Fiche de lecture La toilette dévoilée de Marie-Annick DELOMEL

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Elle nous explique que même si beaucoup de patients montrent une attitude pleine de pudeur et de gêne au moment de dévoiler leur corps et de se laisser manipuler par les soignants, certaines personnes restent indifférentes à cet événement. Dans « Une Mort très douce » de Simone de Beauvoir on peut relever le passage suivant « Et maman qui avait vécu hérissée d'orgueilleuse susceptibilité, n'éprouvait aucune honte » p.51. En mon sens la réaction - ou plutôt non réaction - de cette maman en question, au delà du fait qu'elle soit dépendante des soignants, peut être liée au fait qu'elle n'ose tout simplement pas contredire les soignants dans l'heure pratique professionnelle. En effet beaucoup de patients sont sujets à la peur de la blouse blanche lors de leur hospitalisation. Ou encore elle peut ne plus avoir la force tant morale que physique de s'assujettir à une quelconque réaction de mécontentement et de gêne, et cela sans pour autant ne pas éprouver ce sentiment.

D'autre part, dans sa partie intitulée « L'habitude de la réparation du corps » , l'auteure met en avant les progrès techniques et de fonctionnement de l'hôpital, qui réduisent au mieux les durées d'hospitalisation, « grâce aux progrès des techniques médicales et chirurgicales […] on constate une diminution sensible des durées de séjour hospitalier. » p.59-60. Il y a ici une sorte de paradoxe, car lors de son hospitalisation il est implicitement demandé au patient de s'abandonner totalement à l'équipe soignante - « il est clair qu'ils doivent s'abandonner aux techniciens de la médecine » p.60 - ce qui représente tout de même une position plutôt délicate que tout à chacun ne peut adopter immédiatement, et après quoi le patient tout juste en début de convalescence doit quitter l'établissement pour parfois se retrouver seul chez lui en totale autonomie. Certains patients peuvent avoir du mal à comprendre ce protocole et même avoir peur que d'éventuelles complications surviennent alors qu'ils seront isolés et dans l'incapacité d'agir.

Néanmoins l'hospitalisation se doit parfois d'être plus longue, comme dans les EHPAD (établissement d'hébergement pour personne âgée dépendante) par exemple. Dans ce cas s'établit une relation de longue durée entre le soignant et le soigné, sans pour autant mener à un quelconque attachement de la part du soignant, il faut garder une distance dite thérapeutique - « émergence de la problématique d'attachement-séparation » p. 60. De plus peu importe l'âge, l'origine ou l'état du patient l'infirmière se doit de protéger et de respecter l'intimité et la pudeur de ce dernier. Madame DELOMEL prend l'exemple des patients végétatifs pour défendre cette thèse - « pour respecter la pudeur et l'intimité de ceux qu'elles soignent car, quelle que soit leur situation, même celle dite végétative, ce sont avant tout des femmes et des hommes » p.61. Le fait que les soignants soient soumis à des règles et que les patients aient des droits, assure que la relation soignant-soigné se déroule avec un respect mutuel.

CONCLUSION

La toilette est un soins très complexe, de par sa difficulté technique dans un premier temps, il existe un protocole de soins très précis dont les objectifs principaux sont le respect des règles d'hygiène ainsi que la préservation de la pudeur et de l'intimité de la personne soignée. Et dans un second temps c'est un soins qui permet au soignant de recueillir de nombreuses informations concernant son patient, il doit donc être très observateur durant ce moment privilégié que représente la toilette. L'infirmier doit pouvoir remarqué et analyser le comportement verbal et non verbal afin de pouvoir faire un bilan de l'état de santé immédiat du patient ainsi qu'un éventuel diagnostic.

L'ouvrage de Marie-Annick DELOMEL permet d'apporter un regard nouveau sur la toilette, car elle n'a négligé aucuns aspects de ce soin. Ce livre permet aux jeunes soignants notamment, de mieux appréhender ce soin qui est souvent éprouvant au début.

Le chapitre 2 intitulé « De la pudeur à l'apudeur dans la relation de soins d'hygiène » offre plus particulièrement une nouvelle vision concernant les problèmes d'atteinte à la pudeur au cours des soins d'hygiène, celle-ci permet de prendre en compte le caractère plus subjectif que possède la maladie et ainsi de mettre en place une démarche de soins personnalisée et donc plus adaptée.

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