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Histoire des idées politiques, fiches

Par   •  20 Octobre 2018  •  22 164 Mots (89 Pages)  •  453 Vues

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Fiche 2 – Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704)

(Théoricien de la monarchie de Droit Divin)

Introduction

Contemporain de Louis XIV, il est à la fois un homme d’église et un homme de cours. Animé de convictions monarchistes fortes, brillant orateur, il gagne la confiance de ce dernier et devient le précepteur du Dauphin. Pendant dix ans, il rédige des ouvrages de philosophie et d’histoire dans lesquels il présente une histoire de l’humanité, qui se déroule dans un monde voulu, créé et dominé par Dieu. Il croit en un certain déterminisme et à l’action supérieure de la providence divine. Ordonné prêtre a 25 ans il cite beaucoup la Bible et transporte a la théocratie de l’ancien testament dans la France du XVIIe.

Bossuet se fait le penseur d’une monarchie de droit divin (théorie ancienne qui remonte à l’antiquité), qu’il fonde sur l’idée que Dieu gouverne tous les peuples et leur donne à tous des rois. Le roi reçoit son pouvoir directement de Dieu, il est son ministre représentant, Dieu restant la puissance suprême. Bossuet traduit cette idée non pas en institutions juridiques, mais en une morale fixant leurs devoirs respectifs aux monarques et aux sujets. Si l’obéissance est le devoir élémentaire des sujets, la justice et la protection sont les devoirs impérieux des princes.→ Le pouvoir tire son origine de Dieu est en cela il est légitime (I), ce qui conduit à une obéissance de la part des sujets et des obligations pesant sur le roi (II).

I – Bossuet, apologiste de la monarchie de droit divin

A/ Le Providentialisme

Il s'appuie sur Saint Paul «Tout pouvoir vient de Dieu » et se fait l'avocat de la Théocratie : système politique dans lequel l'autorité est exercée par une caste de prêtres ou un souverain, considéré comme représentant de Dieu sur terre.

Pour Bossuet, c’est Dieu qui est à l’origine du pouvoir. A l’origine il exerçait seul l’autorité mais suite au péché originel, la société se divise, et l’anarchie domine. Vient ensuite un gouvernement patriarcal du type de celui exercé par Abraham. Le gouvernement royal se forme ensuite par la force, et par la violence, et sa légitimé provient de l'acquiescement des sujets (≠ du contrat social, ici le peuple n’a jamais possédé la souveraineté).

Le gouvernement est nécessaire pour freiner les passions et la violence naturelle des hommes.

B/ Les rois, ministres et lieutenants de Dieu sur terre

Les rois sont « les ministres » et « les lieutenants de Dieu » sur terre. A ce titre, ils sont sous les ordres de Dieu qui leur dicte leurs devoirs par le biais de leur conscience. Les rois tiennent compte des ordres de Dieu dans l’ordre des affaires du monde.

Le « sacerdoce royal » trouve son expression dans le symbole de l'onction d'huile sacrée sur le front du souverain lors de son sacre à l'image du sacre des rois David et Salomon dans l'histoire hébraïque. C’est à ce moment qu’il devient le ministre de Dieu.

II – Bossuet, prédicateur des devoirs des sujets et des princes

A/ Les devoirs des sujets, devoirs d’obéissance

« Qui résiste à la puissance, résiste à l'ordre de Dieu. On doit obéir au Prince par nécessité, non seulement par la crainte de la colère, mais encore par l’obligation de la conscience ». Par ses mots de l'épitre de Saint Paul, Bossuet montre que l'autorité a un caractère absolu et transcendant.

L'obéissance de tous à la volonté du roi est la condition du maintien de l'ordre public. Pour Bossuet, l'homme nait « sujet ». Louis XIV reprendra cette conception dans ses mémoires.

B/ Les devoirs des rois, devoirs de justice et de protection

Bossuet prêche de manière corrélative, leurs devoirs aux rois : « Le prince doit pourvoir aux besoins du peuple, en particulier aux besoins des faibles. Le gouvernement doit être doux ».

Leurs devoirs engagent les rois, qui doivent utiliser leurs pouvoirs avec crainte et retenue ; dans la crainte du jugement que Dieu portera sur leur action. « Leur puissance venant d’en haut, ils ne doivent pas croire qu’ils en sont les maîtres pour en user à leur gré. Mais ils doivent s’en servir avec crainte et retenue comme d’une chose qui leur vient de Dieu et dont Dieu leur demandera compte. » Seule la conscience du roi peut l’arrêter.

Conclusion

La pensée de Bossuet fonde, de façon originale, les obligations du roi sur la morale. C'est aussi une faiblesse de ne limiter la puissance du souverain par la morale, que seule la conscience peut arrêter.

Au 17ème siècle, chez certain cependant et, pour Richelieu notamment, cette limite semble excessive.

Fiche 3 – L'absolutisme des rois et des ministres : Richelieu, Louis XIV, Louis XV

Introduction

Le XVIIème siècle est un siècle de crises (guerres de trente ans, révolutions anglaises etc.) mais aussi de grandeur et de puissance pour la France. Les rois (Henri IV, Louis XIII, Louis XIV), et leurs ministres (Sully, Richelieu, Colbert), travaillent d’abord pour écarter les menaces qui pèsent sur l’Etat, puis pour établir la suprématie du royaume en Europe.

Louis XIII et Richelieu luttent contre l'aristocratie et contre l'héritage de la féodalité et des guerres de religion. Ils abaissent les grands et réduit la puissance militaire des protestants. A l'extérieur, ils s'allient aux princes protestants pour mener une politique de puissance.

Richelieu et Louis XIV ne sont pas des théoriciens de l’absolutisme, mais des hommes d'action, qui pratique l’absolutisme sans le formalisé. L’originalité de leur pensée ne réside pas dans l’idée de l’origine divine du pouvoir royal (contrairement à Bossuet), mais dans l’exploitation d’un thème récent, « la raison d’état » qui, couvre une politique de rationalité justifiant un exercice autoritaire du pouvoir : des considérations d’intérêt public légitimeraient, en politique, des actes immoraux ou même illégaux.

I – Richelieu (1585-1642)

D’abord

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