Commentaire Caligula

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Cette fable a deux visées, la première est politique. Caligula à la tête de l’empire, il possède un pouvoir dévastateur, cet empire donne une image de despotisme absolu. L’empire romain est l’image d’un système politique reposant entièrement sur une seule personne ; l’histoire romaine a connu des empereurs tyranniques. Ce pouvoir regroupé dans les mains d’une seule personne, peut être grandiose si l’empereur a grand cœur, ou terrible, quand celui-ci, comme Caligula n’est intéressé que par sa propre personne. Camus pointe du doigt la dangerosité d’un tel système politique à travers les réactions du personnage de Caligula. La peur semble ainsi gouverner tout l’empire de Caligula ; tous les patriciens y sont soumis. Une remarque de l’empereur va dans ce sens : « Tout disparaitra devant la peur. La peur, hein, Caesonia, ce beau sentiment, sans alliage, pur et désintéressé, un des rares qui tire sa noblesse du ventre. » l.51 à l.54. C’est par la peur que Caligula se fait respecter, et la peur semble être un modèle pour pouvoir régner pour Caligula. Avant d’être une fable politique, cette œuvre est surtout une fable philosophique. A travers les larmes et le rire, la colère, le droit de mort et le droit de vie, un discours incohérent et un silence forcé, Caligula se prend pour Dieu vivant en maître de toutes les possibilités. Caligula, empereur au pouvoir absolu, en quête de pouvoir divin ; d’ailleurs à la fin de la pièce, il admettra ne pas avoir pu décrocher la lune. Caligula apparait comme un personnage fou qui veut à travers l’assassinat de ses proches, s’assurer une existence éternelle. Cette angoisse essentielle de la mort, est celle de tous les hommes. A travers cela, Albert Camus nous dit qu’un Caligula sommeille en chacun de nous, dès lors que nous sommes confrontés à une mort éventuelle.

La cruauté ainsi que la violence de Caligula est mise en avant avec des gestes ainsi que le ton de sa voix qu’il prend envers les patriciens et surtout lorsqu’il parle de la mort du fils de Lepidus. Mais cette fable nous fait réfléchir sur le côté politique et philosophique des agissements de Caligula. En apparaissant comme un despote le personnage de Caligula fait référence au professeur dans La Leçon d’Ionesco.