Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Histoire politique de la Belgique

Par   •  8 Février 2018  •  19 036 Mots (77 Pages)  •  552 Vues

Page 1 sur 77

...

4. La situation sociale

La situation profite à la bourgeoisie mais pas du tout aux ouvriers pour qui la présence française n'est pas un réel plaisir.

C. Le Royaume des Pays-Bas

1. Après le départ de Napoléon, les autres grandes puissances (Angleterre, Autriche, France, Prusse, Russie) se réunissent à Vienne pour redessiner la carte de l'Europe. Ils choisissent de rétablir des monarques absolus dans plusieurs Etats européens.

Il est exclu de faire de nos régions des possessions françaises, on décide alors d'en faire un Etat tampon entre la France et l'Europe du Nord en créant le Royaume des Pays-Bas.

Le royaume des Pays-Bas nait en 1815 et réunit les territoires :

- des Pays-Bas (anciennes Provinces-Unies).

- des 9 départements « belges » créées sous le régime français.

2. Ces deux Etats se jouxtent certes mais ont deux histoires complètement différentes (depuis le 16e siècle) et peu de points communs. Guillaume Ier est chargé de réaliser l’amalgame le plus parfait entre ces deux entités.

Sur le plan économique, il est possible de s’entendre : une population est commerçante, l’autre industrielle, elles sont donc compatibles.

Cependant, sur le plan religieux, le Nord est protestant alors que le Sud est catholique.

En outre, au Nord on parle le hollandais mais au Sud on parle des dialectes ou le français pour les élites. Le clergé fait partie de l'élite et a tendance à défendre le français même dans les régions où l'on parle le flamand.

De plus, au Nord, la dette publique est bien plus importante qu'au Sud.

3. La loi fondamentale (Grondwet) est supposée régir ce nouvel Etat. Elle prévoit plusieurs principes :

- l’égalité des cultes

- la liberté de conscience

- l’exclusion du clergé des assemblées représentatives

- la dépendance de la police des cultes et de l’enseignement à l'égard du souverain.

Elle instaure en outre une monarchie constitutionnelle où le pouvoir du roi est donc limitée par la constitution (= loi fondamentale) mais dans laquelle :

- le roi détient le pouvoir exécutif (lequel est prépondérant). Les ministres sont donc responsables devant le roi.

- le pouvoir législatif (les Etats Généraux) n’a qu’un rôle limité.

On introduit donc des éléments propres à la monarchie anglaise et des éléments propres aux monarchies absolues.

La "Grondwet" a besoin de soutien pour être effective: le roi réunit un nombre important de notables censés voter pour accepter la loi fondamentale. Or, ces notables sont influencés par le clergé qui est mal loti dans cette loi fondamentale. Le texte de la loi fondamentale est alors rejeté.

Le souverain qui reçoit ce résultat le considère comme positif (arithmétique hollandaise) car il estime que ceux qui ne sont pas venus étaient favorables à la loi fondamentale. En outre, il considère que ceux qui ont motivé leur vote négatif par le refus de l'égalité religieuse ne peuvent pas être pris en compte puisque le principe de l'égalité des cultes est reconnu en Europe.

Le texte est donc adopté.

4. La politique économique est un véritable succès: les industriels du Sud s'entendent bien avec les commerçants du Nord. En outre, Guillaume construit des routes, des ports, la société générale de Belgique qui soutient le développement des industriels.

La croissance économique connue sous la période française se poursuit.

La bourgeoisie du Sud s'enrichit énormément, la population du Sud s'agrandit.

La politique culturelle est par contre un véritable échec : il tente d'imposer le néerlandais dans toutes les régions, ce qui ne passe pas très bien même du côté des Flamands: l'élite parle français, et même la masse populaire poussée par les catholiques ne soutient pas ce mouvement de néerlandisation de peur qu'il s'agisse d'un véhicule pour le protestantisme.

Il n'y a pas de redistribution des pouvoirs, l'armée constitue un bel exemple.

5. Le souverain affirme la suprématie du pouvoir civil et veut donc contrôler l’activité de l’Eglise : il intervient dans la formation des prêtres, ce qui ne plait pas à l'Eglise. D'autant plus que Guillaume est protestant et franc-maçon.

Cet amalgame le plus parfait entre le Nord et le Sud est donc un véritable échec, lequel contribue à faire prendre conscience au Sud de sa différence avec le peuple hollandais.

D. La révolution belge (1830)

1. Les causes de la révolution

a. L’opposition de l’Eglise et des libéraux

Dans un premier temps, les libéraux sont satisfaits de la politique anticléricale du souverain. Cependant, leur opinion change devant les abus de pouvoir de Guillaume Ier qui freine certaines libertés, notamment la liberté de la presse: emprisonnement de journalistes qui prennent position contre lui. La presse assure une certaine démocratisation, les débats passent par elle car elle communique des informations même à ceux qui ne votent pas.

Les libéraux opposés à l’absolutisme de Guillaume Ier et les catholiques opposés à sa politique religieuse vont finalement s'allier dans l'Union pour le Redressement des griefs en 1828 pour s'opposer au souverain. Ils ne souhaitent pas encore à cette époque une révolution, mais demande au souverain de réformer son pouvoir et son organisation.

Ils revendiquent les grandes libertés fondamentales:

- liberté de presse - liberté de conscience

- liberté d'enseignement (revendication catholique)

...

Télécharger :   txt (131.4 Kb)   pdf (299 Kb)   docx (98.6 Kb)  
Voir 76 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club