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Commentaire composé : Le mariage de Figaro Acte I scène 2

Par   •  26 Novembre 2017  •  1 227 Mots (5 Pages)  •  944 Vues

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D’autre part, la « franche gaîté » dénote d’un certain ton comique dans cette pièce. En effet, « l’ambassadrice de poche » (l.6) est une métaphore de la femme du comte ambassadeur à Londres, prénommée Suzanne. De plus, le serviteur est mis en lumière non pas par un ton burlesque comme le soulignait la métaphore précédente, mais par le ton héroï-comique. Celui-ci se trouve grandit de manière comique grâce aux expressions « compagnon ministre ; casse-cou politique » (l.5). Enfin, l’ironie implicite est marquée par une antiphrase exclamative : « quelle douce réciprocité !» (l. 8) qui dénonce l’injustice de l’organisation sociale. Le piège du comte a donc déclenché chez Figaro la « franche gaîté », symbole à la fois de dérision sociale et de bonne humeur. Figaro use de ses talents de locuteur averti pour faire face au pouvoir de son maître.

Le triomphe du serviteur sur son maître finit par aboutir.

Tout d’abord, Figaro utilise la ruse afin de vaincre son oppression. En effet, le manipulé devient manipulateur comme nous l’indique la métaphore : « les enferrer » (l.12). En outre, pour que cette ruse fonctionne, il faut que l’opprimé en sache davantage que son oppresseur puisque le savoir est synonyme de pouvoir. La polysémie du verbe « j’entends » (l.4) signifie que Figaro a compris l’entourloupe de son maître ; en plus de montrer qu’il dirige la conversation. Enfin, le monologue possède un enjeu double ; il est à la fois dramatique et psychologique. Les énumérations de verbes à l’infinitif : « avancer, écarter » (l.13) , « empocher, donner » (l.14), « étriller » (l.15) semblent s’apparenter à une recette de cuisine.

D’autre part, ce monologue devient original grâce à la rivalité entre la parole et la force. En effet, Figaro écoute attentivement le conte comme le souligne la polysémie au premier degré : « J’entends monsieur le Comte » (l.4) ce qui montre qu’il prépare sa réplique pertinente en s’adressant à nouveau au comte en l’apostrophant : « Ah Monseigneur ! mon cher Monseigneur » (l.2). Enfin, Figaro finit par prendre le pouvoir au moyen d’une répétition : « je veux, je veux » (l.11). Ce dernier renverse la donne en passant d’opprimé à oppresseur.

C’EST ENFIN PAR LE THEATRE, MODE DE LA PAROLE PAR EXCELLENCE, QUE BEAUMARCHAIS PREPARE LES ESPRITS A UN CHANGEMENT DE REGIME. CAR SI, PAR LA SATIRE, LA PAROLE S’EST LIBEREE, LES ACTES SUIVRONT PAR LA BRECHE AINSI FORMEE. FIGARO INCARNE DONC CE RETOURNEMENT DE SITUATION, OU A L’ABUS PAR LA FORCE SUCCEDE LA RUSE, PAROLE DISSIMULEE, ET, PLUS DANGEREUX ENCORE, LA PAROLE-DEVOILEMENT. LE THEATRE DE BEAUMARCHAIS INCARNE DONC LE TRIOMPHE DE LA PAROLE SUR LA FORCE ARBITRAIRE.

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