Science politique, qu'est-ce ?

...

Lorsque Louis Napoléon Bonaparte déclare la guerre à la Prusse, il est convaincu que la classe ouvrière prussienne va se soulever contre le régime autoritaire de leur pays.

- Annexion de l’Alsace et la Lorraine.

Discours de Boutmy « Si la France veut se relever elle doit avoir à sa tête des hommes politiques et des hauts fonctionnaires bien formés »

Il décide donc de créer en 1872 une école privée, libre, des sciences politiques avec un programme d’enseignement large. Dans un premier temps (plus ou moins 10 ans) cette école est un échec. Les choses changent de manière radicale en 1880. Ce changement est dû à la généralisation de la mise en place d’un concours dans la fonction publique et la haute fonction publique. A partir de 1880 pour la première fois, il se met en place un concours d’entrée aux affaires étrangères pour devenir ambassadeur. Les compétences académiques deviennent au moins aussi importantes que les bonnes manières. A partir de là, Boutmy va modifier ses programmes pour les calquer sur les exigences des concours. Ecole libre des sciences politiques devient le seul lien d’apprentissage utile aux concours.

La fac de droit se voit donc concurrencée par l’école libre des sciences politiques, ils veulent donc donner des enseignements en lien avec les concours de la fonction publique. L’entrée de la science politique en faculté se fait en deux temps :

- Refus massif

- Succès rapide

De la fin du 18ème siècle à la fin du 19ème siècle, les sciences politiques sont définies de manière rapide (les savoirs nécessaires aux hauts fonctionnaires / avant toute choses de l’Histoire / Ou bien du droit). Les choses vont se clarifier lors de la spécialisation de la science politique

- Spécialisation de la science politique (20ème siècle)

- Une reconnaissance problématique en France

La France est un foyer de développement fort et cette discipline qui freine la reconnaissance de la science politique n’est plus le droit mais la sociologie. La sociologie dont le principal représentant en France (inventeur) est Emile Durkheim qui écrit et qui enseigne à partir des années 1880-1890. Le projet de Durkheim est de faire de la sociologie une véritable science qui soit aussi rigoureuse sur le plan méthodologique, aussi crédible que les sciences naturelles. Il écrit un ouvrage : « les règles de la méthode sociologique » dans lequel il énonce un certain nombre de principes que doit respecter le sociologue pour faire véritablement de la science :

La première règle est : considérer les faits sociaux comme des choses. De considérer les phénomènes sociaux comme des phénomènes naturels. Et donc de mobiliser pour étudier ces faits sociaux les mêmes méthodes que celles qu’on utilise pour étudier les phénomènes naturels.

Pour Durkeim les sciences politiques telles qu’elles existent à l’époque c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire.

« A mesure que la sociologie se constitue elle se sépare de plus en plus nettement de ce que l’on a appelé, assez improprement d’ailleurs, les sciences politiques, sciences bâtardes, à moitié théoriques, à moitié pratiques, à moitié sciences et à moitié art »

Il reproche aux sciences politiques telles qu’elles sont dispensées de ne pas avoir assez d’ambitions théoriques (savoir pratiques, pas des sciences au sens noble du terme) et il dit que dans une société, les phénomènes politiques sont des phénomènes sociaux parmi d’autres.

Donc la seule science capable de les étudier est la sociologie.

La position de Durkheim va freiner le développement des sciences politiques en France parce que tous les gens qui font de la sociologie sont des disciples de Durkheim et donc pour eux les sciences politiques n’ont aucune valeur scientifique.

Les sciences politiques jusqu’à la seconde Guerre mondiale sont enseignées à l’école libre des sciences politiques mais elles restent très marginales du fait de cette hostilité.

En revanche ce qui va permettre le développement et la spécialisation de la science politique au niveau international c’est le succès qu’elle va connaître en Allemagne et aux Etats-Unis

- Spécialisation rapide en Allemagne et aux Etats-Unis

En Allemagne, cette reconnaissance rapide de la science politique est due à Max Weber (écrit à la même époque que Durkheim) qui a pour particularité d’être conscient de la nécessité de faire de la sociologie une science à part entière. Il a des vraies ambitions théoriques à tel point que Durkheim et lui sont considérés comme les fondateurs de la sociologie moderne.

Weber a tout de même une spécificité par rapport à Durkheim qui est qu’il va s’intéresser aux phénomènes politiques (Durkheim considère que les phénomènes politiques sont des conflits entre personnes, des relations de comptoir). Max Weber va consacrer une partie de ses écrits à l’étude des phénomènes politiques (l’Etat, partis politiques, personnel politique, élections, guerre). Il les étudie en mobilisant des méthodes sociologiques qu’il a mises au point. Il va contribuer à faire de la science po une discipline à part entière qui a ses yeux consiste à utiliser des méthodes sociologiques pour les appliquer à des phénomènes sociaux particuliers : les phénomènes politiques.

Dans le prolongement de Durkheim on a toute une série d’auteurs qui vont s’intéresser à cette discipline. Dès la première moitié du 20ème siècle (années 1910-1920) on a des gens qui vont s’intéresser aux phénomènes politiques et qui vont contribuer à donner un nouveau sens à la science politique (devient une science à part entière).

Cette spécialisation va ensuite se faire aux Etats-Unis à partir des années 1930 pour plusieurs raisons :

- 1ère raison : Aux Etats-Unis, les autorités politiques (gouvernement central ou municipalités) sont confrontées à des problèmes politiques et sociaux et pour les résoudre, ce gouvernement fédéral va financer des recherches, faire appel à des universitaires pour leur proposer des solutions.

- 2nde raison : Aux Etats-Unis, dès la première moitié du 20ème siècle, les partis politiques américains consacrent beaucoup d’argent aux campagnes

...