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Conte urbain: Sans coeur, sans remord

Par   •  29 Août 2017  •  1 257 Mots (6 Pages)  •  604 Vues

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On m'a appelé à témoigner un lundi matin. J'avais rien à dire alors j'ai fait le muet. On dirait que mon comportement frustrait encore plus la mère de la victime. À chaque fois qu'elle me croise elle me regarde droit dans les yeux avec un regard haineux en voulant dire : «Tu vas te souvenir de qui c'est la mère de Nadine Desrochers!» Au final, sa tentative de me traumatiser a totalement échouée.

Le verdict final du juge a pris deux mois entiers à se concrétiser. J'ai eu la peine maximale.... pour un mineur. Je me suis tordu de rire à cette annonce du jury. La famille de Nadine pleurait et voulait qu'une seule chose, ma mort. Je suis rendu a dix-huit ans. Pour moi trois semaines de détention dans un pavillon de la jeunesse c'est comme des vacances dans un hôtel toutes dépenses payées. J'ai aussi écopé de dix mois sans permis de conduire. Ils pensent vraiment que c'est ça qui va m'arrêter? Comme je l'ai dit plus tôt, les lois c'est fait pour être brisées. C'est pas vrai que je vais perdre ma liberté pendant dix mois, c'est clair que je vais conduire un char dès ma sortie du pavillon, jambe plâtrée ou non, permis ou non. Moi les risques ça m'attirent.

À mon entrée en détention, je me suis senti vraiment, mais vraiment mal. Aucun réseau «Wifi» nul part, le cauchemar! Pas le droit au cellulaire, pas le droit à l'ordinateur, pas le droit à la télé, un couvre feu pour éteindre la lumière de ma chambre à onze heure et une surveillance rapprochée pour m'empêcher de consommer, c'est l'enfer. Au moins, j'ai le droit de socialiser avec les autres détenus à la cafétéria pendant les deux heures de liberté que j'ai par jour. Liberté, c'est un bien grand mot. Disons liberté dans l'espace restreins qu'est la cafétéria du deuxième étage.

Les gens me demandent toujours si j'ai des remords. La réponse c'est non. L'important c'est que moi je m'en suis sortie. Traitez moi de sans cœur, de criminel, d'égoïste ou de délinquant, j'en ai rien à faire. C'est pas vrai que je vais commencer à faire des cauchemars en culpabilisant. Je dois rester insensible. Il est blessé gravement, elle est morte, je suis toujours intact. Ça doit être l'ambiance de ma cellule qui me rend penseur. Blanc et plate, voilà ce que c'est une chambre de détention dans un pavillon de la jeunesse.

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