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Santé mentale au Québec

Par   •  28 Novembre 2018  •  1 136 Mots (5 Pages)  •  461 Vues

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L’une des approches de la maladie mentale utilisée par les auteurs est le paradigme biopsychologique qui domine présentement la documentation scientifique internationale. Cette approche individuelle accorde peu d’attention aux causes sociales multifactorielles, elle s’intéresse aux gènes et, surtout, aux comportements, qu’elle entend bien régir, encadrer. D’où cet engouement pour le dépistage génétique et pour la prévention précoce1. En effet, les auteurs vont essentiellement porter attention au concept de la psychiatrie biologique où ce discours stipule que tous les troubles mentaux peuvent et doivent être compris comme des maladies du cerveau2. Ici, il faut mentionner que le texte de Borgeat et Stravynski a été rédigé que 5 ans suite à la création du DSM-III (1980), outil créé dans le but de faciliter les recherches biologiques et cliniques en définissant des groupes de patients homogènes. On peut donc stipuler que le texte n’est pas aussi subversif qu’aujourd’hui s’il aurait été écrit, 30 ans plus tard, lorsque l’espoir est remplacé par le doute. Cela expliquerait donc la position nébuleuse des auteurs lorsqu’ils étalent vraiment les arguments et contre-arguments de leur propre thèse. Un autre concept important de définir est celui de la psychothérapie. Ici, souvent mis en comparaison à la pharmacothérapie, elle met l’accent sur la prise de conscience des liens entre pensées et émotions avec l’objectif de modifier les pensées dysfonctionnelles afin d’améliorer l’état émotif ou l’adaptation. Ainsi dit, ils vont supporter ce concept avec les études de Kovacs (1981) où les patients traités par thérapie cognitive montraient une amélioration symptomatique plus grande et, particulièrement, une fidélité́ au traitement supérieur que ceux traité par médication.

De ce numéro dans ‘Santé mentale au Québec’ se dégage la conclusion suivante: le modèle biomédical postule que toute maladie est le produit d'une défectuosité biologique initiée par un agent pathogène. Cette approche réductionniste explique toute maladie en termes biologiques et a le fâcheux inconvénient de donner une perspective de dualisme entre le corps et l'esprit en niant le rapport entre les deux pour expliquer la maladie. Cet ouvrage vient bien critiquer la tendance idéologique vers la biologie avec des évidences contradictoires tout en soulignant les conséquences cliniques et pédagogiques. Selon moi, le fonctionnement psychique est en permanence l'expression des interactions entre le niveau biologique, c'est-à-dire : moléculaire, psychologique et relationnel, et le niveau sociologique et culturel (M. Reynaud et J.A. Malarewicz, 1996). Chacun de ces niveaux subit la contrainte des autres et exerce également sur les autres ses propres contraintes. Finalement, je crois que la maladie mentale ne peut être comprise que dans une perspective diachronique telle que la biologie et ceci pourra engendrer des conséquences graves à long terme.

Bibliographie

- BESNER, V. « Lutter contre l’appauvrissement de la pensée : Petite histoire d’un mouvement social », Revue du CRÉMIS, 2008, vol. 1, no 1, p. 8-10

- GONON, F., « La psychiatrie biologique : une bulle spéculative? », Esprit, novembre 2011, p. 54-73.

- KOVACS, RUSH, AJ., BECK, A.T., HOLLON, S.D., Depressed outpatients treated with cognitive therapy or pharmacotherapy, Archives of General Psychiatry, 1981, 38, 33-39.

- M. Reynaud et J.A. Malarewicz, «La souffrnce de l’homme». Albin Michel, Paris, 1996

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