vision du bonheur. Car, oui, nous voulons être cet acteur dans cette publicité qui est au comble de l’allégresse en dégustant un yaourt nature. Nous voulons un bonheur accessible, nous voulons qu’il soit facile et quoi de plus simple que de l’acheter ? Un bonheur facile mais aussi qui se voie, qui s’affiche, qui se remarque, nous voulons qu’il soit beau aux yeux de tous et nous voulons que tous puissent le reconnaître. Pour cela, notre conception du bonheur doit être la même que celle de notre voisin. Ainsi, tout le monde saura que j’ai les moyens financiers d’être heureux et qu’importe si ce bonheur je ne l’ai pas choisi et n’ai participé que très peu à sa construction. Ce bonheur je l’ai acheté et j’en suis fier car s’il m’avait fallu le créer de mes propres idées, j’aurais dû réfléchir aux plans de construction avant de penser à la réalisation et ça, réfléchir, je ne sais plus, j’ai désappris, la société m’a lobotomisé mais ainsi je suis heureux. Pour mes enfant ce sera différent, ils n’apprendront jamais. Leur bonheur sera encore plus rapide et facile à acquérir.

Car si l’esprit critique d’un enfant n’a jamais été sollicité, il disparaît. Et le martellement publicitaire dont ils sont victime bat cet esprit critique à coups de spots de plus en plus agressif, d’affiches de plus en plus chocs, jusqu’à la soumission totale de leur raison. Certes, la publicité reste interdite à l’école et limite ainsi leur exposition mais si cela est interdit dans le lieu d’éducation des enfants c’est donc un danger identifié pour leur développement. Alors pourquoi est-il encore autorisé en dehors de cet établissement ? Nos enfants sont fidélisés au marques dès leur plus jeune âge, dans le but de devenir de parfaits petits consommateurs à l’avenir mais aussi dans celui plus immédiat de convaincre leurs parents d’acheter. Ainsi, nos enfants sont utilisés comme de véritables outils publicitaire, vantant les qualités des dernières baskets à la mode ou celles du dernier stylo Bic à paillette. Mais le véritable problème c’est qu’ils ne vantent pas ces caractéristiques seulement à leurs parents déjà contaminés mais aussi à leurs petits camarades de classe qui à leur tour vont vouloir le dernier article à la mode afin de devenir comme tout le monde. Et ce phénomène va diviser en deux la population : un premier groupe qui pourra se permettre d’accéder à l’acte d’achat et ainsi renforcera l’uniformisation humaine et un second groupe qui, lui, n’aura pas les moyens financiers d’accéder à ce type de produit aggravant le shiisme financier existant non seulement à l’échelle de notre planète mais aussi à celle de notre pays, de notre ville et parfois même de notre quartier.

La société de consommation devient alors un facteur d’aliénation de l’être humain réduisant l’individualisme à l’état d’exception plutôt mal vue de nos contemporains. Nous procédions à l’époque à des achats rationnels, achetions des choses dont nous avions besoin et décidions de l’exact modèle que nous allions acquérir en fonctions de ses qualités, de l’innovation proposé, de sa durée de vie, de son prix, … Seulement voilà, nous nous sommes mis à acheter de manière irrationnelle. Pour la marque plus que pour le produit car untel que nous connaissons et qui a l’air parfaitement heureux adore cette marque. Bientôt, nous nous mettrons à acheter n’importe quoi pourvu que cela soit estampillé. Nous faisons de ces marques notre identité. En effet, nous pensons nous démarquer lorsque nous achetons un produit encore peu connu et les publicitaires veulent nous le faire croire. Cependant, lorsque le produit aura gagné en notoriété nous ne ferons que nous fondre une nouvelle foi dans la masse des consommateurs invisibles. Nous pensons à tord que notre singularité se trouve dans ce que l’on possède au point d’oublier qu’elle devrait être dans ce que l’on est.

Mais la publicité ne fait pas que nous uniformiser, elle nous divise aussi. Et cela n’est pas une bonne chose car il y a une différence entre se distinguer et être exclu. En effet, la publicité nous donne tous envie d’acheter mais nous ne pouvons tous accéder à toutes nos envies. Les personnes aisées accèdent ainsi à la quasi totalité de leurs envies, envies qui dépassent de loin le besoin. Cela leur donne l’impression d’avoir réussi dans la vie et à travers les yeux des autres ils confirment cette idée. Ainsi, ils oublient que nous sommes en crise économique, que nous sommes entourés d’inégalités et que des personne de catégorie socio-professionnelle moins élevée vivent juste sous leurs yeux. En cela, la publicité, de nouveau, est là pour contrôler les foules. Les personnes privilégiées ne se posent pas la question de savoir si cela est juste ou non, ils sont parfaitement heureux de leur réussite financière et ne demanderons rien de plus. Les autres, quant à eux, cela leur donne un objectif à atteindre, un rêve à suivre dont ils ne se détournent pas, évitant ainsi tout débordement.

Nous constatons ainsi que dans le langage de la publicité nous parlons de désir mais jamais de volonté. Il ne faut pas la mentionner elle risquerait d’être entendu par cet esprit critique endormi enfoui sous une montagne de marques, de logos et de slogans. Ainsi, nous avons démontré que la publicité n’est pas néfaste, qu’elle peut même être d’utilité publique. C’est la société de consommation qui a corrompu cet outil merveilleux. La publicité en elle même est utile légère, distrayante mais la société de consommation ne lui permet pas de devenir Art puisqu’elle doit soumettre les peuples.

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